Le mouvement antirévisionniste "Mercredi Rouge" qui vient d'atteindre Porto-Novo a fait parler de lui dans la ville capitale avec l'arrestation, cette semaine, d'une vingtaine de jeunes habillés en rouge.
Les hommes en rouge se sont massivement mobilisés le mercredi dernier pour exprimer leur désapprobation quant au projet de révision de la constitution qui fait actuellement l'actualité dans notre pays. Après avoir sillonné quelques artères de la capitale pour se rendre enfin à l'esplanade du palais des gouverneurs, ils se sont heurtés à un dispositif sécuritaire qui interdisait l'accès aux locaux de l'Assemblée Nationale. Les éléments du commissariat central de la capitale ont encerclé tout le domaine pour les empêcher de marcher. Réunis enfin en face du Tribunal de première instance de Porto-Novo, les forces de l'ordre ont une fois encore estimé que cela constitue un trouble à l'ordre public. Dans cette opération de maintien de l'ordre public, 22 manifestants ont été arrêtés et conduits au commissariat central de Porto-Novo. Certains ont été tabassés devant les cameras des chaines de télévision pour "outrage à policier dans l'exercice de ses fonctions" alors qu'ils accordaient des interviews aux hommes des médias. Informés, avocats et acteurs de la société civile, tous en rouge, sont venus de Cotonou pour s'imprégner de la situation et exiger la libération immédiate des protestataires. Ce qui fut fait, sur instructions fermes du Procureur de la République près le tribunal de première instance de Porto-Novo. Mais avant, deux principaux responsables du mouvement arrêtés ont été auditionnés. Loin d'abdiquer, les manifestants promettent encore des heures chaudes pour ce mouvement qui revient en force dès le mercredi prochain.