Le mercredi 8 avril dernier, il a été procédé au lancement officiel, de la pièce de théâtre ‘’Omon-mi’’ (Mon enfant) d’Ousmane Aledji, au centre culturel Artisttik africa, sis à Agla. Paru, à Artisttik éditions et Plumes Soleil, l'ouvrage de 92 pages et quatorze scènes a été lancé en présence d’un nombre impressionnant d’invités du monde littéraire et d’acteurs culturels.
L’histoire de cette pièce de théâtre se résume à l’assasinat d’un bébé de deux jours. Son tort est d’être né recouvert du placenta de sa mère. Le conseil de famille l’assimile donc à un jumeau. Le placenta étant considéré comme son frère jumeau. La mère supplie de ne pas le sacrifier, ce qui divise le conseil de famille. Celle-ci se retire alors avec son bébé et veut le garder. Mais la nuit du deuxième jour, deux tueurs à gage entrent chez elle et volent l’enfant pour l’enterrer vivant. Les cris incessants et le regard lourdement accusateur du bébé gêne la conscience des deux tueurs à gage. Ils creusent un trou et y déposent le bébé sans avoir le courage de le recouvrir de terre pour l’étouffer immédiatement. Ils se promettent de revenir après, mais le bébé décède de lui-même par suite des cris et de la fatigue. Le dénouement de la pièce présente la mère devenue folle, criant son malheur et appelant la mort. Il faut signaler que c’est un narrateur principal qui raconte l’histoire de cette infanticide. Le dramaturge place ainsi ce sujet-là dans un contexte socio- culturel particulier.
Dans son intervention, à l'occasion du lancement, le professeur Pierre Mèdéhouègnon a rappelé que ‘’Omon-mi’’ (Mon enfant) est la dramatisation de l'infanticide qui consiste à tuer au nom des coutumes traditionnelles des bébés jumeaux à leur naissance, pour ne pas attirer le malheur sur la famille des parents. Il fait savoir aussi que la pièce est constituée de personnages anonymes sauf un seul chef de famille (Dah). Après avoir parlé de l’esthétique de la pièce, il souligne que le texte est conçu de deux niveaux et que le livre soulève des émotions. C’est un procédé narratif original de l’auteur, a-t-il ajouté. Le professeur Pierre Mèdéhouègnon a conclu que dans cet ouvrage, on note un mélange de genres: récit, commentaire et poésie.
Pour sa part, le modérateur Daté Barnabé-Akayi a insisté sur l’originalité qui est incontestable. Il indique que l’ouvrage est résumé par le cri de l’enfant. Pour lui, en peignant l’infanticide de cette façon, c’est un grand pas vers le symbolisme.
Après la lecture scénique de l’œuvre par des artistes, l’auteur Ousmane Aledji a pris la parole pour expliquer qu’il doit le livre, dans sa version actuelle aux comédiens. Il apporte ensuite quelques précisions sur l’ouvrage.