Ce n’est plus un doute. Le Chef de l’Etat ne s’en cache même plus. Boni Yayi est aussi entré dans la campagne pour les législatives du 26 avril prochain. Hier, il a sillonné des quartiers de Cotonou avec pour message, voter pour la liste des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Il ne se prive même pas de s’en prendre vertement aux leaders des autres listes concurrentes. Le samedi 11 avril dernier, le Chef de l’Etat était dans la commune d’Abomey-Calavi. Notamment à Togoudou, Togbin, Godomey et Gbodjè. Yayi s’adresse directement aux populations, notamment aux jeunes et aux femmes. Ensuite, Yayi dit aux populations qu’il est le seul qui donne l’eau, l’électricité, la gratuité de la césarienne, du paludisme, les routes, les écoles, les maternités, les hôpitaux, la gratuité de l’école…les microcrédits et que si elles le lâche lors des élections législatives, elles n’auront plus rien de tout cela. Le Chef de l’Etat se présente même comme le sauveur sans qui rien ne peut se faire dans le pays. Le «mari inséparable» – comme il l’a répété partout où il est passé le week-end écoulé – fait la campagne à la place des vrais candidats Fcbe qui, la plupart des cas, n’ouvrent même pas la bouche à ces rendez-vous pour s’adresser aux populations. Pourtant, comme l’a souligné l’honorable Valentin Aditi Houdé à l’occasion du lancement de la campagne de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement samedi dernier à Calavi, «Yayi n’est plus candidat à rien ». Mieux, dire que sans lui la population n’aura plus droit à rien du tout n’est que chantage. Car, ce n’est point la personne de Yayi qui est en jeu. Lui même n’est rien. C’est la fonction qu’il occupe qui compte. Sous cet angle, son discours est mal venu.
Athaase Dèwanou