Au Bénin, le président Thomas Boni Yayi a dissous dans la soirée du 8 août l’ensemble du gouvernement. Dans un communiqué lu sur la première chaîne de la télévision nationale, il a expliqué vouloir insuffler une nouvelle dynamique dans la poursuite des réformes. Si pour l’heure, la nouvelle équipe est encore inconnue, de nombreuses autres questions restent en suspens.
C’est une première. Jamais, dans l’histoire du Bénin, un gouvernement n’avait été dissous dans son intégralité
Il faut dire que si la presse nationale spéculait déjà depuis plusieurs semaines sur un éventuel remaniement ministériel, personne n’avait prévu un tel dénouement. Si la nouvelle équipe gouvernementale reste pour l’heure inconnue, les supputations, elles, vont bon train. Le Premier ministre Pascal Irénée Koupaki a t-il présenté sa démission au président Boni Yayi ? Oui, disent certains, et ce dès lundi, affirment-ils. On connaissait les mauvais rapports qu’entretenaient les deux hommes depuis plusieurs mois et dont la presse faisait régulièrement ses choux gras. Sur ces tensions planeraient notamment l’ombre de l’homme d’affaire Patrice Talon impliqué dans la tentative d’assassinat présumée du président et pour qui certains des ministres congédiés auraient conservé leur loyauté. Incertitude sur le futur Premier ministre Le chef du gouvernement n’assurait déjà plus l’intérim du président lorsque ce dernier était à l’étranger. De plus, Pascal Irénée Koupaki avait depuis peu marqué par son absence lors des célébrations de la fête d’Indépendance le 1er août. Cette dissolution intervient dans un contexte politique particulièrement agité. Le projet de réforme de la constitution qui, selon la presse, permettrait à Boni Yayi de briguer un troisième mandat en 2016 aurait été mal accepté au sein même du gouvernement. Le gouvernement désormais congédié, la question est de savoir qui sera le futur Premier ministre. Et là encore, l’incertitude demeure, car rien d’après la Constitution n’oblige Boni Yayi à en désigner un. Et personne ne dit qu’il ne choisira pas, comme il y a deux ans, de ne nommer qu’un simple ministre d’Etat à la place du chef du gouvernement.