Le président béninois Boni Yayi a réaffirmé lundi à Cotonou, devant les ambassadeurs de l'Union Européenne accrédités au Bénin et les différents présidents des institutions démocratiques du pays, son engagement de ne plus vouloir briguer un autre mandat présidentiel.
"Je n'ai aucune intention de vouloir briguer un autre mandat présidentiel en initiant la révision de la constitution béninoise du 11 décembre 1990. Ma conviction est que la démocratie ne peut se construire et s'enraciner que dans la mesure où elle contribue au développement d'un pays, à la promotion de la dignité et des droits fondamentaux du citoyen, au renforcement de la justice et au maintien de la paix", a-t-il déclaré.
Il a souligné qu'une "démocratie qui n'assure pas le développement économique et le bien-être social des citoyens demeure un poison pour le peuple et ne peut donc pas s'inscrire dans la durée". C'est pourquoi, a-t-il expliqué, l'exécutif béninois poursuit résolument les réformes politiques et économiques dans tous les secteurs de la vie nationale.
"Dans ce cadre, mon gouvernement a introduit à l'Assemblée Nationale, un projet de loi portant révision de la Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990 en vue de la modernisation de notre Etat et de l'adaptation de notre démocratie au contexte moderne", a-t-il expliqué.
A travers ce projet de loi, a-t-il déclaré, le gouvernement a donné le gage de sa bonne foi et de la transparence qui entoure sa démarche, en se limitant scrupuleusement aux trois principales modifications, notamment la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes, la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et l' imprescriptibilité des crimes économiques dans le cadre de la lutte contre la corruption et l'impunité.
De même, a-t-il souligné, les propositions de modifications contenues dans le projet de loi ne concernent en aucun cas les options fondamentales de la Conférence nationale de février 1990, qui ont été réaffirmées dans la loi n° 2011-27 du 18 février 2012, en ce qui concerne les conditions de recours au référendum, notamment à la forme républicaine et la laïcité de l'Etat ; l' atteinte à l'intégrité du territoire national ; le mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois ; la limite d'âge de 40 ans au moins et de 70 ans au plus pour tout candidat à l' élection présidentielle et le type présidentiel de régime politique au Bénin.
Depuis la réintroduction du projet de loi portant révision de la Constitution à l'Assemblée nationale, le 6 juin dernier, pour adoption, le grand creuset des partis politiques de l'opposition du Bénin, l'Union Fait la Nation (UN), a réaffirmé son opposition à toute révision de la Constitution, sans concertation préalable entre les forces vives de la nation en général et particulièrement, sans un dialogue effectif entre la prétendue "majorité présidentielle" et l'opposition ainsi que les centrales syndicales, les représentants dûment mandatés des entités religieuses, des cercles philosophiques, des associations de la société civile actives dans les domaines de la gouvernance.