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Situation de la pauvreté dans l’Uemoa: le Bénin crédité de bonnes statistique
Publié le vendredi 26 juillet 2013   |  actubenin.com




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Le Bénin n’est pas le dernier pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) en ce qui concerne la situation de la pauvreté dans la sous-région. Contrairement aux rumeurs, il occupe une place acceptable selon des statistiques de la Banque mondiale et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Lire ci-dessous les tableaux illustratifs confortant cette réalité.



La situation de la pauvreté au Bénin et dans l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa)

Selon le « Rapport sur la situation de la pauvreté dans les pays de l’Uemoa » de la Bceao, de 2012, basé sur les dernières données disponibles dans chaque pays de l’Union, toutes actualisées en 2010, le taux de pauvreté ou incidence de la pauvreté au Bénin (pourcentage de la population en dessous du seuil de pauvreté absolu, seuil spécifique à chaque pays de l’Union), est de 35.2%, ce qui constitue le niveau le plus bas de l’Union, la moyenne sous-régionale étant de 49.4%. Par comparaison, l’incidence de la pauvreté la plus élevée de l’espace Uemoa est enregistrée en Guinée-Bissau avec 69.3%, en Côte d’Ivoire, elle est de 48.9%, au Sénégal, de 50.8%, (Cf. Tableau n°1).

Tableau n°1 : Seuils nationaux et incidence de pauvreté

Pays
Seuil national de pauvreté (FCfa), actualisé en 2010*
Incidence de la pauvreté (%)

Bénin
147.313
35.2

Burkina Faso
109.891
43.9

Côte d’Ivoire
245.499
48.9

Guinée-Bissau
220.800
69.3

Mali
165.431
43.6

Niger
149.503
62.1

Sénégal
224.569
50.8

Togo
271.057
61.7

UEMOA
182.072
49.4

Source : Drsp pays, Banque mondiale et rapports Cedeao et Uemoa sur le profil de pauvreté des pays.

(*) Calculé par la Bceao.

Toujours selon le même rapport de la Bceao, sur la base des données du Tableau n°1, l’écart entre le revenu moyen des pauvres et le seuil de pauvreté, qui exprime la profondeur de la pauvreté, est plus prononcé en Guinée-Bissau (25,0%), au Niger (24,1%) et au Togo (22,9%). Il est le plus faible au Bénin (10,4%).

Les inégalités de revenus entre pauvres, qui mesurent la sévérité de la pauvreté, reflètent les mêmes tendances. En effet, au sein de la population pauvre, les plus pauvres des pauvres sont plus nombreux en Guinée-Bissau (12,4%), au Niger (12,3%) et au Togo (11,0%). En revanche, ils ne représentent que 4,5% de la population pauvre au Bénin (cf. Tableau n° 2). Mais, au niveau des populations prises dans leur ensemble, les inégalités les plus importantes ont été relevées au Bénin.

Tableau n°2 : Profondeur et Sévérité de la Pauvreté

Pays
Profondeur (%)
Sévérité (%)
Bénin
10.4
4.5

Burkina Faso
14.4
6.5

Côte d’Ivoire
18.2
9.1

Guinée-Bissau
25.0
12.4

Mali
13.2
5.5

Niger
24.1
12.3

Sénégal
18.3
7.9

Togo
22.9
11.0

Source : Drsp pays, Banque mondiale et rapports Cedeao et Uemoa sur le profil de pauvreté des pays.

Il convient de rappeler que les données présentées dans les Tableaux n°1 et 2 sont basées sur le concept de seuil de pauvreté absolu, qui correspond au niveau de revenu nécessaire pour assurer les besoins alimentaires et non alimentaires d’un ménage, explique le rapport. Il est calculé à partir d’un panier de biens alimentaires, auquel s’ajoutent les dépenses en habillement, en logement, en transport et en énergie, indispensables pour la survie du ménage. Et dans l’Uemoa, le seuil de pauvreté varie d’un pays à un autre.
De ce qui précède, nous voyons que, selon le rapport de la Bceao sur la situation de la pauvreté dans les pays de l’Uemoa, publié en 2012, le Bénin détient, tout simplement, les meilleures statistiques, que nous nous appuyions sur l’incidence, la profondeur ou la sévérité de la pauvreté.

Par contre, si nous devions prendre le seuil de pauvreté de $1.25 par jour, tel que défini par la Banque Mondiale et qui est identique pour tous les pays, le taux de pauvreté du Bénin passerait, d’après le rapport, de 35.2% à 47%. Ceci est uniquement dû au fait que le seuil de pauvreté de la Banque Mondiale est tout simplement supérieur au seuil de pauvreté de 147.313 FCfa par an, défini par la Bceao, pour le Bénin.

Si l’on considère, maintenant, l’indicateur macroéconomique qu’est le Pib par habitant, le Bénin a toujours été classé 3e des pays de l’Union, après la Côte d’Ivoire et le Sénégal, selon les statistiques de la Banque Mondiale de 2008 à 2012. Comme le montre le Tableau n°3, le Pib par habitant du Bénin était de $752, en 2012.

Tableau n°3 : Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant (Dollars US)

Pays
2008
2009
2010
2011
2012
Bénin
739
713
690
746
752

Burkina-Faso
570
553
593
650
634

Côte d’Ivoire
1.282
1.239
1.208
1.242
1.244

Guinée-Bissau
556
537
527
596
539

Mali
665
661
674
739
694

Niger
364
343
340
364
383

Sénégal
1094
1014
993
1084
1.032

Togo
528
515
503
569
574

Source : Banque mondiale

Globalement, toujours selon les statistiques portant sur le Pib par habitant de la Banque Mondiale, le Bénin est classé 152e sur 174 pays en 2012, 163e sur 188 pays en 2011 et 165e sur 190 nations, en 2010.

En conclusion, le Bénin n’est ni le 8e pays le plus pauvre du monde, ni le 3e pays le plus pauvre d’Afrique et ce, quelque soit l’indicateur microéconomique (l’incidence, la profondeur ou la sévérité de la pauvreté) ou macroéconomique (PIB par habitant) de mesure de la pauvreté utilisé. Même selon l’indice 2012 du développement humain du Pnud, qui est une mesure de la « pauvreté humaine », basée sur la santé, l’éducation et l’emploi, le Bénin est classé 166e sur 186 pays et 3e de l’Uemoa, après le Sénégal, 154e et le Togo, 159e.
Il est, enfin, important de garder à l’esprit que, bien que ces statistiques ainsi présentées et relatives à la situation de la pauvreté au Bénin soient encourageantes pour notre pays par rapport à ses voisins de l’Union, la situation de la pauvreté au sein de toute l’Union, prise dans son ensemble, reste encore assez sombre.

Au-delà des limites géographiques de notre espace économique et monétaire, la Banque Mondiale relève, en effet, pour ce qui est de l’Afrique Sub-saharienne, dans son communiqué de presse, intitulé, « Les taux de pauvreté ont baissé de façon remarquable au niveau mondial, mais d’importants défis subsistent néanmoins », datant du 17 avril 2013, que : « le taux de pauvreté extrême qui avait progressé régulièrement (passant de 51 % en 1981 à 58 % en 1999) a baissé de 10 points de pourcentage entre 1999 et 2010, pour s’établir désormais à 48 % — soit un recul impressionnant de 17 % en dix ans…Mais en dépit de la baisse de (son) taux de pauvreté, l’Afrique subsaharienne est la seule région du monde a avoir vu le nombre de pauvres augmenter de façon régulière et prononcée entre 1981 et 2010. Aujourd’hui, en effet, le nombre de ses habitants en situation d’extrême pauvreté représente plus du double de ce qu’il était il y a trois décennies : 414 millions de personnes, contre 205 millions. Il en résulte que cette région compte à présent plus du tiers de la population du monde en situation d’extrême pauvreté (au lieu de 11 % en 1981). Elle est suivie de l’Inde, qui en compte elle-même un tiers (contre 22 % en 1981), et de la Chine, avec 13 % (contre 43 % en 1981). »

Dans un tel contexte, l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) devient une obligation morale. Là aussi, le Bénin est bien parti : le « Rapport Data 2013 de One : Financer la lutte pour la transformation de l’Afrique », qui évalue les progrès réalisés par les pays d’Afrique subsaharienne dans l’atteinte des Omd, cite le Bénin parmi les 15 pays identifiés pour être en bonne voie de réduire de 50% l’extrême pauvreté d’ici 2015, conformément aux objectifs du Millénaire fixés par l’Onu.

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