Il y a encore grogne au sein des travailleurs de l’administration publique. Des agents dits « irrégulièrement reversés » dans la fonction publique ont commencé par voir leur salaire couper comme l’avait décidé le gouvernement. Pour Boni Yayi et ses ministres, c’est encore une autre crise sociale à gérer.
Des agents de l’administration publique étaient dans la rue hier, jeudi 25 juillet 2013. D’autres devront les suivre dans les prochains jours. Il s’agit de ces agents qualifiés de « irrégulièrement reversés » dans la fonction publique. Leurs salaires commencent par être coupés comme l’avait décidé le conseil des ministres du vendredi 03 mai dernier. Un rapport de l’Inspecteur général d’Etat et de l’Inspecteur général des services et emplois publics (Igsep) présenté à ce conseil des ministres épingle au moins 1.630 agents occasionnels déclarés irrégulièrement reversés en agents contractuels de l’Etat pour la période de 2008-2012. Une quinzaine de ministères sont concernés. «…Des irrégularités ont été constatées aussi bien sur les agents reversés que sur les dossiers ayant permis leur reversement. Sont impliqués dans ces irrégularités, bon nombre de cadres à divers postes de responsabilité dans l’administration. Sur le plan social, l’opération a permis d’absorber une bonne partie des jeunes se trouvant dans la précarité de l’emploi », a mentionné le rapport. Alors, l’Ige a proposé que le ministre du travail et de la fonction publique soit instruit à rapporter ou abroger purement et simplement les contrats et actes de tous les agents ayant usé de manœuvres frauduleuses pour se faire reverser dans la fonction publique ; à poursuivre les investigations en vue de détecter les agents reversés titulaires de faux diplômes ; à faire suspendre les salaires des agents n’ayant pas répondu aux convocations des commissions de l’Ige, notamment les 306 agents du ministère de la santé. Depuis lors, la décision a commencé par être exécutée. Les salaires de ces agents sont coupés par «mesure conservatoire», dit-on du côté du ministère du travail. Seulement, les travailleurs concernés en souffrent déjà. C’est pourquoi ils ont décidé de ne pas se taire. Ils veulent défendre leurs intérêts jusqu’au bout. Le bras de fer s’annonce dur.