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© Autre presse par DR
Une prime à l’impunité et à la mauvaise gouvernance dans la Commune de Sèmè |
Comme annoncée, la question du paiement des épargnants de la Caisse populaire de réduction de pauvreté (Cprp) a été débattue, hier mercredi 08 avril 2015, en session extraordinaire du Conseil communal de Sèmè-Podji. Après de longues et houleuses discussions, le projet du maire Mathias Gbèdan de faire rembourser les épargnants par les ressources de la mairie de la localité a été adopté par les élus communau, à l’exception de ceux de la liste-Alléluia qui dénoncent une prime à la mauvaise gouvernance et à l’impunité.
Le maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan a enfin atteint son objectif. Son projet de paiement des épargnants de la Caisse populaire de réduction de la pauvreté (Cprp) par les ressources de la maire de Sèmè-Podji a été voté par la majorité des membres de son Conseil communal. Dès lors, les victimes de la mauvaise gestion de la Cprp seront enfin dédommagées. Comment est-on arrivé-là ? Les Conseillers-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) et les déçus des derniers positionnements sur la liste-Prd (Parti du renouveau démocratique) se sont ralliés au Mathias Gbèdan pour adopter ledit projet. Voulant régler les comptes à leur formation politique, les élus du Prd ont donné l’occasion aux Fcbe de payer les femmes épargnantes de la Cprp. Par cette stratégie, la mouvance pourra faire de la propagande à partir des fonds de la mairie. A l’opposé, les élus de la liste-Alléluia de l’Honorable Jonas Gbènamèto ont voté
contre le projet. Dans leur argumentaire, ils ont démontré que c’est une caution à la mauvaise gouvernance et à l’impunité. Ils estiment que la mairie devra obliger ceux qui ont contribué à la faille de la Cprp à payer leurs dus. En plus, l’affaire est perdante devant la justice. Pour eux, on ne saurait payer dédommager les épargnants sans attendre le règlement de la crise devant les tribunaux. Ensuite, les élus-Alléluia ont indiqué que ce sera un fonds de campagne pour le maire Mathias Gbèdan et les Fcbe en cette période électorale. Au total, la mairie de Sèmè-Podji doit mobiliser plus de 46 millions pour dédommager les victimes.
Situation de la caisse
Dans une communication, le maire de Sèmè-Podji a reconnu que la Cprp, de sa création en 2004 à 2010, a connu un véritable essor constaté à travers l’augmentation de son chiffre d’affaires, du nombre important de crédits octroyés aussi bien aux individus qu’aux groupements et le taux assez élevé de remboursement des crédits. « Mais force est de constater qu’à partir de 2011 jusqu’en juin 2013, ce beau bilan a commencé par s’effriter pour conduire la Cprp à la situation de cessation de paiement qu’elle connaît actuellement et qui est illustrée par un fort taux de débiteurs évalués à 446 personnes. Cette situation qui n’est guère reluisante pour la Commune a conduit inexorablement la Cprp vers la cessation de ses activités et à sa fermeture en 2013… », a fait savoir le maire Mathias Gbèdan dans sa communication. En d’autres termes, il faudra mobiliser au total 46.709.455 de francs Cfa pour solder les épargnants avant de se retourner contre les débiteurs de la caisse.
Joachim Tonon
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