S’il est un régime qui ait essuyé assez de critiques au sujet de son élan qualifié de régionaliste, c’est bien celui de Yayi Boni. Pour nombre de Béninois, au-delà de ce que l’équilibre régional est plus ou moins respecté dans la constitution du gouvernement, ailleurs beaucoup reste à faire. Tenez ! Dans la lutte contre la corruption, d’aucun dénoncent le caractère sélectif des décisions. Ce sont pour la plupart des cas, des cadres du sud qui sont poursuivis ou condamnés.
La même célérité n’est pas observée dans la procédure quand il s’agit des cadres d’une autre région du pays. Certains concitoyens se donnent même raison en citant le dernier concours de recrutement dans la Fonction publique. Le comble est ce débat intitulé « A cœur ouvert » réalisé le 31 juillet 2012, veille du 52ème anniversaire d’indépendance avec le chef de l’Etat. Avec la récente décision rendue par l’actuelle Cour constitutionnelle, on se rend aisément compte que Yayi Boni avait tenu des propos régionalistes. Du moins un discours qui s’écarte de l’unité nationale prescrite par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Morceaux choisis : « …J’ai appris qu’ils ont tenu des réunions pour dire qu’ils vont bloquer puisqu’on veut créer un front uni, on va chercher les syndicats, les magistrats, les ceci, pour chasser qui du pouvoir ? Moi Yayi Boni ? …ils sont trop petits. C’est le peuple qui peut me chasser, …c’est Dieu avec le peuple qui m’ont mis ici. Ils sont trop petits. Parce que en créant…, laissez-moi terminer… Ce front uni-là, je vais leur prouver que moi aussi j’ai du monde derrière dans le Bénin profond, ils vont s’affronter. Je vais leur prouver cela…Si vous faites comme ça, moi-même je vais soulever les miens, ça va donner quoi dans le pays ? ». Qui dit mieux ! Les faits parlent d’eux-mêmes.