Les anciens Présidents de la République du Bénin ont brillé par leur absence au défilé qui s’est déroulé hier à la place de l’étoile rouge de Cotonou dans le cadre de la célébration du 53è anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. A la tribune officielle dressée pour la circonstance, il n’y avait ni Nicéphore Soglo, ni Emile Derlin Zinsou, ni Mathieu Kérékou. Mieux, plusieurs anciens Présidents d’Institutions de la République n’étaient pas au rendez-vous. C’est le cas de Me Adrien Houngbédji et des Présidents Bruno Amoussou et Antoine Kolawolé Idji, tous anciens Présidents de l’Assemblée Nationale du Bénin. L’absence des députés de l’opposition a été également remarquée à la tribune d’honneur du défilé du 1er août 2013.
On peut trouver une excuse à l’absence du Président Emile Derlin Zinsou. Vu son âge avancé et son incapacité à se déplacer facilement, son absence pourrait se justifier. Mais pour ce qui est des autres Présidents Mathieu Kérékou et Nicéphore Soglo, on a bien des raisons de s’interroger sur leur absence. Selon certaines indiscrétions, c’est de façon délibérée que ces anciens Présidents de la République ont choisi de ne pas être à la place de l’étoile rouge où la population aussi n’a pas fait massivement le déplacement. Indubitablement, c’est le signe d’une désapprobation et d’une grande déception.
Le défilé de l’exclusion
Deux heures. C’est le temps qu’a duré hier le défilé du 1er août 2013. Il a été exclusivement animé par les forces militaires et paramilitaires de notre pays et naturellement les enfants de troupes du prytanée militaire de Bembèrèkè et du Lycée militaire des jeunes filles de Natitingou auxquels se sont ajoutés les anciens combattants. Comme des éclairs, les différents corps de l’armée sont passés devant le Chef de l’Etat et son hôte de marque, Goodluck Jonathan, Président de la République fédérale du Nigeria visiblement perturbé de se retrouver seul à cette cérémonie. Pour des raisons de sécurité, les civils n’ont pas été associés à ce défilé. Ils ont été exclus. Ce qui laisse à ce défilé suivi partout dans le monde un arrière-goût d’exclusion. C’est la preuve, une fois encore, qu’on peut douter de la parole du Chef de l’Etat qui, dans son discours du 31 juillet 2013, a pourtant mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de mettre fin à tous genres d’exclusions.