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Grogne des travailleurs de la Compagnie Béninoise des Textiles
Publié le lundi 5 aout 2013   |  24 heures au Bénin




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La Compagnie Béninoise des Textiles est l’une des plus grandes usines de notre pays, elle est gérée par plus de mille (1.000) ouvriers, créée par la coopération Bénino-Chinoise depuis plus de dix ans, la CBT est dirigée par une administration cogérée par la partie Béninoise et la partie Chinoise.
La vie de la CBT peut être représentée par une courbe qui monte sensiblement mais actuellement elle est bloquée et le risque d’une descente très grande. Le SYNAT principal mouvement syndical de la CBT perçoit le danger et a enclenché une lutte qui préoccupe de part et d’autre tous les protagonistes.

En effet du côté des ouvriers qui ont perçu le danger, ceux-ci ont élaboré des points de revendication inspiré par le thème de leur dernier congrès ‘‘pour un SYNAT toujours plus combatif, mobilisons nous pour la bonne gestion des biens de notre usine’’ En effet, c’est après six ans soit trois ans de retard que la révision de la convention a été engagée après des luttes des ouvriers. Malgré ce retard c’est la portion congrue qu’on se propose à faire aux ouvriers mais que ceux-ci rejettent avec raison. L’examen des grands points de revendications de notre mouvement de lutte momentanément suspendue l’illustre il s’agit de :

- La cessation immédiate des mesures répressives qu’on fait abattre sur les ouvriers en pensant les désarmer.


- La réhabilitation de deux de nos camarades licenciés par pur abus d’autorité.


- Le relèvement à hauteur de 15% du salaire des ouvriers contre 2% qui se révèle très injurieux selon les conditions de vie actuelle, le retard qu’à accusé la révision et l’amélioration de la productivité manifestement prouvée par les fortes demandes auxquelles notre usine fait face (d’ailleurs la forte demande aujourd’hui n’invite-t-elle pas à l’extension de la CBT et à la création d’une usine d’impression ?)


- La mise sur pied de la commission d’approvisionnement et avec à sa tête un représentant élu des travailleurs afin de mettre fin aux détournements aux mauvaises gestions grâce au contrôle que les travailleurs exerceront désormais sur la gestion des biens de l’usine.
- La participation du syndicat au conseil d’administration en tant que membre actif.


La satisfaction des revendications qui en réalité ne sont pas insupportables pour notre unité de production. Pour mieux comprendre cette réalité, il est à savoir que pour le mois de mai 2012 le salaire brute du Directeur Général est de un million six cent sept mille huit cent quarante mille (1 607 840) francs cfa et le Directeur Général Adjoint perçoit sept cent quatre vingt douze mille huit cent soixante et un (792 861) francs cfa pendant que l’ouvrier spécialisé ayant le salaire le plus élevé avec son grade de : E6-5 gagne sans les heures supplémentaires soixante dix sept mille six cent soixante dix sept (77 677) francs cfa et l’ouvrier au faible grade E3-1 gagne trente quatre mille sept cent soixante (34 760) francs cfa. Qui crée de charge à la CBT ? Il apparaît clairement que les ouvriers n’en sont pour rien.

Le 03 juillet 2013 après deux (02) semaines de grève suivie d’une gigantesque marche et le passage du ministre de l’industrie, suite à la fermeture de l’unité de production par l’administration de la CBT, le Président de la République invite les responsables du SYNAT- CBT pour une séance de travail sans prendre le soins d’associer nos responsables de confédérations. Là bas, il a été question de promesse, d’apaisement, d’exhortation à la reprise de travail en faisant confiance au Président de la République qui assure et rassure qu’il a prit le dossier en main et qu’une commission sera créer pour relire notre convention.

Ces mots du premier magistrat du pays ne peuvent pas manquer d’influence et les ouvriers à la suite de leur Assemblée Générale en date du jeudi 04 juillet 2013 ont décidé de suspendre la grève et de reprendre le travail, mais comment et pour combien de temps ?

Dans le désespoir et la déception les ouvriers ont reprit le chemin du travail dans le respect des promesses du premier magistrat, ils attendent la réponse mais dans quel contexte ?

Les ouvriers travaillent dans un contexte suffisamment chargé de menaces (licenciement des responsables syndicaux, sanctions arbitraires), pendant ce temps les défalcations contre texte et injuste pour fait de grève se poursuivent. Face à tout cela les ouvriers s’indignent de plus en plus, on se demande quel est l’objectif réel de l’intervention du Président de la République, le silence est fortement inquiétant. Et pourtant notre inquiétude demeure en ce sens que nos autorités béninoises à divers niveau permettent au partenaire chinois de brandir la fermeture de l’unité de production chaque fois que nous ouvriers posons des problèmes et revendications pourtant légitimes, ce qui constitue un lock out et ne saurait être toléré dans un état de droit comme le notre.

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