(LE PORT DOIT SES BONS CHIFFRES À SEGUB)
Entre autres sujets d’actualité, le financier et ancien fonctionnaire de la Banque Mondiale, Richard Sènou, a, à la faveur de sa sortie médiatique d’hier sur Canal 3, relancé la polémique sur les supposées performances de l’économie béninoise, via le Port de Cotonou. Des performances qui, en ce qui concerne le poumon de notre économie, risquent de se révéler chimériques avec ce qui se passe autour de nous. De l’analyse très critique de l’ancien ministre de Yayi, c’est au Guichet unique avec la SEGUB, que le Port a pu réaliser les chiffres qui sont tant vantés aujourd’hui.
Assan AKRO www.visages-du-benin.com Toute l’actualité du Bénin et d’ailleurs ! Restez connecté avec nous, restez informé!
Le Port de Cotonou est de plus en plus délaissé et les bons chiffres mis en avant aujourd’hui sont à mettre à l’actif de l’avènement du Guichet unique qu’autre chose. Et voilà la polémique relancée sur l’appréciation de la santé de notre économie, et plus particulièrement celle de son poumon qu’est le Port. L’actuelle direction de cette institution a rectifié temps, ce n’est pas le poumon de l’économie béninoise, mais le cœur. Une image forte pour montrer à quel point cette institution est vitale pour l’économie béninoise. En d’autres termes quand le Port va mal, le Bénin va mal. D’où l’intérêt du sujet. Et c’est à raison qu’entre mille préoccupations, le Président Boni Yayi a toujours un regard sur le Port. Il s’ensuit que les révélations que viennent de faire son ancien ministre sonnent comme une alerte à tous. Il est en effet une réalité que, quel que soit ce que disent les chiffres, si le Nigeria, le Niger et le Burkina Faso qui contribuent à la bonne tenue de ces chiffres, en viennent à délaisser définitivement notre Port, les conséquences seraient graves pour notre économie. Et selon Richard Sènou, on y est déjà ; avec ces voisins qui ne nous font point de cadeau. Notamment la Côte-d’Ivoire qui met les bouchées doubles pour finaliser son projet de construction de la ligne ferroviaire Abidjan – Ouagadougou, le Niger qui n’en finit de nous jouer des tours et qui a tendance à se rabattre sur le Togo, et Bamako qui se rapproche de plus en plus de Conakry par l’autoroute, sans oublier que le Nigeria est en train de se doter d’un nouveau Port, histoire de se passer du Bénin.
Le Port pourtant primé à l’international
Après avoir chuté en 2011 de plus 4 à 3,8 le taux de croissance de l’économie béninoise a fait un bond affichant en 2012 le chiffre, querellé certes, mais édifiant de 5,4. Richard Sènou reconnait volontiers que les performances de notre agriculture et celles du Port ont contribué largement à cette avancée. On ne peut donc affirmer que les bonnes choses qui sont dites sur le Port de Cotonou depuis un temps, sanctionnées récemment par un Prix international, sont du vent ou de la poudre jetée aux yeux des Béninois. « A court terme, on peut se féliciter », nuance le Financier qui relève au passage l’apport appréciable de la SEGUB, société de droit béninois en charge de l’exploitation du Guichet unique portuaire du Bénin depuis 2011. Au nombre des réformes portuaires engagées par le Président Boni Yayi l’avènement du Guichet unique aura été donc salutaire. Il faut rappeler que c’est après des mois d’atermoiements, dus sans doute aux intérêts en jeu, que le Gouvernement béninois a fini par concéder à la SEGUB, fin 2010, suite à un appel d’offres international, la mise en place et l’exploitation du guichet unique au Port de Cotonou dans le cadre d’un partenariat Public-Privé. En juillet 2011, le groupement Bureau Véritas BIVAC – Soget lance la plateforme, via la Société d’Exploitation du Guichet Unique du Bénin, concessionnaire dudit Guichet, sous la tutelle du Ministère de l’Economie maritime, des transports maritimes et infrastructures portuaires. Selon Richard Sènou, c’est cette plateforme unique dédiée à la simplification et l’accélération des opérations de dédouanement qui a permis au Port de tirer son épingle du jeu. Satisfecit donc à SEGUB et, à l’endroit du Gouvernement, « peut mieux faire ! ». Ainsi peut-on résumer l’appréciation de l’expert Sènou pour qui, il faut aller au-delà des acquis du Guichet unique. Aussi invite-t-il les autorités portuaires à ouvrir les yeux et à s’intéresser à la dynamique actuelle de la sous-région pour sauver notre Port. Une invite qui, au-delà des autorités portuaires, s’adresse à son « ami » à qui il recommande de revoir son approche des relations avec le secteur privé sans lequel la croissance de notre économie continuera de souffrir.
