Filière coton : Après l’échec, le bradage

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Publié le mardi 14 avril 2015 | actubenin.com

Le gouvernement de Yayi Boni continue d’aligner sa contreperformance dans la gestion de la filière coton. Après avoir organisé une campagne cotonnière 2013-2014, qui s’est révélée catastrophique, il s’apprête à brader les graines de coton et la fibre de coton. On s’attend à une perte record de plus de 10 milliards Fcfa.

Décidément, l’Exécutif ne recule plus devant rien pour mettre à genoux la filière coton, jadis fleuron de l’économie nationale. Au lieu de redonner espoir à une filière désarticulée, il s’obstine à l’enterrer. Ainsi, le gouvernement à travers le ministre de l’Agriculture, Issa Azizou, plus que jamais aux ordres de Yayi Boni, a décidé de livrer à des prix totalement « cadeaux », les graines de coton et la fibre de coton résultat de la campagne cotonnière 2013-2014. Le Bénin préfère vendre les graines à 3.000 fcfa, la tonne, contre 85.000 fcfa, la même quantité, ainsi qu’il avait été proposé par la Shb. La quantité totale des graines de coton qui sera livrée à 3.000 fcfa, la tonne, est de 81.000 tonnes qui ne sont rien d’autres que les invendus de l’année dernière. La fibre de coton subira le même sort. Le gouvernement est prêt à vendre les balles de 100.000 à 350.000 fcfa, la tonne, contre 900.000 fcfa, le prix raisonnable. Le montant de ces manques à gagner pour l’économie nationale dépasse les 10milliards fcfa. Cette situation incompréhensible n’est pas que dommageable pour l’économie. Au plan social, elle est lourde de conséquences. Pour avoir refusé l’an dernier de livrer les graines de coton à la Shb, entre autres, le gouvernement qui avait pourtant reçu une offre alléchante a poussé des dizaines de salariés au chômage. La société, n’ayant pas eu de la matière, a dû licencier des employés. Loin de s’en émouvoir, l’Exécutif continue de foncer tête baissée dans un interminable cycle de décisions contre-productives pour la filière. La décision du ministre Issa Azizou est suicidaire et donne l’impression d’une affaire qui cache des complicités au sommet de l’Etat. Qui vend réellement à qui ? On se demande d’ailleurs pourquoi, c’est maintenant il a pris une telle décision, si cela ne cache une magouille. Surtout qu’elle intervient peu avant la fin de la campagne 2014-2015. Il y a une intention malveillante dans cette décision et cela n’échappe pas à la vigilance. Pour un gouvernement qui a endetté le pays pour le compte de la campagne écoulée, il en rajoute à sa mauvaise réputation. Le massacre se poursuit.

AT