Dans son message à la nation à la veille de la célébration du 53è anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, le président de la République a utilisé plusieurs fois le mois «je le jure » pour montrer sa bonne foi à instaurer une bonne gouvernance créatrice de richesse et réductrice de la pauvreté des populations. Seulement, ce n’est pas la première fois que Boni Yayi se livre à pareil exercice ; et pourtant, presque rien n’a changé en bien.
Si Yayi a trouvé opportun de jurer devant son peuple pour l’amener à croire en la sincérité de ses actions à la tête de l’Etat, c’est qu’il y a un problème. Car à la place de ses «je le jure» dits dans son message à la nation à la veille du 1er août dernier, il devrait convaincre ses compatriotes par les résultats des réformes menées visant à améliorer leurs conditions de vie et de travail. Or aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les Béninois vivent dans une précarité criarde. Sans pareil ! Et ceci, malgré la croissance économique de 5,4 chantée tambour battant par le Gouvernement et son chef. Ou alors, cette prospérité du Bénin n’est pas partagée par tous les Béninois. Alors, le peuple affamé doute depuis quelques années des belles promesses et fermes engagements de ses responsables, à commencer par le Chef de l’Etat.
Yayi ne les rassure plus. «Les autres fois, lorsque les travailleurs bénéficient de la demi-journée de la veille de la fête de l’indépendance, nous vendions très bien au marché. Mais ces dernières années, ce n’est plus le cas. Rien ne coule. Nous sommes là à tourner les pouces », a déclaré une vendeuse sur les antennes de la télévision nationale. En réalité, le président de la République a déçu tous les espoirs placés en lui par sa population. Dernièrement au Palais des congrès, en face de jeunes Béninois, il a avoué n’avoir rien pu faire pour la jeunesse béninoise. Yayi leur a demandé pardon. La bonne gouvernance qui devrait être de mise et garantir de meilleurs résultats socio-économiques pour le Bénin, Boni Yayi n’est jamais parvenu à l’instaurer. Mieux, c’est souvent ceux qui l’entourent qui donnent le mauvais exemple. Dans son discours de candidature à l’élection présidentielle de 2011, le président candidat avait pris l’engagement de combattre la mauvaise gouvernance, la corruption, l’impunité…Plus de deux ans après sa « brillante» réélection, rien n’a été fait. Au contraire, les scandales financiers s’enchaînent, donnant l’impression que l’Exécutif et son chef ont démissionné. Si ce n’est que maintenant, à moins de trois ans de la fin de son second mandat, que Yayi «jure » et «s’engage fermement (…) à promouvoir la bonne gouvernance sous toutes ses formes», alors on peut déjà imaginer qu’il a perdu le pari. Ce qu’il n’a pu faire en sept ans, pas évident qu’il le réussisse en moins de trois ans. Aujourd’hui, beaucoup sont les Béninois qui ont perdu toute confiance en leurs gouvernants. Sans doute à juste titre !