Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Dangnivo et son roman post mortem
Publié le mercredi 8 avril 2015  |  24 heures au Bénin




C’est même un roman policier, à ce qu’il semble. Mais n’allons pas vite en besogne. Un conseil que le chroniqueur peut donner tout de suite et sans frais à ses chers lecteurs, c’est le suivant : ne jamais devenir assassin et n’être jamais complice d’assassinat. Sinon vous ne rêverez plus jamais en bleu. Or trente à trente-six cauchemars chaque nuit, ce n’est supportable ni pour le corps ni pour le mental. Vous pourriez en devenir fou ou en mourir par arrêt cardiaque, et l’on montrera du doigt vos enfants et vos petits-enfants en disant : ‘‘C’est eux, ils sont mauvais’’. Se garder donc d’assassinat et de complicité d’assassinat.
Que l’on prenne, par exemple, le cas de Pierre Urbain Dangnivo (PUD). Ceux qui l’ont assassiné n’ont plus le sommeil et, pour le jeune Codjo Alofa (CA) qu’ils ont désigné comme son assassin, ils fabriquent des tours et des passes qui tiennent du roman policier. Récemment, ledit assassin présumé a fui de la prison de haute sécurité où il était incarcéré. Plus récemment, grâce à Interpol alerté, il a été à nouveau arrêté et livré manu militari aux autorités béninoises à la frontière d’Hilacondji. Et c’est dans ces circonstances que les ‘‘Chinois cultivés’’ se sont convaincus que CA n’est pas seulement fort, mais fort intelligent.
Fort il l’est, et on le savait, pour avoir, tout seul, enlevé, assassiné et enterré PUD. Il fallait le faire, et il le fit sans l’aide de personne. Tout seul encore, il fit disparaître la voiture de PUD qui aurait pu contenir cinq fois PUD, non compris ses valises dans le coffre-arrière. Fort intelligent, CA l’est aussi, et l’on vient de s’en apercevoir. En effet, grâce à sa deuxième arrestation sous les auspices d’Interpol, on sait que, fuyant de Missérété, tout près de Lagos, il n’est pas allé se noyer dans le magma du Nigeria, où tous les chats sont gris, même le jour, il a préféré aller s’exposer dans le clairsemé de Lomé, au Togo, où même la nuit, il est possible de savoir avec netteté qui est loup et qui est chien. Le jeune CA est un gars qui parie sur le danger et non sur la sécurité. C’est aussi un cascadeur fantastique, si l’on considère les villes et villages et lacs qu’il a traversés pour se rendre au clairsemé dévoilant du Togo, alors qu’il eût pu, en escaladant simplement une palissade – c’est à peine une image – s’enfouir dans le compact protégeant du Nigéria. Démonstration de force et d’intelligence.
Et pour attester que le jeune CA, désigné comme assassin présumé de PUD, est un gars vraiment fort, et fort dangereux, c’est une armada qui l’encadra pour le raccompagner d’Hilacondji à Missérété le 28 mars 2015, à bord d’un ‘‘véhicule blindé de type char’’ (sic), l’ensemble escorté sous haute surveillance par la gendarmerie et la police nationale. Faisaient partie du cortège sécuritaire et sécurisé le Directeur des Services de Liaison et de la Documentation, qui est colonel, le Directeur Général de la Police Nationale, et, peut-être, un troisième très haut gradé des Forces de l’Ordre et de la Sécurité au Bénin. Là, un petit flou.
Ce qui est très clair par contre, c’est que le journal qui étale avec précision ces généralités dans un texte repris sur Internet, n’avait aucun envoyé spécial sur les lieux desdits événements. Ce n’était pas nécessaire : son texte appartient au genre ‘‘donné à publier’’, contre 50.000 CFA environ pour achat de signature et caution journalistique. C’est connu. De quel genre était donc le premier article annonçant la fuite de CA de la prison de haute sécurité de Missérété ? Question à 1000 f. De toute façon, On a, là, un feuilleton rocambolesque promis à des rebondissements spectaculaires pour le bonheur des amateurs de polar. Quand on sait que les parents de PUD n’ont pas reconnu comme sien le cadavre qui leur a été présenté, et que l’avocat de CA a tous les éléments pour faire constater l’innocence parfaite de son client, simple féticheur, c’est avec fébrilité qu’on attend la suite du roman post mortem de Dangnivo. Ça va rigoler/pleurer, car c’est triste/heureux.

(Par Roger Gbégnonvi)
Commentaires

Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux Nos réseaux sociaux


Comment