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1er aout : Yayi a-t-il un ’’confiteor’’ pour nous ?
Publié le mardi 30 juillet 2013   |  jolome.com


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© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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Plus qu'un simple hasard de calendrier, la décision de la Cour constitutionnelle au sujet des propos tenus par Boni Yayi le 1er aout dernier se révèle comme un filon pour le premier des Béninois. Son intervention à la veille des manifestations prévues pour la commémoration de l'édition 2013 de l'accession de notre pays à la souveraineté nationale s'apparente bien à une situation avantageuse et agréable pour Boni Yayi qui s'est laissé aller à des déclarations graves et à la limite incendiaires lors de l'exposé oratoire auquel il s'est prêté au soir du 1er aout dernier. D'ailleurs, des observateurs s'accordent déjà à dire que le désaveu des sages de la Cour constitutionnelle ne devrait laisser indifférent le locataire du palais de la Marina dont l'adresse de jeudi prochain est vivement attendu.

En effet, statuant sur le fondement des articles 36, 41 et 35 de la Constitution et la requête du constitutionnaliste Serge Roberto Prince Agbodjan qui sollicitait au lendemain du discours du chef de l'Etat, " le contrôle de constitutionnalité de certaines paroles tirées de l'entretien du Président Boni Yayi au cours de l'interview dénommée "Boni Yayi à cœur ouvert" diffusée sur l'ensemble des chaînes de la télévision béninoise, les sages de la Cour constitutionnelle n'ont eu du mal à exprimer leur dénégation. " Le Président de la République a méconnu l'article 36 de la Constitution " ont-ils affirmé dans leur décision rendue en date du 11 juillet 2013. Plus donc de doute, les " écarts de langage " tenus par Boni Yayi et qualifiés d'abusifs, voire de régionalistes par différents acteurs de la classe politique ainsi que des Béninois lambda ne sont pas conformes à la loi fondamentale de notre pays. D'où le besoin d'une expiation, si l'impair n'était pas préméditée.

Boni Yayi, comme par le passé, sera encore face aux Béninois à l'occasion de ce 53ème anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale pour livrer ses messages sur l'Etat de la nation et au besoin les entretenir sur les sujets brulants de l'actualité du pays. Par cette occasion, celui qui s'est dit être le président des Béninois du " Bénin profond " aura le choix entre reconnaitre ses dérapages de sorte à calmer la tension sociale qui est montée d'un cran dans le pays depuis un an, ou foncer droit dans le mûr en enfonçant davantage le clou. Toutefois, il convient de noter que seule la première option arrangerait pour le mieux, le président de la République, vu le climat fait de crises successives, de grognes intermittentes et de contestations diverses, qui prévaut déjà dans le pays. Il y a donc lieu de cicatriser les plaies béantes ouvertes par le discours très peu recommandable du chef de l'Etat qui ne manquera pas certainement de se faire racheter.

A y voir de près, l'adresse du chef de l'Etat dans le cadre du 1er aout prochain prend bien l'allure d'un test à triple motivations pour Boni Yayi. Primo, il aurait le mérite de témoigner du sens d'humilité, donc de la grandeur d'esprit de notre président qui en plus d'être un homme d'Etat se réclame bon chrétien. Secundo, son discours pourra tout de même soulager les paisibles populations prises par une psychose générale doublée de la morosité économique qui caractérise notre pays, classé l'un des plus pauvres de la sous-région. Tertio enfin, le chef de l'Etat aura par son propre chef, rétabli sa légitimité mise à mal par ses propres propos à l'allure régionaliste et incitateurs de violences. Boni Yayi a les cartes en main et il fallait le lui rappeler, maintenant qu'il est encore temps.

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