COTONOU (Département du Littoral) - L’opposition béninoise crie dimanche au scandale trois jours après la dissolution du gouvernement par le président Boni Yayi.
"Le Bénin est sans gouvernement depuis trois jours, c’est absolument inconcevable et le président doit en tirer toutes les conséquences," affirme Jude Lodjou, membre de l’Union fait la Nation, la plus grande coalition de l’opposition béninoise.
Le président Boni Yayi a congédié l’ensemble du gouvernement jeudi en promettant la formation d’une nouvelle équipe pour faire face à "de nouveaux enjeux(...) dans la lutte contre la pauvreté et les exclusions".
"Les tractations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement se poursuivent et le chef de l’Etat multiplie les rencontres," a déclaré à l’AFP un conseiller du président béninois qui souhaite garder l’anonymat.
"Boni Yayi ne cessera de nous surprendre et chaque jour qui passe sans gouvernement nous enfonce davantage. Notre président agit à l’humeur et voilà la preuve grandeur nature," a déclaré à l’AFP Célestine Zanou, ancienne candidate à l’élection présidentielle et opposante au régime.
Un conseiller du président Boni Yayi avait déjà indiqué que la composition d’un nouveau gouvernement pourrait prendre plusieurs jours et que "peu de ministres du gouvernement dissous seraient reconduits dans la prochaine équipe."
Des sources proches de la présidence signalent que presque toutes les
formations politiques y compris celles de l’opposition sont contactées pour
des propositions de noms dans la nouvelle équipe.
"En réalité ce que nous demandons au président Boni Yayi, c’est un dialogue interne et non un gouvernement d’union nationale", qui nécessiterait "des préalables", précise à l’AFP Eric Houndété, un député de l’opposition.
Selon un conseiller de la présidence, des désaccords opposaient le président et le Premier ministre Pascal Koupaki, et l’action du gouvernement nommé il y a deux ans suscitait des critiques.
La loyauté de plusieurs ministres, qui pourraient être liés à l’homme d’affaires franco-béninois Patrice Talon, accusé d’être le cerveau d’un complot présumé visant à empoisonner le président Boni Yayi, a également été mise en cause, selon la même source.