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La Presse du Jour N° 1939 du 29/7/2013

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Révision de la Constitution : Boni Yayi associe les Ambassadeurs de l’UE à son projet (Les antirévisionnistes toujours sceptiques)
Publié le mardi 30 juillet 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Cour constitutionnelle : Le gouvernement désigne enfin ses représentants


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Après Obama Barack, Benoît XVI, François Hollande et les autres, le Chef de l’Etat a réitéré devant les Ambassadeurs de l’Union Européenne accrédités au Bénin son serment de ne pas toucher aux fondamentaux de la démocratie dans le cadre de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990. C’était hier 29 juillet 2013 au Palais des congrès de Cotonou. Malheureusement, cette énième profession de foi est loin de convaincre les antirévisionnistes.

Le Chef de l’Etat, Dr Boni Yayi a réaffirmé hier devant les ambassadeurs des pays de l’Union Européenne accrédités au Bénin sa volonté de relire la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Devant ces diplomates et les membres de son Gouvernement, il a réaffirmé son engagement à ne pas toucher aux fondamentaux de la démocratie à savoir : la laïcité de l’Etat, l’intégrité du territoire, la limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois, la limitation d’âge à 40 ans au moins et 70 ans au plus. Avant le renouvellement de cet engagement, le Chef de l’Etat a justifié la pertinence de son projet par le fait que, dit-il, « Une démocratie qui n’assure pas le bien-être de la population est un véritable poison ». Pour lui, « la modernisation de notre démocratie et de notre Etat s’impose ». Poursuivant ses propos devant les diplomates de l’espace Union Européenne, le Chef de l’Etat a indiqué qu’à travers le projet de relecture de la Constitution qu’il a transmis à l’Assemblée Nationale, son Gouvernement a donné le gage de sa bonne foi et de la transparence en se limitant aux modifications relatives à la création et à la constitutionnalisation de la Cour des comptes, à la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome et à l’imprescriptibilité des crimes économiques dans le cadre de la lutte contre la corruption. « Notre pays ne peut pas réussir son combat contre la pauvreté sans cette relecture de la Constitution », a ajouté le Président Boni Yayi. Cela est donc désormais clair. La machine à réviser la Constitution du 11 décembre 1990 ne fera pas marche arrière, même si le projet transmis à l’Assemblée Nationale a brûlé l’étape de la Cour Suprême.

Toujours sceptiques

« Ce qui s’est passé hier au Palais des congrès est un piège tendu aux Ambassadeurs des pays de l’Union Européenne au Bénin. C’est de la ruse pure et dure. Cette rencontre à la hâte par le Chef de l’Etat sans préparation ne vise qu’un seul but : associer les Ambassadeurs des pays de l’UE au complot que prépare Boni Yayi contre le peuple béninois. Ce n’est rien d’autre que cela », analyse un député de l’opposition. « Le fait que cette rencontre ne soit pas assortie d’un communiqué final pour que les Béninois soient tout au moins informés de ce qui a été décidé sur leur dos est un grand complot. Yayi a préparé son coup et il l’a réussi. Tout ce qu’il a dit ne nous engage pas. Et c’est pourquoi nous allons maintenir la pression pour que ce projet qui fragilise les institutions de la République au profit de la masse populaire mobilisable à coup de billets de banque ne passe pas », a déclaré un acteur de la société civile. Ces réactions sur fond de scepticisme radical ne doivent étonner personne dans la mesure où il est désormais permis de douter de la parole du Chef de l’Etat dans notre pays.


Affissou Anonrin

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