Le débat autour de la révision de la Constitution est avant tout un débat libre où chacun prend position selon sa vision, son analyse et parfois ses attentes. Ainsi à côté des anti-révisionnistes, se trouvent les pro révision qui ont vu leur cercle élargi depuis le vendredi 26 juillet 2013 dernier avec l’entrée en scène des maires de la mouvance présidentielle. Réunis à Bopa et harangués par un certain Irené Agossa, la quarantaine de maires a déclaré son soutien pour le projet de révision de la Constitution. Ils ont même proposé la voie à suivre, la voie référendaire pour cette révision. En disant oui à la révision, les maires révisionnistes ont estimé que sans la révision, le Bénin ne pourra pas se développer.
Ils rejoignent ainsi le communicateur en titre de la révision pour qui ce projet est une opportunité pour le Bénin. « Il faut réviser car les problèmes ont augmenté depuis 2006… ». Mais à côté des raisons évoquées pour ce soutien, on pourrait retrouver d’autres motivations liées par exemple à leur gestion des ressources du Fadec.
Les raisons inavouées
A voir de près le soutien pour la révision de la Constitution de la part des maires de la mouvance ne saura être considéré comme un acte de militantisme, de conviction ou d’engagement politique. Beaucoup d’éléments permettent d’être dubitatif. D’abord il y a la gestion des ressources du Fonds d’Appui au Développement des Communes (FADeC). Qu’il vous souvienne que c’est la gestion de ce fonds par les maires et constatée par le Ministre Raphaël Edou en charge de la décentralisation qui a été à l’origine du bras de fer qui a obligé les élus locaux à se rendre au palais de la Présidence. C’est la même gestion du même fonds qui a conduit l’Assemblée nationale à mettre en place une commission parlementaire d’enquêtes et de vérification. Toutes choses égales par ailleurs, on pourrait bien comprendre le soutien des maires à la révision de la Constitution étant donné que la majorité parlementaire qui décide de la conduite des différents dossiers au Parlement est sous la coupole de l’initiateur du projet de la révision. Ceci explique bien cela. Par ailleurs en déclarant que sans la révision, le Bénin ne peut se développer, les maires avouent indirectement que de 2006 à 2011, Boni Yayi n’a rien fait pour le développement du Bénin en ce premier quinquennat car il n’y a pas eu de révision et pour suivre la logique des maires révisionnistes, il n’y a pas eu donc de développement. De plus s’il faut réviser parce que depuis 2006 les problèmes augmentent au Bénin, que feront les maires et Iréné Agossa si après révision les problèmes demeurent. ?