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Adjinakou N° 2280 du 6/8/2013

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Révision de la Constitution : la bataille de 2016 a commencé (Maurice Ahanhanzo Glèlè contredit Réckya Madougou)
Publié le mardi 6 aout 2013   |  Adjinakou


Reckya
© Autre presse par DR
Reckya Madougou, Garde des Sceaux et porte Parole du Gouvernement


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A la faveur des émissions débats animées sur des chaînes audiovisuelles de la place en fin de semaine écoulée, deux personnalités de la République ont donné leur point de vue sur le projet de révision de la Constitution. Le professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè ne voit pas d'un bon œil ce projet de révision constitutionnelle contrairement à Réckya Madougou, qui après avoir combattu un tel projet courant 2004-2006, se déclare favorable.

Les deux camps qui s'affrontent autour de ce projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 depuis des mois, ont reçu chacun du renfort en fin de week-end écoulé. C'est à la faveur des émissions radiotélévisées que le professeur de droit constitutionnel, Maurice Ahanhanzo Glèlè et le ministre de la justice Réckya Madougou ont affiché leur point de vue sur ce projet en débat actuellement dans le pays. En effet, le professeur de droit constitutionnel, Maurice Ahanhanzo Glèlè, président de l'Institut des droits de l'homme et de la démocratie (Idh), et un des acteurs de la mise en place de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, a donné son point de vue le jeudi 1er août 2013 sur les ondes de la radio Immaculée, sur les réformes constitutionnelles engagées par le président Boni Yayi. Pour lui, le défaut de consultation de la Cour Suprême est inconstitutionnel. Il s'en tient pour l'heure, à la procédure engagée par le Président Boni Yayi. Et son souci majeur est qu'il n'y ait pas le feu dans ce pays. Car tel que le président a lancé le processus, il y aura la bagarre. Selon lui, le texte de la Commission Ahanhanzo a été tripatouillé et modifié par une autre équipe. Dans la démarche, relève-t-il, il y a déjà de la manipulation. " L'article 105 de la Loi fondamentale n'ayant pas été respecté, le décret portant transmission du projet y compris le texte, sont inconstitutionnels " a indiqué le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè. C'est pour cela qu'il demande humblement au Président Boni Yayi d'arrêter cette réforme. Pour lui, le président ne peut pas rester dans son cabinet et modifier à sa guise le rapport d'une commission après la relecture et présenter un texte personnel au Parlement. Il demande aux députés qui doivent voter d'observer un temps de réflexion, car ils sont des représentants du peuple, mais ils ne sont pas le peuple.

Par contre, pour Réckya Madougou Yèdo, ce nouveau projet de révision introduit au parlement le 06 juin dernier, n'a rien d'opportuniste, contrairement à la révision qu'on avait voulu proposer entre 2004 et 2006. Abordant la question de l'initiative populaire qui est un nouveau principe proposé par le projet de révision de la Constitution, Réckya Madougou s'est dite indignée par les opinions qui jugent qu'il s'agit d'une initiative qui déstabilise le régime présidentiel prévu par l'actuelle Constitution.


Changement
Le ministre Réckya Madougou a aussi essayé de démontrer que ce n'est pas une initiative qui supprime ou rétrécit des prérogatives du Parlement, mais plutôt qui associe à la voie parlementaire, une voie populaire. Mais évoluant ainsi dans sa logique, elle a certainement oublié qu'être pour ou contre ce projet, dépend de sa position dans la société. Réckya Madougou, courant 2004 et 2006, militait au sein de la société civile avec son association Elan, qui combattait le retour du président Mathieu Kérékou en 2006, au-delà de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Aujourd'hui, son langage n'est plus évidemment le même, car faisant désormais partie de la majorité présidentielle, et donc, cheville ouvrière de ce projet de révision. Le professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè, qui a participé à la première étape du projet en connait certainement beaucoup. C'est pourquoi sa position ne devrait pas être banalisée. Et déjà on peut déjà imaginer que le nouveau feuilleton appelé " révision de la Constitution " n'a pas fini de livrer ses secrets.

Gathum Gbaguidi

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