Les raisons et explications évoquées par les manifestants sont variées, mais convergent toutes vers la non-révision opportuniste de la Constitution. Pêle-mêle on peut retenir : « Ne touchez pas à notre Constitution. Aujourd’hui nous avons besoin de régler d’autres problèmes, surtout les problèmes économiques de ce pays » ; « Nous sommes de rouge vêtu, parce que nous faisons partie de la couche de la population qui pense que cette révision n’est pas la bienvenue, raison pour laquelle nous exprimons notre désaccord » ; « C’est une sortie citoyenne. Nous n’avons pas d’armes, et notre stratégie est le port du rouge chaque mercredi. Frantz Fanon a dit que chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir.
Nous, nous avons décidé d’accomplir notre mission, parce que nous estimons qu’actuellement y a mieux à faire ». Apollinaire Gnanvi, membre d’Alternative citoyenne, estime pour sa part que le mouvement « Mercredi rouge » est un creuset de réflexion et d’actions. Tous ceux qui sont mécontents et qui ont des choses à dire par rapport la gestion du pays, doivent s’approcher du mouvement. Selon lui, le fait que la Police ait arrêté des jeunes la semaine passée, est une forme de mauvaise interprétation de la part des policiers. Ils ont d’ailleurs relâché ces jeunes tout de suite après. « C’est un mouvement, et un mouvement ne s’arrête pas. Tant qu’il y aura des choses à réclamer, tant qu’il y aura des commentaires à faire sur l’actualité pour dénoncer les abus et les répressions nous serons là. Le « Mercredi rouge » est créé pour tout cela », a-t-il ajouté.
Urbain Amégbédji, membre de la société civile explique, quant à lui, les dispositions prises pour garantir la sécurité des jeunes qui participent au mouvement. « Personne ne peut les arrêter. Nos avocats sont déjà prêts. Nous avons mobilisé tout le barreau pour pouvoir défendre les libertés au Bénin. C’est pour cela que je demande aux Béninois de porter le rouge pour manifester et dire non à toute révision opportuniste de la Constitution. Car, aucune loi au Bénin n’interdit de porter le rouge, et aucune loi n’empêche les gens de circuler librement. Si les policiers continuent de nous harceler, nous allons engager individuellement une action en justice contre chacun des Commandants et commissaires qui se mêlent à ce jeu-là. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires, afin que nul ne soit inquiété dans sa volonté de s’exprimer contre cette révision ».