Cet extrait du discours du Chef de l’Etat, Yayi Boni, prononcé à la veille du 1er août 2012, ne correspond en rien aux actes et aux actions actuelles du chef de l’Etat. On peut d’ailleurs s’interroger sur la sincérité du Chef de l’Etat, quand il promettait dans un fameux discours de reprendre le dialogue avec le monde des affaires. Yayi étouffe le secteur privé, et harcèle constamment les opérateurs privés béninois. Certes, il y a eu en début d’année l’amorce d’un dialogue avec le secteur privé. Mais depuis, les recommandations sont restées lettres mortes.
Le président du Conseil national du patronat, Sébastien Adjavon, dans une sortie médiatique mémorable le 03 août 2012, a dénoncé l’harcèlement constant dont il fait l’objet. Cajaf common, avec un volume de contribution fiscale s’élevant à 85 milliards 666 millions de francs Cfa et plus de 41 milliards de droit de douane entre 2009, 2010 et 2011,, est le plus grand contribuable du budget de l’Etat. A ce titre, l’entreprise mérite plus d’attention et de respect de la part du gouvernement. Mais rien n’y fit. Beaucoup d’autres de ses collègues ont été d’ailleurs victimes de redressements fiscaux les plus douteux. Tout porte à croire, que Yayi Boni n’est guère préoccupé par le bien-être de ces concitoyens. Du moins, sa méthode et ses actions sept années après son arrivée au pouvoir, n’ont pas démontré le contraire. Les Béninois se plaignent du régime. Et le pouvoir s’enferme davantage dans son autisme.
Régionalisme, gabegie, corruption, répression des libertés sont les méthodes qu’ont Yayi et ses sbires pour régner. Mais, ceci n’a produit qu’une plus grande paupérisation. Par exemple, Patrice Talon aux dires de beaucoup d’observateurs, est indispensable à la filière coton. Et malgré tout ce que le pouvoir tente pour faire croire le contraire, l’absence de Patrice Talon, de la gestion de la filière, est à la base de l’échec de la campagne cotonnière 2012-2013. Les opérateurs et cotonculteurs du Septentrion réclament le retour et la méthode Talon. Malheureusement, Yayi Boni s’est posé en adversaire de cet homme d’affaires, dont l’efficacité est reconnue. Au détriment de la misère du peuple béninois. Son exil forcé, s’il arrange le pouvoir, est un grand malheur pour les cotonculteurs.
Scandales, corruption et régionalisme
Par ailleurs, dans le même discours du chef de l’Etat la veille du 1er Août 2012, Yayi Boni déclarait : « Il est envisagé l’organisation prochaine avec les hommes d’affaires, des journées d’affaires japonaise, européenne, turque, chinoise dans le cadre de la promotion de joint venture entre les hommes d’affaires étrangers et béninois…Notre économie doit être mieux organisée et débarrassée de toutes les pratiques qui empêchent son véritable décollage et sa compétitivité ».
Icc-services et consorts, le plus grand scandale financier que le Bénin ait connu reste vivace dans les esprits. Ce scandale a englouti une grande partie de l’économie et des deniers des Béninois. Yayi Boni dans son discours d’investiture en 2011, a publiquement promis d’aider au remboursement des Béninois, afin de faire repartir la machine économique. Mais depuis, rien n’a été fait dans ce sens. C’est comme sa stratégie de pose de pierre : ce n’est jamais suivi d’effets. Yayi Boni va de promesses en mensonges permanents.
Et l’opposition, Bruno Amoussou en tête, aime à répéter que Yayi n’est pas un homme de parole. Il ne reconnaît pas ses engagements, il n’y tient pas et ne les honore pas. Sinon, comment comprendre qu’un Chef de l’Etat en campagne pour sa réélection, s’affiche publiquement avec les barons de la commercialisation de l’essence « kpayo », puis quelques mois après, les agressent publiquement. Il serait difficile de faire une lecture logique d’un tel comportement.
Au demeurant, l’essence « kpayo », quoique Yayi en pense, nourrit les Béninois avant lui, et continuera de les nourrir après lui. Mieux, si ces sept dernières années l’économiste élu avait mis toute son énergie à changer les conditions de vie de ces malheureux béninois qui s’adonnent à la commercialisation du « kpayo » faute de mieux, ces derniers ainsi que leurs familles s’exposeront moins au danger de la vente du « kpayo ». Ce qui est encore plus choquant, c’est de constater que la lutte contre l’essence frelatée ne va pas au-delà de Tchaourou, la région du Chef de l’Etat. En somme, les contradictions du régime Yayi désarçonnent et laissent inquiets. Beaucoup d’opposants au pouvoir actuel font remarquer, d’ailleurs à raison, que les années Yayi sont une « énorme perte » pour le Bénin.