Mais que devient la Refondation de Yayi Boni ? A tout le moins, tout sauf un succès. Pompeusement lancé en pleine campagne électorale en 2011, le concept n’a concrètement rien apporté de positif et de mémorable pour le Bénin. Le Chef de l’Etat s’est bien amusé à manipuler les populations avec une expression grandiloquente. « Les actions (promesses, Ndlr) ne peuvent être bien menées que par des hommes et des femmes déterminés, animés d’une intégrité morale irréprochable et d’un amour remarquable pour la patrie.
Voilà pourquoi le gouvernement poursuivra ses efforts de renforcement des ressources humaines à tous les niveaux du système éducatif. C’est la raison qui m’amène à appeler sans cesse à la refondation de notre République parce qu’à l’évidence, nos valeurs éthiques, morales et spirituelles, sont en voie de déliquescence si rien n’est fait », avait tenté de clarifier le président Yayi Boni dans son message lors des festivités du 1er août 2011.
Dans le même message, le Chef de l’Etat ajoutera : « La refondation de notre République requiert aussi des réformes aux plans politique, institutionnel, administratif, judiciaire, économique et socio-culturel (…) En ce qui concerne lesdites réformes, je voudrais vous rassurer qu’une commission nationale chargée d’élaborer les avant-projets de textes de lois est à pied d’œuvre. C’est un contrat de confiance entre vous et moi et mes engagements seront honorés ».
Un contrat de confiance, avait donc martelé Yayi Boni en proclamant sa Refondation. Mais depuis lors, qu’est-ce qu’on a pu bien refonder ? Absolument rien. Pis, le président et son équipe se sont résolus à faire croire au peuple que son bonheur est contenu dans le projet de révision de la Constitution envoyé au Parlement sans l’avis de la Cour suprême. Selon Yayi Boni et le groupuscule de vautours qui l’entoure, aujourd’hui, la réalisation de toutes les réformes au Bénin passe nécessairement par la révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Or l’objectif de leur stratégie est connu : inventer ce prétexte de révision pour maintenir Yayi au pouvoir au-delà de 2016.
Car en vérité, le bilan de Yayi pue l’échec, la rouerie et le mensonge. Le mensonge transparaît en effet dans toute la politique menée par Yayi Boni et sa clique depuis 2006. Ils ont habitué les Béninois aux concepts vides et aux slogans creux.
A l’arrivée de Yayi Boni au pouvoir en mars 2006, il a fait croire que le maître mot était le "Changement". Il avait chanté « ça peut changer, ça va changer, ça doit changer ». Mais rien n’a changé véritablement. Bien au contraire, la corruption, le clientélisme et le régionalisme ont été érigés en système de gestion et ont créé encore plus de désespoir au sein d’une jeunesse déboussolée. L’émergence tant criée n’était qu’une vue de l’esprit. Sous Yayi Boni, aucune action n’est menée pour permettre au Bénin d’approcher la croissance à deux chiffres et d’espérer tout au moins la sortie du Bénin de la catégorie des pays les moins avancés.
Yayi Boni et ses hommes ont plutôt choisi d’agir comme des prévaricateurs et de détruire domaine par domaine tous les acquis de leurs prédécesseurs. Et comme pour cacher l’échec patent, les bonimenteurs jouent toujours avec les concepts. Des concepts qui sont faits de fausses promesses et de politiques mal réfléchies.
Aujourd’hui, la nouvelle trouvaille pour distraire le peuple, c’est la gouvernance constitutionnelle. Un groupe de mots mal construit qui vient corroborer l’échec de la Refondation.
