Que Dieu bénisse le Bénin. Dieu aime notre pays, le Bénin. Je place notre pays sous le signe de l’amour de Dieu. Tels sont les mots que le président de la République ne cesse d’envoyer à l’endroit des populations lors des forums, réunions et grandes rencontres médiatiques. A la veille de la fête de l’indépendance de 2013, il les a encore tenus. « Que Dieu bénisse le Bénin » a-t-il affirmé à la fin de son discours.
Mais à y voir de près, on a l’impression que Yayi Boni emploie ses mots pour endormir les populations. Car comment peut-il prétendre croire en Dieu et violer constamment les libertés fondamentales de l’homme ? Comment peut-il prétendre aimer Dieu et engager un bras de fer avec son ex collaborateur Lionel Agbo qui n’a fait que dénoncer la mal gouvernance enregistrée au sommet de l’Etat ? Malgré les appels à la patience et à l’amour, il a poursuivi l’affaire jusqu’à la fuite de l’ex porte-parole de la présidence. Outre cela, la gestion des affaires tentative d’empoisonnement et tentative de coup d’Etat dans lesquelles le nom de son proche Patrice Talon est cité, constitue une preuve éloquente de la duplicité de son langage. En effet, en dépit des décisions de non-lieu prononcées en première instance et en Appel, le pasteur Yayi ne s’estime pas vaincu. Il n’entend pas laisser tomber les affaires de sitôt. Alors que Dieu qu’il prétend aimer recommande aux hommes dans la Bible et le Coran de pardonner et d’aimer son prochain. Lors de son passage sur la terre, Jésus-Christ a demandé de toujours pardonner. Il demande même de pardonner 70 fois 7. Pour lui, ce n’est que par le pardon que l’homme va renforcer sa foi et libérer son âme. Au regard de ces recommandations, on se rend à l’évidence que Yayi n’aime pas Dieu. Les derniers événements qui ont révélé son hypocrisie, c’est le déploiement des militaires au domicile de l’ancien ministre de la Communication Gaston Zossou. Ce dernier déclare que ses assaillants l’ont privé de liberté. Alors comment Yayi peut-il déclarer aimer Dieu et violer l’intimité de ses administrés et interdire la parole à ceux qui ne parlent pas le même langage que lui. Il prétend également aimer les femmes à l’image de Dieu. Mais en vérité, il n’éprouve aucun amour pour elles. Car, comment peut-on déclarer aimer quelqu’un et ne jamais tenir les promesses que l’on a faites avec cette personne ? Au nombre desdites promesses, les femmes attendent toujours que Yayi Boni leur accorde les 30 % de postes ministériels. Outre ces mensonges, Yayi Boni n’a pas cru devoir faire rembourser les spoliés de l’affaire Icc-services alors qu’il avait pris des engagements à la veille des élections de 2011. On comprend donc maintenant que Yayi trompe son peuple en instrumentalisant Dieu.
Yayi se moque des Béninois
A défaut du ballon qu’il n’a pas pu donner aux jeunes pour que ces derniers lui collent la paix-allusion faite à son débat télévisé du 1er août 2012, Yayi Boni s’intéresse cette année aux acteurs du secteur privé. C’est du moins ce qu’il laisse croire dans son discours à la Nation ce 31 juillet 2013. En effet, le chef de l’Etat, tentant de justifier l’opportunité de la création de la deuxième chaîne de télévision de service publique (BB24) affirme : « … C’est à la réalisation de ces priorités que s’inscrit la mise en service, par mon gouvernement, d’une deuxième chaîne télévisuelle destinée en grande partie au secteur privé pour la valorisation des activités créatrices de richesses, source d’emplois des jeunes et des femmes. J’invite donc tous les acteurs du secteur privé, à savoir opérateurs économiques, artisans, coiffeuses et coiffeurs, couturières et couturiers, acteurs de la plate-forme des filières agricoles à se saisir de cet instrument pour promouvoir la valeur du travail bien fait et de son importance dans l’essor économique de notre pays ». Une chaîne de télévision. C’est ce que Yayi Boni a trouvé de plus cher au monde à offrir à ses compatriotes opérateurs économiques pour résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Pendant que tout un peuple attendait le président sur les vrais problèmes de développement et surtout les dossiers qui défraient la chronique, il a préféré vanté sa télé dans laquelle plusieurs milliards de francs Cfa ont été engloutis. A en croire les syndicats maison qui sont montés au créneau il y a environ deux semaines, la nouvelle chaîne n’a même pas un siège digne du nom, le personnel n’est pas encore cela. Quant au programme, même s’il en existe un, il ne peut être étalé sur six mois. De quoi parle alors Yayi Boni, lui qui veut valoriser le secteur privé. Ses propos contrastent d’ailleurs avec la réalité. Sinon, le bonheur de quels opérateurs économiques veut-il faire concrètement quand on sait qu’il a persécuté le plus grand employeur des jeunes, Patrice Talon ? Et, toujours par son fait, le plus grand contribuable au budget national Sébastien Ajavon n’est pas encore au bout de ses peines. Avec les dernières attributions de fréquences, en dehors des chaînes qui existaient, on peut compter désormais Agri Tv, une chaîne thématique. Pourquoi ne peut-on pas faire avec cette dernière ? La preuve que Yayi Boni se moque des Béninois.
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