Il y a peu pour un chiffre polémique de croissance économique de 5,4 pour cent, le gouvernement dit de la refondation et sa suite effervescente ont été partout pour crier et fêter. Mais comme la vérité et la réalité ne sont jamais trop loin des annonces utopiques, c’est l’ancien ministre Ganiou Soglo qui a raison lorsqu’il affirmait sans statuer sur la véracité de ce chiffre, que la réalité que vivent les Béninois est loin de ce chiffre. En effet, la Banque mondiale dans sa publication sur les Etats les plus pauvres du monde classe le Bénin au rang de huitième pays le plus pauvre du monde. De quoi confondre le gouvernement de plus en plus enclin à la propagande au moindre semblant de bonne nouvelle.
Le Bénin sombre dans la misère. Ses populations, du seuil de la pauvreté sont passées à la misère. C’est là, la conclusion que l’on peut tirer de la récente publication des statistiques sur la pauvreté dans le monde faites par la Banque mondiale. Le Bénin est le 8ème pays le plus pauvre du monde. Apparemment, rien ne marche plus pour le Bénin. Malgré la politique d’émergence prônée par son président, il demeure dans les profondeurs de la pauvreté, ou plus grave, croupit désormais dans la misère. Les annonces et initiatives mirobolantes du gouvernement n’ont rien changé à la donne. La croissance économique de 5.4 pour cent agitée par le gouvernement dit de la refondation n’a pas fait long feu dans la balance. La croissance n’est pas forcément source de richesse. Peut-on comprendre à travers ce classement.
Mais comment le Bénin jadis appelé quartier latin est-il tombé si bas ? Comment depuis sept ans que Boni Yayi, le grand économiste et gestionnaire de renom en qui les Béninois ont placé leur espoir n’est pas parvenu à régler les pendules comme annoncé en son début de mandat ?
La propagande, les vrais chiffres et la confusion
La réponse est avec le doyen Jérôme Carlos, journaliste et écrivain émérite. « La pauvreté est une tare. Elle ne tombe sur personne par hasard. » Dans sa chronique de ce 23 juillet 2013, l’homme a passé au peigne fin la situation. Les maux qui enfoncent le Bénin dans la misère sont nombreux. Voici un pays où « La politisation à outrance…marque et affecte tout. » Tout est politisé pour rien et sans cause. « La qualité est sacrifiée sur l’autel de tout ce qui fait le lit du favoritisme, du népotisme, du clientélisme ». « La corruption… » et bien d’autres choses dont la liste ne peut qu’émouvoir et attrister. « La pauvreté ne frappe pas un pays par hasard », « La pauvreté n’a pas droit de cité là où on ne la désire pas », affirme J. Carlos. Pour dire que le Bénin est dans la pauvreté, car le Bénin consciemment ou non, a choisi de vivre comme tel. Les Béninois et leur gouvernement désirent la pauvreté.
Avec la publication de ces statistiques qui mettent à nu l’inefficacité de la politique de développement du gouvernement dit de la refondation, l’heure doit être à l’auto-évaluation et non à la distraction par la propagande outrancière pour vanter des mérites qui n’ont presque jamais existé. Surtout pour un gouvernement ayant à son actif une si longue liste d’échecs dans la conduite de ses grandes réformes. Et comme le dit Jérôme Carlos dans sa publication « Quand on fait le pari d’être toujours du côté du succès, c’est humiliant de se retrouver affublé du bonnet d’âne des cancres »