Les membres de la Coordination nationale de la Commission électorale consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Cec-Ccib) ne sont pas d’accord avec le consensus obtenu par Yayi Boni au sujet de la crise qui affecte les opérateurs économiques. Au cours d’une réunion tenue lundi 29 juillet 2013 à Cotonou, ils ont dénoncé ledit consensus qui à leurs yeux ne tient pas compte des textes en vigueur. Une manière pour défier le gouvernement.
A quoi joue la Cec-Ccib ?
La question taraude sans doute les esprits de ceux qui ont suivi de près l’évolution de la crise qui bloque la tenue des élections consulaires. Alors qu’on croyait que les démons de la division sont définitivement chassés, il n’en n’est rien du tout. C’est donc avec surprise que des opérateurs économiques ont accueilli la nouvelle. La Cec-Ccib n’est pas d’avis avec le chef de l’Etat après sa rencontre avec les protagonistes de la crise à la Ccib. Elle a organisé une séance au cours de laquelle, elle s’est penchée sur les points qui ont fait l’objet de consensus entre les acteurs. Il ressort de cette réunion de la Cec-Ccib que les conclusions obtenues par le Chef de l’Etat ne respectent pas les règles en vigueur dans l’organisation des prochaines élections consulaires. Tout d’abord, il a été relevé dans le document de compte rendu des séances de concertations soumis à leur appréciation par leur ministre de tutelle : la non-identification des personnes ayant pris part aux négociations, l’absence de la Cec-Ccib auxdites négociations, la non-prise en compte de certaines étapes du processus, les difficultés dans le respect des délais annoncés pour la tenue du scrutin. Par ailleurs, pour la Cec-Ccib, l’article 101 des statuts n’indique pas explicitement que les membres des bureaux de vote sont des opérateurs économiques. Elle va plus loin en ajoutant que conformément à l’article 72 des statuts, la désignation des membres du bureau de vote est une prérogative de la Cec-Ccib. De plus, dans le document dudit consensus, il est prévu la publication de la nouvelle liste, la réclamation au niveau de la Cec à propos de la liste publiée, l’affichage de ladite liste, le dépôt des recours à la Cour suprême, l’examen des recours par la Haute juridiction, la mise en œuvre de ses décisions, la publication, l’impression et l’affichage des listes électorales. Pour la Cec-Ccib, les statuts ne prévoient pas la publication des listes électorales en plusieurs temps, et « Les recours sont portés devant la Cour suprême… », ont-ils rappelé au Chef de l’Etat. Parlant de la publication des résultats, le consensus prévoit le dépôt et l’examen des requêtes au ministère du Commerce par les électeurs ou candidats, avant leur proclamation définitive. Pour la Cec-Ccib, les textes n’autorisent qu’une seule publication des résultats. « A la suite de ceci, les recours sont portés devant le ministère de tutelle et la Chambre administrative de la Cour suprême ». A l’analyse de tout ceci, il y a lieu de s’attendre à un retour à la case de départ. La Cec-Ccib a certes des revendications, mais elle devrait de son côté aussi faire des concessions pour faire avancer le processus. C’est ce qu’on attend d’elle dans les jours à venir