L’Administration publique dans les pays africains est gangrenée par des maux qui ont noms : fraude, corruption et politisation. Le Bénin et la Côte d’Ivoire illustrent ces exemples.
La Côte d’Ivoire vient d’épingler près de 3.000 fonctionnaires "fictifs" dans l'administration publique. Sans compter les personnes en situation irrégulière.afp.com - Sia Kambou L’opération lancée en 2011 pour contrôler les ressources humaines de l'Etat a permis de sortir 2.818 fonctionnaires fictifs de l'effectif des agents de l’État. ‘’ Ce qui a permis une économie annuelle de 9,3 milliards de francs CFA", a déclaré lundi le ministre ivoirien de la Fonction publique. Selon Mr Gnamien Konan, ces "personnes fictives émargeaient à la fois à la Fonction publique et dans le privé, certaines disposaient de deux matricules". Le nombre de fonctionnaires ivoiriens identifiés est évalué à 151.000 agents. La masse salariale de la Côte d’Ivoire avoisinait 50% des recettes fiscales, alors que la norme de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa) est de 35%. Le même constat s’observe au Bénin où la masse salariale dépasse 45 % des recettes de l’Etat.
Le nombre des fonctionnaires béninois avoisinent 70 000 agents. Selon les résultats d’une récente étude menée par la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (Cgtb), la masse salariale avoisine près de 280 milliards de francs CFA en 2012 contre 613 milliards de francs CFA pour les recettes fiscales.
D’une façon générale, cette situation est liée au fait que les concours d'entrée et de recrutement dans l'administration publique sont souvent émaillés de fraudes et de corruption. Sans compter la politisation de l’Administration publique. "Notre objectif est de doter la Côte d'Ivoire d'une administration efficace et non d'une fonction publique sociale où on recrute des gens payés à ne rien faire", souligne le ministre ivoirien de la Fonction publique. Au Bénin, plusieurs opérations de ce genre ont été menées par le passé mais malgré cela, la masse salariale dépasse toujours les normes de convergence de l’Uémoa. Ce sujet est souvent la pomme de discorde, non seulement entre le Gouvernement, les partenaires techniques et financiers mais aussi avec les partenaires sociaux que sont les syndicats des travailleurs.