Politique
Boni Yayi, comme un Président qui ne finit pas son mandat
Publié le samedi 11 avril 2015 | 24 heures au Bénin
© Le Matinal par DR
Boni Yayi, President du Benin |
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Boni Yayi, President du Benin |
Le Président Boni Yayi, à un an de la fin de son dernier quinquennat est de plus en plus active comme à son arrivée au pouvoir en 2006. Au lieu de concentrer ses efforts sur les chantiers inachevés et les promesses non tenues, le chef de l’Etat passe plus de temps sur le terrain qu’au palais.
Le Président Boni Yayi est devenu hyper actif depuis quelques mois. Il consacre désormais moins de temps aux audiences au palais qu’aux visites de terrain.
En dehors de Cotonou, la capitale économique, il n’y a plus de jour où le chef de l’Etat ne s’envole à bord d’hélicoptère pour sillonner les différentes localités du pays. Boni Yayi est surtout préoccupé par la pose de première pierre ou l’inauguration de poteaux électriques, de robinets d’adduction d’eau potable, de salles de classe, de centres de santé et de voies de circulation.
Aux temps de ses prédécesseurs, l’inauguration ou la mise en service de telles infrastructures étaient conduites par les ministres sectoriels ou leurs représentants. Le chef de l’Etat étant occupé par d’autres obligations.
Mais Boni Yayi préfère rester au devant de la scène, laissant les membres du gouvernement et les directeurs de société derrière son ombre. Par ses temps perdus, il n’hésite pas à rencontrer les conducteurs de taxi-moto, des cotonculteurs, des jeunes diplômés sans emplois, des vendeuses des marchés, des handicapés et autres couches socioprofessionnelles pour leur promettre monts et merveilles. Dans ses balades dans les quartiers populaires, le chef de l’Etat n’a pas de complexe à préparer des beignets avec une vendeuse de coin de rue. Mais là où le Président a étonné tout le monde, c’est le jour où il a pris, à la surprise générale de sa garde, un taxi-moto de sa résidence à la présidence.
Pas de jour férié
Le 5 avril dernier, le chef de l’Etat a consacré son dimanche pascal à une campagne de salubrité dans un quartier de Cotonou, sur le boulevard Jean Paul II. "Cotonou est une grande ville. C’est notre âme, c’est notre symbole. Elle doit être propre", a déclaré Boni Yayi, qui a l’intention d’instituer une campagne de salubrité dans le pays, comme au temps du régime révolutionnaire de Mathieu Kérékou.
Ces différentes initiatives qui rapprochent le Président de la République des populations sont de plus en plus décriées au sein de l’opinion publique comme des actions populistes, surtout en cette veille des élections législatives et locales.
Les forces de l’opposition et les organisations de la société civile accusent Boni Yayi de se cacher derrière ces actions pour faire campagne en faveur des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), la coalition soutenant son pouvoir. Certains le soupçonnent de préparer un coup pour rester au pouvoir, au terme de son dernier mandat en avril 2016.
La déclaration qu’il a faite, le week-end dernier, au cours d’une tournée dans le nord du pays, ne rassure guère ceux qui clament déjà que « Boni Yayi est fini. »
« Je suis le Président de la République du Bénin. Je le suis encore. Ceux qui disent que je suis fini n’ont rien compris. Ils se trompent. Mon combat contre la pauvreté, le chômage des jeunes, la précarité des femmes... se poursuivra », a rétorqué le chef de l’Etat, le 4 avril dernier à Parakou et à Tchaourou.
Ce qui est sûr, Boni Yayi ne pourra pas seul combler les attentes des populations. Il est appelé à passer le témoin à son successeur le 6 avril prochain pour aller jouir d’une retraite politique bien méritée.
Ignace FANOU/Le Grand Matin
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