Comme à l’accoutumée, les représentants des partis ou alliances de partis politiques n’ont pris d’assaut la Commission électorale nationale autonome (CENA) qu’au cours des dernières heures de la clôture de l’enregistrement des déclarations de candidature pour les élections communales et municipales du 31 mai 2015. Une nuit de dimanche de pâques laborieuse faite de bousculades entre grosses et petites pointues de la scène politique béninoise.
La cour de la CENA restée constamment déserte depuis le 30 mars dernier, date d’ouverture de l’enregistrement des dossiers de candidature pour les élections du 31 mai dernier 2015, ne s’est animée qu’après 20h30 mn le dimanche 5 avril dernier, date de la clôture. A cette heure, les choses se sont précipitées. Les représentants de partis ou alliances de partis politiques, les bras chargés de piles de dossiers se succédaient au seuil du portail de la CENA. Le monde gonfle à bloc aux environs de 23 heures. Tous les groupes politiques en lice pour les législatives d’avril 2015 sont au rendez-vous. Par affinité politique, de petits groupes se forment dans les coins et recoins de la cour de l’institution. Les appareils, matériels et fournitures de bureau sont déployés. Si au sein de certains groupes, les ambitions achoppent au niveau de certains noms sur les listes, d’autres espèrent en vain des dossiers pour lesquels ils avaient été pourtant rassurés. Les coups de fil pleuvent. Le brouhaha s’amplifie. Il est minuit et sous les auspices de la vice-présidente de la CENA, Généviève Nadjo-Boco et du coordonnateur au Budget, Freddy Houngbédji, le portail est clos. Plus aucune entrée n’est autorisée. Les militaires fortement armés surveillent l’entrée et sont stratégiquement positionnés à l’intérieur de la CENA. Ce dispositif semble ne pas émouvoir la meute de politiques affairés sans répit, qui, à l’intérieur de leurs véhicules stationnés dans la cour, qui, sous les hangars. L’Union fait la Nation (UN), l’Alliance RB-RP et l’AND sont à la CENA. Edmond Agoua, Candide Azannaï, Boniface Yèhouétomey, Lazare Sèhouéto, Jean Gounongbé, Valentin Aditi Houdé et bien d’autres se côtoient. Le ministre Nassirou Bako-Arifari est aperçu dans la cour. Après quelques minutes d’échanges, il se retire. Les numéros d’ordre sont attribués à chaque formation politique selon l’heure d'arrivée.
Rumeur de report
La rumeur de la prorogation du délai d’enregistrement des candidatures avait circulé et s’est faite persistante. Jusqu’à 17 heures, ils étaient nombreux, ces responsables politiques convaincus du report de la date de clôture d'enregistrement des dossiers de candidature. La vice-présidente de la CENA, sortie de son bureau, est interpellée par un responsable de parti qui croyait jusqu’alors à un report. Mal lui en prend. Dans sa franchise connue de tous, la magistrate lui révèle qu’il n’y a pas de report du moment où les concernés au premier chef, n’en ont pas demandé. Interrogé, il déclare que les dossiers de ses candidats au niveau d’une commune du centre du pays lui seront convoyés. Mais en attendant, il part précipitamment de la CENA pour revenir une heure plus tard avec la liste des candidats tout en attendant les fameux dossiers en cours de convoyage.
Défaut de déconcentration
Si la loi l’a prévu, les réalités du terrain politique béninois ne l’ont pas voulu. Le dépôt des dossiers admis par le Code électoral pour être enregistré contre décharge au niveau des mairies et des préfectures n’a pas été chose effective. La plupart des partis ou alliances de partis ont préféré se déplacer jusqu’à la CENA pour faire enregistrer leurs dossiers. Si l’alliance Soleil dit avoir choisi délibérément de faire enregistrer ses candidats à la CENA à Cotonou, l’alliance ABT dit avoir opté pour la prudence. «Nous sommes au Bénin et mieux vaut être prudent», précise Gabin Allognon, représentant de l’alliance Soleil. La conséquence est immédiate. En ce qui concerne l’élection des membres des conseils de villages ou de quartiers de villes qui aura lieu concomitamment le 31 mai prochain, les prétendants sont attendus pour déposer leurs dossiers du dimanche 5 au jeudi 9 avril à minuit.
Par Jonas DETONDJI (Stag)