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La Presse du Jour N° 1936 du 24/7/2013

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Selon d’autres organisations syndicales de la Sbee : «Le motif de grève du Syno-Sbee n’est plus d’actualité »
Publié le samedi 27 juillet 2013   |  La Presse du Jour


Thomas
© Autre presse par DR
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin


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Le projet de révision de la Constitution enclenché par le Chef de l’Etat a de grandes chances de ne pas aller au bout. La liste des antirévisionnistes s’allonge tous les jours. Les initiatives aussi. Même la fissure a gagné la majorité présidentielle.

La révision de la Constitution du 11 décembre 1990 sous l’ère Boni Yayi, est un «projet mort-né», a récemment écrit le juriste Prince Agbodjan. A y voir de près, on a l’impression que ce projet de Boni Yayi aura du mal à échapper à ce sort. Tellement les antirévisionnistes ne restent bras croisés. Il n’y a pas ce jour là qu’une voix ne s’élève pour se prononcer contre ce qui est qualifié de «complot contre la démocratie béninoise ». En réalité, la course est plus que jamais lancée entre pro et antirévision-nistes. Yayi a lancé ses ministres et les «siens» sur le terrain pour expliquer le bien fondé de son projet.

Pour les envoyer du Chef de l’Etat, cette révision ne vise qu’à donner les moyens à l’Exécutif pour mener à bien ses actions de développement du Bénin. L’introduction dans la Constitution d’une Cour des comptes par exemple. Faux ! rétorquent les antirévisionnistes. Pour ces derniers, c’est un projet qui n’a qu’un objectif : passer à une nouvelle République et donner la possibilité au Chef de l’Etat de briguer une troisième candidature à la présidence de la République en 2016. Convaincus de cela, les antirévisionnistes se sont mis sur le terrain des idées pour faire échouer le projet. Dans cet ordre d’idées se situe le «Mercredi rouge» qui était à sa deuxième journée hier. Contrairement à la première journée, Cotonou était beaucoup plus rouge hier. Les ténors de ce mouvement ont aussi entrepris une tournée nationale pour faire passer leur message. Que dire des organisations syndicales, des Organisations non gouvernementales à l’instar de Alcrer, de la société civile, notamment Africa Obota et bien d’autres! Tous s’opposent au projet de révision de la constitution qualifiée «d’opportuniste».

La mouvance gronde aussi

Vexé par le message selon lequel tous les fils du septentrion sont pour la révision de la Constitution, l’honorable Amouda I. Razaki, fils de Pehunco, dans une récente interview qu’il nous a accordée, a tenu à le démentir. «J’ai acquis, à travers ses engagements sans cause, la conviction que Monsieur Boni Yayi est décidé à jouer des pieds et des mains pour modifier la Constitution béninoise afin de se présenter à la présidentielle de 2016…Je suis comme tous les patriotes de ce pays épris de paix, de justice, de liberté et de dignité, contre la manipulation et l’infan-tilisation des populations. Aucune modification de la Constitution de notre pays ne peut et ne doit se faire dans une période suspecte, c’est-à-dire la fin du premier mandat d’un Président de la République ou au cours d’un deuxième mandat, encore moins à la fin de celui-ci». Une démarcation qui en dit long. A l’Assemblée nationale, rien n’est sûr que Yayi dispose encore des voix nécessaires pour parvenir à ses fins. Au sein de la majorité parlementaire, des voix dissidentes se font déjà entendre. Elles ne se cachent d’ailleurs pas. La plus audible est celle de l’honorable Candide Azannaï, foncièrement contre ce projet. Il dit d’ailleurs à qui veut l’entendre qu’il y a d’autres de ses collègues de la majorité qui sont prêts à le suivre sur ce chemin. Ce qui pousse certains à ironiser : «qu’ils marchent, qu’ils prient, qu’ils sillonnent le pays du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la forfaiture ne passera pas».

Grégoire Amangbégnon

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