Le président de la Fédération béninoise de Football (Fbf) Anjorin Moucharafou a officiellement déclaré qu'il ne sera pas dans la course aux prochaines élections du comité exécutif de son institution. L'annonce a été faite le lundi 29 juillet 2013 à travers un message qu'il a lui-même délivré sur une chaine de télévision de la place. En effet, après les pressions venues de partout, demandant à Anjorin Moucharaf de ne pas se représenter pour une troisième fois pour conduire la destinée du football béninois durant les quatre prochaines années, ''l'homme fort'' de la Fbf a finalement prêté une oreille attentive au message de son cœur. Celui de libérer le football béninois en acceptant de se retirer au terme de son deuxième et dernier mandat règlementaire.
C'est à la veille de l'assemblée statutaire de la Fbf d'hier mardi 30 juillet 2013, que le président Anjorin Moucharaf, a officiellement renoncé la main droite sur le cœur, à sa propre succession dans le souci de préserver l'intérêt général et d'organiser les élections à bonne date. Intervenant sur une chaîne de télévision, l'homme a déclaré : "je ne serai pas candidat aux prochaines élections pour le renouvellement du bureau de la fédération". Fin de la polémique pourrait-on désormais dire. C'est la fin du doute et la fin du suspens.
Le désormais membre influent de la Caf (Confédération africaine de football) a décidé de se consacrer à ses nouvelles fonctions au sein de l'institution en charge du football africain: ''J'ai tout apporté au foot béninois, aujourd'hui je vais me consacrer au football africain, mais je n'oublierai jamais le public sportif béninois qui m'adore''.
Cette démission par contrainte d'Anjorin Moucharaf, faut-il le rappeler, n'est pas de nature à relancer le football béninois. En huit années de gestion calamiteuse, Anjorin Moucharaf laisse l'institution aux mains de ses valets, eux aussi coupables de mauvaise gestion. Les textes étant taillés sur mesure, tout est mis en œuvre pour qu'un membre de l'actuel comité exécutif puisse être réélu. En un mot, on reprend les mêmes et le football roule. Mais avant son départ de la tête du football béninois, le peuple a d'abord subi les affres de sa gestion très peu protestante. Le dossier du contrat signé entre la Fédération béninoise de football et l'opérateur GSM Mtn Bénin, a fini par avoir raison du président désavoué. Suite à plusieurs interpellations et à des enquêtes réalisées pour tirer au clair cette affaire, la justice a décidé de l'arrestation de cet homme. La suite, c'est que la gestion des fonds de ce dossier a traîné certains acteurs de ce dossier devant les tribunaux.
Disons que si aujourd'hui, le football béninois végète dans une situation de crise sans précédent depuis le 20 décembre 2010, c'est parce que 12 des 15 membres du comité exécutif de la Fbf ont déposé le tablier suite à des reproches au président de la fédération. Des discordes, le dossier de malversation financière quant à la gestion du contrat Mtn était inscrit aux premières loges. Réélu en août 2009 à la tête d'un nouveau bureau de la Fbf, le président Anjorin Moucharaf, lors d'une Assemblée générale ordinaire n'a pas fait cas du patrimoine de la Fbf, notamment les contrats entre la Fbf et Mtn d'une part et entre Jago et la Fbf d'autre part dans son bilan financier. C'est ainsi que deux membres du bureau d'alors l'ont assigné devant la Brigade économique et financière. Plusieurs personnes ont été écoutées dans ce dossier par le juge. Il s'agit de Cécile Houssou, Comptable à la Fbf, de Marc Montcho, Directeur des ressources financières et du matériel du ministère des sports, de Touré Vizir, Représentant d'Ifap-Sports au Bénin et Clément Dotou Dègbo, alors Directeur du cabinet. Ceux-ci ont été également mis en examen. En somme, le foot béninois peut respirer avec ce grand départ d'Anjorin Moucharaf, en attendant d'éventuelles actions déstabilisatrices de ses successeurs.