La République du Bénin va bientôt renouer avec les élections. La non disponibilité des cartes d’électeurs crée une certaine psychose qui installe à nouveau le Bénin dans le creuset des interrogations. Aussi, un bras de fer semble engagé entre le COS/LEPI et l’Exécutif et il est à craindre une impasse électorale. Le peuple serait-il l’otage de l’Exécutif, du COS/LEPI et de la CENA ?
Jamais élections n’ont soulevé autant de polémiques au Bénin et retenu le l’attention. Une situation qui apporte davantage de l’eau au moulin de ceux qui parlent d’élections de tous les risques.
Jusqu’à la parution de cet article, les cartes d’électeurs ne seraient toujours pas disponibles. Et ceci ne semble apparemment pas dérangé, être la préoccupation de l’Exécutif, du COS/LEPI, tous deux enfermés dans leurs calculs d’épicier et dans leur guéguerre, et de la CENA. Ce fait est préjudiciable à l’électorat béninois qui ne comprend toujours pas pourquoi, des intelligences semblent lui faire une nique.
Selon les dispositions du Code électoral en vigueur en République du Bénin, les cartes d’électeurs devraient être déjà prêtes et distribuées. Mais comme le Bénin est un pays de particularités où, chaque personne morale et physique va à son rythme, la délivrance de ces cartes suit également le rythme imprimé. Et s’installe alors comme un bras de fer entre l’Exécutif et le COS/LEPI. En effet, pour assurer la délivrance des cartes d’électeurs, le COS/LEPI réclame encore une enveloppe de deux milliards de FCFA au gouvernement qui, pour l’instant, ne lui aurait accordé que 611 millions de FCFA. Mais au-delà de cette enveloppe financière accordée, la polémique à l’origine du bras de fer viendrait de propos tenus par Komi KOUCHE, ministre de l’Economie et des Finances, des propos qui auraient été jugés d’inélégants à l’encontre du COS/LEPI ainsi que des soupçons de mauvaise gestion des fonds alloués pesant sur lui. Réponse du berger à la bergère, dans sa réponse au ministre de l’Economie et des Finances au lendemain de son point de presse, Sacca LAFIA, président du COS/LEPI, déclare: « S’il a des doutes sur notre gestion, je souhaiterais dès demain qu’il nous envoie l’Inspection des finances ou l’Inspection générale d’Etat pour s’assurer de la qualité de notre gestion. Tant que le gouvernement ne solde pas on ne bouge pas. Et il va assumer les conséquences ».
Cette carte d’électeur étant l’une des pièces importantes à fournir dans la constitution du dossier de candidature à déposer pour les municipales et locales, on se pose alors la question de savoir si, la CENA en a tenu compte quand on sait que le délai imparti s’est écoulé depuis le 5 avril dernier. Si tel n’est pas le cas, il est à craindre que les candidats soient fors-clos à moins que, la CENA ne leur ait laissé la latitude de compléter leur dossier une fois les cartes d’électeurs délivrées. Ceux des FCBE et ceux dont ils sont les porte-voix qui réclament le report des élections en fonction du marasme observé, n’auraient-ils pas raison ?
A propos toujours de la distribution des cartes, à défaut d’être dans le temps du Code électoral, le COS/LEPI est censé les distribuer deux semaines avant les élections et la CENA, une semaine avant à ceux qui n’ont pas pu les retirer au niveau des agents du COS/LEPI. Si l’Exécutif avait validé le budget du COS/LEPI, l’avait pris en compte dans les dépenses de souveraineté et l’avait libéré, la pagaille observée n’aurait certainement pas cours et les responsabilités sauraient être situées le moment venu. Le peuple serait-il pris en otage par l’Exécutif, par le COS/LEPI et par la CENA ? Va-t-on vers une impasse électorale avec le jeu auquel joueraient ces institutions ?
Kolawolé Maxime SANNY