Le président de la Renaissance du Bénin Léhady Vinagnon SOGLO (LVS) était, le dimanche 12 Avril 2015, l’invité de l’émission dominicale « Zone franche » de la télévision Canal3. Occasion pour ce candidat de l’alliance Renaissance du Bénin-Réveil Patriotique (RB-RP) aux prochaines législatives, de passer en revue plusieurs sujets de l’actualité sociopolitique et économique du pays.
Un exercice auquel il s’est majestueusement livré et qui a confirmé ses qualités et ses talents d’homme d’Etat. Aussi, Léhady Vinagnon SOGLO a-t-il souligné prioritairement, les besoins essentiels de ses compatriotes, la paix et le mieux-être.
Est-ce que ce n’est pas prétentieux de votre part sinon de l’Alliance, de vouloir obtenir 15 députés ?
Non non… ce n’est pas du tout prétentieux comme vous le pensez…
Nous souhaitons avoir 15 députés tout simplement parce que, avec ce nombre là, nous pouvons faire pièce à nos amis des FCBE. Nous souhaitons nous agréger aux autres forces démocratiques pour barrer la voie à leur projet funeste pour notre pays qui est cette révision opportuniste de notre constitution. Maintenant, la qualité des hommes et des femmes que nous avons cooptés sur notre liste nous rassure. L’occupation systématique du terrain que nous sommes en train de faire, nous rassure également. J’ai été présenté les candidats à Cotonou, à Calavi, dans le Zou ; la réponse que nous avons eue nous rassure sur l’atteinte de cet objectif et puis les populations nous connaissent. Ils savent que la Renaissance du Bénin est un parti de référence, un parti de valeur, un parti qui a fait ses preuves. Nous avons passé 15 ans dans l’opposition et nous sommes encore là. Donc, je crois qu’il apparait clairement aux yeux de tous que la Renaissance du Bénin en alliance avec le Réveil Patriotique, peut incarner une force de progrès et de changement.
Vous comptez sur Dieu, Dieu n’est pas électeur, il n’est pas inscrit sur la liste électorale. Quels sont les atouts de la Renaissance du Bénin ? Certains estiment par exemple que la Renaissance du Bénin est une formation politique historiquement viable et forte pour ne se mettre en alliance qu’avec Janvier YAHOUEDEHOU, quand on voit des formations politiques beaucoup plus jeunes créées des alliances assez importantes ! Que répondez-vous à cela ?
D’abord je vais commencer par dire que rien de durable ne peut se faire sans l’aide de Dieu. Donc, nous implorons, nous invoquons tous Dieu et nous espérons qu’une fois de plus, il nous écoutera et nous permettra d’éviter à notre pays, ce que les Forces Cauris pour un Bénin Emergeant souhaitent faire.
Ensuite, nous avons décidé d’aller en alliance avec le Réveil Patriotique parce que comme je vous l’ai dit, nous partageons les mêmes idéaux. Son Président Janvier YAHOUEDEOU a été à l’avant-garde de la lutte contre toute révision opportuniste de la constitution et donc, le fait d’agréger les forces de la Renaissance du Bénin et celle du Réveil Patriotique plus toutes les personnalités dont nous venons de parler est une garantie en tout cas pour nous, que les populations nous feront confiance et sauront que si demain, nos candidats se retrouvent à l’assemblée, ils ne travestiront pas leurs votes, ils ne travestiront pas leur foi.
Mr le Maire, lorsque vous positionnez une personnalité comme TIDJANI SERPOS, est ce que vous ne craignez pas que le mur continue de se fissurer entre vous et le Parti du Renouveau Démocratique ?
Honnêtement, ce que je peux vous dire, c’est que le Président SERPOS est venu me voir, a souhaité que nous pussions le positionner. Nous l’avons fait parce que c’est une personne de très grande qualité et que nous aurons besoin de son savoir-faire à l’assemblée nationale.
Il était question que la RB se mette en alliance avec d’autres formations politiques mais finalement, on ne vous a pas vu venir à ces alliances. Qu’est-ce qui vous a empêché par exemple de vous mettre ensemble avec l’Union fait la Nation ou avec d’autres encore ?
Ce que je veux simplement qu’on retienne, c’est que ça n’a pas abouti et je souhaite bonne chance à tous et à chacun. L’essentiel, c’est qu’aujourd’hui, nous sommes en alliance avec le Réveil Patriotique du Président Janvier YAHOUEDEOU et je pense que c’est pour gagner s’il plait à Dieu.
En face vous aurez les Forces Cauris pour un Bénin Emergeant dont la liste est conduite par le Chef de l’Etat en personne qui mouille le maillot, qui demande une majorité au niveau de l’assemblée nationale. Il y a peu, vous étiez ensemble. Est ce que vous ne pensez pas que c’est légitime de sa part de vouloir une majorité pour finir son mandat en beauté ?
Non je ne pense pas que ça soit légitime. On peut comprendre qu’un Président entrant veuille avoir effectivement la possibilité de travailler et demande alors à la population de lui donner les moyens à travers des élus en nombre conséquent. Je peux comprendre qu’un Président réélu veuille de nouveau avoir une majorité pour pouvoir parfaire le travail qu’il a commencé au cours d’un premier mandat. Par contre, un Président sortant qui veut avoir une majorité qualifiée, crée dans les esprits, un certain nombre de soupçons et nous le disons clairement, nous sommes contre toute révision de notre loi fondamentale. Historiquement, lorsqu’ un Président sortant en Afrique, a ce niveau d’agitation que nous voyons aujourd’hui déployé par le Président de la République, c’est qu’il veut rester. Ça été le cas au Niger avec le Président TANDJA. On a vu au Sénégal, la même chose avec le Président WADE, tout récemment au BURKINA FASO avec le Président Blaise COMPAORE et nous disons que nous sommes contre un troisième mandat à qui que ce soit d’ailleurs. Ce n’est pas dirigé contre la personne du Président de la République. Mais les choses doivent être claires. Lorsque vous avez eu la possibilité de conduire les destinées de votre pays pendant deux mandats, il faut aller prendre une retraite bien méritée et nous soupçonnons le Président de la République de ne pas vouloir se conformer à cette règle. A travers les messages qu’on entend « après nous, c’est nous », « la fin d’un règne n’est pas la fin de ceux qui règnent », de tout cela, nous ne voulons pas. Nous ne voulons pas parce qu’on nous avait dit dans ce pays que ça pouvait changer, que ça devait changer, que ça allait changer. En neuf (9) ans, qu’est- ce qui a changé ? Dites-moi, qu’est ce qui a changé ? A part chez les copains et éventuellement les coquins, qu’est ce qui a changé ? Quand je vais sur le terrain, j’écoute les populations et quand je leur pose la question de savoir ce qui a changé dans leur vie, elles me répondent invariablement la même chose : « Rien n’a changé ». Nous ne souhaitons pas que ceux qui ont fait ça continuent à gérer notre pays.
Quand vous dites que rien n’a changé, par exemple ils vous rétorqueront qu’ils ont fait des infrastructures, ils vous rétorqueront qu’ils ont fait les micros crédits aux plus pauvres, ils vous rétorqueront que les quatre (4) dernières années vous avez cheminé ensemble. Là-dessus, qu’est-ce que vous allez trouver à leur répondre ?
Je voudrais d’abord dire que nous ne sommes pas comptables de la gestion catastrophique du régime du changement et de la refondation.
Mais pourtant vous étiez au gouvernement !
Citez-moi, une seule personne qui est de la Renaissance du Bénin et qui a été épinglée dans les affaires qui ont défrayé la chronique. Je me suis permis de compiler l’ensemble des montants liés à ces scandales. Permettez-moi, puisque c’est l’occasion que vous m’offrez, de les revisiter avec vous. Affaire ICC cent cinquante (150) milliards, Affaire machines agricoles une surfacturation de cinq (5) milliards. Affaire CEN SAD quatre (4) milliards cinq cent millions ; Affaire centrale maria gléta quarante cinq milliards (45) milliards... Le total de ces montants avoisine la somme pharaonique de 372 milliards de FCFA. Vous imaginez ce qu’on aurait pu faire avec ce montant pour le pays ?
C’est vrai mais vous savez que tant que la justice n’a pas rendu une décision définitive impliquant la culpabilité de X ou Y, vous ne pourrez pas avancer ces montants ?
C’est pour ça qu’il faut envoyer donc à l’assemblée nationale, des députés qui vont pouvoir initier des contrôles, faire la lumière sur ces affaires de trois cent soixante douze (372) milliards de francs CFA. Vous imaginez le nombre d’écoles, de dispensaires, de routes, d’emplois qu’on aurait pu créer ?
Vous n’êtes pas dans le bon rôle. Quand on sait qu’un Ministre de la Renaissance du Benin a quand même été gardé à vu dans la cadre d’une affaire de scandale, notamment celui du siège de l’Assemblée Nationale ?
Monsieur GOMINA vient de dire qu’il faut faire confiance en notre justice. Mr AHANHANZO Blaise a été gardé illégalement à vue. Je souhaite le préciser, et il a été blanchi. Vous n’avez pas entendu dire qu’on a envoyé un quelconque dossier concernant monsieur AHANAHANZO Blaise au niveau de la haute cour de justice.
Par rapport à la haute Cour de justice, le gouvernement vous rétorquera qu’il a saisi l’Assemblé Nationale et les choses n’ont pas bougé !
Je voudrais terminer sur le chapitre des scandales, parce que vous êtes en train de vouloir faire le lien entre notre présence au gouvernement et la mauvaise gouvernance. Nous disons clairement que, nous ne somme pas comptable de cette gestion catastrophique et je vous mets au défi de trouver le nom d’un militant de la RB dans les différents scandales.
Un gouvernement est une équipe, Vous avez soutenu l’action du Chef de l’Etat et vous refusez d’assumer le bilan ?
Je voudrais que vous me permettiez de rappeler dans quelles conditions nous sommes allés au gouvernement. C’est en 2011 au lendemain d’une élection présidentielle particulièrement contestée. Lorsque les résultats sont tombés, ça a été d’abord la stupeur, ensuite la consternation. Il y a même eu des échauffourées et si on n’y avait pas pris garde, le pays aurait pu basculer. Et nous, fidèles à nos valeurs cardinales, préservation de l’unité nationale, la paix, la stabilité, nous avons fait le choix de collaborer avec le président Boni YAYI, parce que nous croyons à l’époque, qu’il avait l’intention de mettre son deuxième mandat sous l’égide du développement. Mais force a été de constater que les mauvaises habitudes ont repris le pas sur le développement du pays.
Très vite au bout de quatre ans ?
Très vite, nous nous sommes retrouvés dans une atmosphère qu’un journal international a qualifié d’anxiogène. Le Président de la République a créé inutilement des situations de tensions et l’une de ces situations, c’est de continuer à maintenir coûte que coûte, vaille que vaille, ce projet, qui est un projet clivant, celui de la révision de notre loi fondamentale. Donc, les quatre années se sont passées avec son lot de grèves, affaire PVI, affaire coup d’état, affaire empoisonnement. Nos compatriotes, ce qu’ils souhaitent, c’est de vivre en paix. Ils souhaitent une gestion plus consensuelle. Vous avez dit que nous avons été au gouvernement ; nous n’avons jamais été associés à aucune prise de décision. Mais Il suffit Pour vous en convaincre de voir comment le pays est gouverné, le Président fait tout. Il est Président de la République, Il est Ministre, il est Directeur de Cabinet, il est sur le terrain en train d’offrir aux populations, des poteaux électriques, ce qui pourrait être du ressort de n’importe quel chef de division à la SBEE. Honnêtement, cette hyperactivité du Président de République commence par étonner, pour ne pas dire autre chose.
Pourquoi cela vous gênerait il maintenant ?
Nous sommes allés au gouvernement pour préserver l’unité nationale et la paix. Nous avons cru que le Président de la République pouvait s’amender, pouvait changer, pouvait se transformer. Nous nous sommes trompés.
Deux fois donc ?
Non pas deux fois. Je souhaite qu’on mette les choses en perspective. Les débuts du régime dit du changement ont été pour tous, prometteurs. C’est après que les choses se sont dégradées. Nous avons pensé, parce qu’il nous l’a dit, qu’il voulait effectivement s’amender, qu’il voulait mettre le cap sur le développement, qu’il voulait régler les problèmes de nos compatriotes. Nous avons cru en sa parole et nous l’avons accompagné. Mais nous nous sommes rendu compte qu’il n’avait pas changé et qu’il était effectivement improbable que les promesses qu’il avait faites, qu’il puisse les tenir. Et à la fin, nous avons tiré les conclusions qui s’imposaient et nous avons pris la décision de nous retirer de ce partenariat.
Monsieur le maire par rapport à la question primordiale de la révision de la constitution, lorsque la cour constitutionnelle dit que même s’il y avait révision, elle n’ouvre pas la voie à une troisième République et que de toute façon, c’est deux mandats et point final, est ce que vous ne pouvez pas croire à la franchise de la Cour ?
Moi je ne vais pas polémiquer avec une institution pour qui j’aie beaucoup de respect et de considération. IL y a le discours puisque on a entendu le Président de la République nous dire « j’ai fait une promesse au Pape, au Président SARKOZY, au Président HOLLANDE de ne plus me représenter », et puis, il y a les faits. Les faits, c’est cette hyperactivité qu’on observe. On n’a jamais vu dans notre pays, un Président sortant être comme ça sur tous les théâtres d’opérations alors que manifestement, il devrait profiter de l’année qui lui reste pour apaiser les choses, pour préparer son départ. On a plutôt le sentiment de quelqu’un qui veut se maintenir, qui veut rester coûte que coûte, vaille que vaille et c’est cela qui fait que les forces démocratiques sont en train de se mobiliser parce que au-delà de la posture, la réalité nous montre un visage qui est différent. Vous avez vu toutes les effigies du Chef de l’Etat qui s’étalent un peu partout avec un culte de la personnalité qui nous ramène à des périodes que nous pensions révolues. Enfin, je crois honnêtement que si vous êtes objectifs, vous conviendrez avec moi qu’il faut prévenir le danger.
Oui il faut prévenir le danger tout le monde en convient. Mais souffrez que nous ne prenions pas position par rapport à cette question et nous respectons votre pont de vue par rapport a cela. Mais ce qui aura lieu, c’est qu’il y aura un duel dans la 16ème circonscription électorale, un duel que certains vont qualifier de duel entre familles présidentielles !
Je voudrais préciser que je suis en politique pour débattre d’idées, pour parler de projet, de programme. Je ne suis pas en politique pour m’attarder sur des éléments qu’on peut considérer comme étant anecdotiques. Donc je ne suis en duel avec personne.
Mais les faits font que vous allez affronter Marcel de SOUZA qui est tête de liste et beau frère du président, le fils du président et vous-même Léhady Vinagnon SOGLO, fils du président SOGLO, la présidente Rosine VIEYRA SOGLO, ce sera assez pimenté dans la 16ème circonscription électorale. Je comprends votre posture mais les faits sont là !
Nous allons avoir le temps de débattre, le temps d’échanger, le temps de convaincre et à la fin, ce sont les électeurs et électrices qui trancheront et je souhaite qu’ils tranchent en notre faveur parce que notre cause est juste, le combat que nous menons, c’est pour l’intérêt général, c’est pour le bien commun. Nous n’avons pas de gain personnel. Dans tout ça, ce qui nous guide c’est la paix qui est menacée, c’est la stabilité, donc que le meilleur gagne.
Pour mener ce combat, vous vous êtes dotés d’un Directeur de campagne qui n’est pas de la Renaissance du Benin. C’est assez inhabituel, pourquoi ce choix ?
Nous avons l’obligation de rassembler, nous avons l’obligation de fédérer. Pourquoi se priver de cette possibilité lorsqu’il y a des hommes de très grande qualité comme l’ancien ministre Bernard Lani DAVO. Ça fait un moment que nous sommes en discussion et il a jugé bon de nous rejoindre et nous nous en félicitons. C’est quelqu’un de très agréable mais aussi quelqu’un qui a une expérience politique avérée ; et de ce point de vue, ça injecte dans notre formation politique, du sang neuf.
Ça fait quand même un moment que Bernard LANI DAVO a perdu son siège à l’assemblée nationale. Il n’a jamais réussi à le renouveler. Il a quitté le gouvernement de Boni YAYI. Qu’est ce qu’il peut concrètement apporter à la Renaissance du Benin ?
Beaucoup, et tout les jours, on s’en rend compte. Il est d’abord un gros travailleur. Il est un bon camarade ; je peux vous dire que tout le monde l’apprécie. Il a une expérience absolument fine de la situation politique et je crois que c’est essentiel pour nous d’avoir ce type de personnalité à nos côtés.
Monsieur le Maire nous ne pouvons pas vous avoir sur le plateau et ne pas évoquer vos rapports avec le Président Boni YAYI, parce que les Béninois veulent comprendre le cas SOSSOUHOUNTO. Est-ce que vous vous êtes remis de cette séparation ? Parce qu’on a vu aujourd’hui, il est sur la liste FCBE alors qu’il tient son poste au gouvernement de vous. Tout le monde en convient, c’est vous qui l’avez envoyé à un moment donné au gouvernement. Mais malheureusement, lorsque vous avez sifflé la fin de la récréation, il ne vous a pas suivi. Comment vous vivez ce déchirement ?
D’abord, je voudrais dire que je ne retirerai pas un point ni même une virgule de ce que vous venez de dire concernant Christian SOSSOUHOUNTO. Ça a été d’abord une surprise désagréable, ensuite une déception parce qu’il est sorti de nos entrailles. C’est quelqu’un qui a été formé à la Renaissance du Benin. Nous l’avons pris au sortir de l’université, il a été tour à tour chef d’arrondissement, troisième adjoint au maire puis ministre et donc, on pouvait s’attendre à autre chose de quelqu’un qui était jusqu’a présent, un militant chevronné, un gros travailleur. C’est les aléas de la vie politique. Ça illustre une fois de plus, le type de relation que nous avons eue avec le Président de la République, parce que vous m’avez posé la question de savoir quel type de relation j’entretiens avec le Président Boni YAYI. Je voudrais bien me faire comprendre, je n’ai pas de problème personnel avec le Chef de l’Etat. C’est un homme qui dans le privé, est agréable et même sympathique. Nos divergences portent sur la vision que nous avons de ce que doit être notre pays. Surtout aujourd’hui sur notre système démocratique. Nous voulons continuer à avoir la possibilité de nous exprimer, d’entreprendre. Mais nous avons le sentiment qu’il veut mettre en place, un système qui ne sera pas la démocratie mais qui s’appelle la démocrature. Il l’appelle la dictature du développement, nous n’en voulons pas. C’est ça qui fonde notre désaccord avec ce dernier. Donc je voudrais aussi préciser que ce qui caractérise le régime actuel c’est son absence de dialogue et de concertation. C’est le fait qu’on prenne des décisions sans prendre le temps d’en discuter avec ses partenaires. Et puis, il y a les attaques dont nous avons été notamment l’objet, soit directement, soit en sous main. C’est le double langage pour un comportement qui est souvent à l’antipode des promesses qui ont été faites. Notre constat, c’est que ce régime à tout fait pour créer une atmosphère de tension. Lorsque vous discutez avec les uns et les autres, ils vous disent « nous voulons la paix » et nous leur rétorquons que nous ferons tout pour qu’ils puissent vivre en paix. Fondamentalement, de quoi s’agit-il ? Il s’agit de la paix et du pain. Aujourd’hui, ils n’ont ni l’un ni l’autre. Voilà ce que je peux dire des relations que j’entretiens actuellement avec le Président de la République.
Sur le cas SOSSOUHOUNTO, pourquoi il n’a pas été exclu ? D’autres pour moins que ça, ont été obligés de quitter le parti. Mais à ce niveau, qu’est ce qui se passe ?
Chaque chose, son temps.
Que représente pour vous, la candidature de SOSSOUHOUNTO sur la liste FCBE à ces élections législatives ?
Il a fait un choix malheureux et il en assumera les conséquences.
Un choix malheureux pour vous ?
Pour lui, surtout pour lui.
Est-ce que vous nous dites vraiment la vérité sur le cas SOSSOUHOUNTO ? D’aucuns estiment par exemple qu’il est dans un jeu avec vous ; c’aurait été quelqu’un d’autre qu’il aurait été immédiatement exclu alors que pour lui, il semble qu’on lui trouve une situation atténuante !
Moi je vais m’en tenir aux faits. Nous avons rompu notre partenariat avec le président Boni YAYI et nous avons demandé à celui qui nous représentait dans son gouvernement de revenir au bercail. Il a refusé de le faire ; nous avons pris acte. Je n’ai plus de représentant au gouvernement. Christian SOSSOUHOUNTO n’est plus ministre au titre de la Renaissance du Bénin.
Les militants de la Renaissance du Bénin qu’il a pu nommer, qu’il a pu positionner, voteront pour qui finalement ?
Attendez de voir, le vote est secret. Quand ils seront dans l’isoloir, ils le feront selon leur conscience.
Monsieur le maire on ne peut pas vous avoir ici et ne pas évoque la municipalité de Cotonou. C’est vrai que quand on écoute le président SOGLO, il est un peu déçu, déçu de n’avoir pas pu impacter son passage à la tête de la mairie de Cotonou. Qu’est ce qui empêche les pouvoirs locaux de véritablement changer notre cadre de vie?
Je reconnais avec vous qu’au cours des deux mandants, nous n’avons pas pu faire tout ce que nous avions dit que nous allions faire. C’est principalement dû au fait qu’il n’y a jamais eu de synergie entre le pouvoir central et nous. Ce que je souhaite pour mon pays, c’est qu’on passe un peu moins de temps à faire de la politique politicienne et un peu plus de temps à faire ce pourquoi les populations nous ont élus, c’est-à-dire le développement en se consacrant à l’amélioration de leurs conditions de vie. Je prends un seul exemple pour illustrer mon propos. Ailleurs, au Sénégal, on a eu une situation où le maire de Dakar était de l’opposition et le gouvernement, d’une autre obédience politique. Ça n’a pas empêché le gouvernement, parce que Dakar est la vitrine du Sénégal, d’octroyer à la municipalité, l’équivalent de notre budget pour nettoyer Dakar et ses environs. Ici, nous peinons à boucler notre budget et nous avons tenté plusieurs fois de faire comprendre aux différents Présidents de la République, l’intérêt pour eux d’accompagner la ville ; parce que lorsque quelqu’un vient au Bénin, ce qu’il retient du pays dépend en grande partie de ce qu’il aura vu à Cotonou. Mais rien n’y fit. En plus, nous avons pensé que le fait d’être en partenariat avec le pouvoir simplifierait les choses mais ça été une grande déception de constater qu’on nous a asphyxiés financièrement parce qu’on voulait nous discréditer politiquement. L’autre exemple, c’est Placodji. Placodji a été rasé sans notre accord.
Par un ministre de la Renaissance du Bénin !
Bien entendu ; et c’est ça la méthode Yayi ; on utilise vos partisans pour vous discréditer. Il n’était qu’un instrument et aujourd’hui, les populations de Placodji ont le sentiment que les responsables de ce déguerpissement, c’est la municipalité de Cotonou. Je voudrais leur dire ici et maintenant que nous ne sommes absolument pas responsables de ce qui s’est passé. Bien au contraire, nous avons un projet, clé en main, pour réhabiliter Placodji et ses environs. Nous l’avons présenté au Président de la République ; les Chinois étaient prêts à nous accompagner mais jusqu’à l’heure où on se parle, ça a été rangé, je suppose, quelque part dans les casiers. Le pouvoir central ne nous a pas accompagnés ; le marché Dantokpa qui est le principal pollueur de la ville ne nous a jamais été rétrocédé mais plus grave, les ristournes qui sont normalement attendus de la part de la Sogéma, nous ne les avons jamais touchés depuis bientôt 10 ans. Comment voulez-vous qu’avec nos maigres ressources, nous soyons capables de transformer le visage de Cotonou ? Néanmoins, nous ne sommes pas restés les bras croisés. Aujourd’hui, nous avons mis en place un nouveau système qui va allier professionnalisme et utilisation du personnel à haute intensité de main d’œuvre pour nous permettre de donner dans quelques temps, un autre visage la ville de Cotonou.
Oui mais nous nous n’avons pas l’impression de ce tableau que vous venez de peindre. On a vu plusieurs fois le président-maire aux côtés du Chef de l’Etat avec le ministre des finances, sourire aux lèvres et on nous disait que des instructions ont été données pour que les ressources soient mises à votre disposition, mais aujourd’hui, vous nous dites que vous êtes privés de ressources. Comment l’expliquez-vous et ensuite qu’est ce que vous proposez pour que les municipalités aient un peu d’autonomie dans le futur ?
Un autre exemple ; actuellement, nous sommes en campagne électorale mais les cartes d’électeurs n’ont toujours pas été délivrées. Si vous posez la question au Président du COS-LEPI, il vous dira que c’est le gouvernement qui n’a pas mis les ressources à sa disposition. C’est de ça dont il s’agit ; il y a un discours et il y a un comportement qui est souvent différent, divergent, du discours qui est tenu. Et c’est toujours fait pour discréditer l’autre, pour faire en sorte que l’autre apparaisse comme un incapable, un incompétent. L’exemple pour illustrer mon fait, c’est que les ressources de la ville qui sont collectées pour nous, sont logées au trésor public qui dépend du ministère de l’économie et des finances. Et donc, au gré des humeurs, au gré du bon vouloir du ministre des finances, on met ces ressources à notre disposition. C’est ainsi que lorsque nous voulons payer nos fournisseurs, on n’a pas de disponibilité pour pouvoir y faire face. C’est de ça dont il s’agit.
Et que proposez-vous pour quitter cette situation ?
Pour quitter cette situation, et ça fait partie de ce que nous souhaitons faire, nous allons proposer une loi qui va donner une véritable autonomie aux communes. Je pense qu’on peut commencer avec les villes à statut particulier parce qu’il n’est plus possible, il n’est plus acceptable que les populations qui attendent beaucoup de nous, ne puissent pas être satisfaites simplement parce qu’un individu (ou un groupe d’individus) est en en train de vouloir de faire de la politique politicienne.
Monsieur le Maire, tout le monde sait que vous avez déposé une liste pour les élections municipales et locales dans le pays ; lorsqu’on prend une ville comme Cotonou, comment se fait l’établissement d’une liste municipale ?
Ce n’est pas facile de confectionner une liste. Nous avons arrêté une méthode qui me semble-t-il, est la plus démocratique qui soit. D’abord, nous avons organisé des primaires. Le collège électoral est composé de nos militants, sympathisants et tous ceux qui veulent faire acte de candidature se soumettent à l’applaudimètre comme ça se faisait au cours de la période révolutionnaire. Et nous les évaluons. Ensuite, nous convions toutes ces personnes à nous soumettre une liste consensuelle parce que c’est elles qui connaissent mieux, les spécificités qui prévalent dans leurs quartiers, arrondissements. Dans certains cas ça s’est passé facilement et très rapidement, de façon consensuelle, les choses se sont faites. Mais dans d’autres cas, ça a été un petit peu plus difficile. Donc, il a fallu que le président que je suis, prenne des décisions qui sont souvent difficiles parce que c’est un dilemme que de laisser certains et de prendre d’autres. Mais nous avons toujours à l’œil, le fait qu’il faut allier les militants de premières heures avec le sang neuf dont je viens de vous parler. Nous sommes dans une démarche de rassemblement et donc il faut ouvrir pour que la Renaissance du Bénin puisse accueillir le maximum de personnes parce que c’est uniquement à ce prix et à ce seul prix que nous pouvons l’emporter.
Vous avez laissé la porte ouverte pour des opportunistes également !
Il n’y a pas de toute façon, de système ou de modèle qui soit parfait. On a eu des situations où, j’ai parlé tout à l’heure du cas SOSSOUHOUNTO, quelqu’un qui est sorti de nos entrailles, finalement a fait ce que vous savez. Il y en a d’autres qui sont arrivés et qui ont eu un parcours absolument exemplaire. Donc je crois que c’est chacun face à sa conscience.
Nous allons revenir sur votre position aujourd’hui sur l’échiquier politique et aussi vous faire des rappels. On se souvient qu’il a souvent été reproché au PRD par vous d’être versatile sur le plan politique. Est-ce que aujourd’hui, la Renaissance du Bénin ne se retrouve pas dans une situation pareille ?
D’abord je m’inscris en faux par rapport à cette allégation. Nous n’avons jamais tenue de tels propos sur une formation politique de notre pays encore moins le PRD. Etre versatile, c’est changer à tout moment de position sans raison fondée.
On peut toujours se forger ses raisons !
Ce qui nous a guidés et qui nous guide, c’est d’abord et avant tout, l’intérêt général ; c’est la préservation de l’unité nationale ; c’est la paix, c’est la stabilité, c’est la bonne gouvernance. Et donc c’est à l’aune de ces valeurs cardinales que nous avons agi et que nous continuerons à agir.
C’est un alibi passe partout ; c’est ce que disent généralement les politiques quand ils changent de position, quand ils changent de posture. Pendant le premier quinquennat de Boni YAYI, vous avez été dans son gouvernement, puis avez quitté ; le second quinquennat, vous y avez été, vous avez rompu les amarres, votre ministre est demeuré ; aujourd’hui est-ce que vous ne vous retrouvez pas dans le statut d’une formation politique versatile ?
Je viens de vous répondre ; NON. Nous ne nous retrouvons pas dans ce statut pour les raisons que j’ai évoquées tout à l’heure.
On comprend, on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis !
Non, non, non ce n’est pas ça. Je dis, je répète, je persiste et je signe, ce qui fonde notre action, ce sont un certain nombre de valeurs cardinales auxquelles nous attachons beaucoup de prix à savoir : l’amour de la patrie, la bonne gouvernance, la paix…
Monsieur le maire, quelle est votre avis sur le système partisan dans notre pays ? Est-ce que vous ne trouvez pas qu’à ce niveau, il y a beaucoup de choses à faire ?
Je suis de nouveau d’accord avec vous. Il y a effectivement beaucoup de choses à revoir…
Parlez-nous de votre vision parce que Léhady SOGLO ce n’est pas que la mairie de Cotonou, ce n’est pas que l’Assemblée nationale… il y pense presque tous les jours, la magistrature suprême !
(Sourire) Mais vous n’êtes pas avec moi pour savoir si j’y pense tous les jours. Plus sérieusement, notre système doit être revu parce que force est de constater qu’après 25ans de démocratie, le multipartisme intégrale n’a pas réussi à régler les problèmes politiques mais aussi de société. Ce qu’on constate, c’est d’abord un émiettement des forces, c’est surtout des problèmes de personnes qui prennent le pas sur les programmes, sur les projets de vie ; et donc je crois qu’il est temps de réguler, et il est temps aussi d’appliquer la charte des partis politiques. Ce qui est en train de se passer actuellement avec les alliances qui ont été nouées, préfigure peut-être des grands rassemblements, des grands regroupements. Moi je crois qu’un pays comme le nôtre peut avoir trois ou quatre sensibilités. Une sensibilité de droite libérale, une sensibilité de gauche, une sensibilité peut-être centriste et puis aujourd’hui, on parle souvent des problèmes environnementaux et donc une sensibilité qui prendrait en compte, cette problématique. Donc il faut œuvrer pour que nous puissions nous regrouper sur des programmes, sur des projets de vie. Il faut qu’il y ait plus de débats d’idées, il faut qu’on laisse de côté, les problèmes de personnes pour se concentrer sur l’essentiel. L’essentiel, c’est le développement et c’est pour ça que les populations nous font confiance.
On dit souvent qui ne dit rien consent, il y a un pan de l’introduction auquel j’aurais attendu une réaction de votre part mais elle n’est pas venue jusqu’à présent, après une heure d’émission. Il a dit qu’en 2011, vous étiez le cheval de troie qu’aurait utilisé Boni YAYI pour infiltrer l’Union fait la Nation !
Je n’ai pas voulu faire dans la polémique. Cheval de Troie, ça n’a carrément aucun sens. La Renaissance du Bénin est une vielle formation politique, qui a des valeurs…
A moins que vous n’ayez pas suivi le Président du PRD !
S’il vous plait, je ne veux pas faire dans la polémique. J’ai été un des artisans de la mise en place de l’Union fait la Nation. Je me suis investi corps et âme ; les résultats sont là ; à Cotonou, dans nos fiefs, je peux attester que tout le monde y a mis du sien. Je peux comprendre et c’est légitime, que le Président Adrien Houngbédji ait pu avoir quelques amertumes. J’espère qu’avec le temps, ça va passer. Nous avons fait ce qu’il fallait, Dieu en a décidé autrement.
Aujourd’hui, comment entrevoyez-vous le Bénin d’après 2016 ?
Je crois qu’il faut d’abord réconcilier notre pays avec lui-même. Il faut l’apaiser. Il faut que les contingences politiciennes soient battues en brèche au profit de l’intérêt général…
Nous ne sommes pas en conflit, nous n’avons pas de problèmes avec nos voisins, pourquoi est-ce que vous insistez sur la paix et la réconciliation du pays avec lui-même?
J’insiste sur tout ça parce que récemment, le Président de la République a tenu des propos à caractère régionaliste.
Mais ses partisans disent que ces propos ne sont pas avérés !
Je ne fais que rapporter ce que nous avons entendu, ce que nous avons lu. Vous avez raison d’être prudent. Mais nous avons entendu, le Président de la République parler des « miens » etc. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes dans un pays qui n’est pas encore un Etat Nation, qui est une mosaïque de communautés. Il faut faire en sorte, de nous amener à vivre ensemble. Et le premier magistrat doit être effectivement un exemple. Moi j’ai mal à mon Bénin, quand j’entends ce genre de propos.
Mais on peut parler de ses partisans !
Le président de la République est le père de la Nation et il est le père de tous. Vous savez très bien que les propos qui peuvent diviser, il faut les éviter. C’est pour ça que je dis, pays réconcilié avec lui-même parce qu’on a eu le sentiment qu’on fait la part belle à certaines communautés au détriment d’autres. Je crois que le pays a besoin de se retrouver. Le pays a aussi besoin de tempérance, de calme. On est fatigué de cette agitation d’autant plus qu’il fait toujours aussi chaud. L’autre a dit « gouvernement ventilateur », on a brassé beaucoup d’air mais il fait chaud, il fait terriblement chaud. Je crois qu’il faut apaiser, calmer les tensions. Il faut aussi que le seul guide soit l’intérêt national. Il faut qu’on puisse régler les problèmes dans le dialogue et la concertation. Il faut qu’on puisse partager les fruits de la croissance nationale entre tous les fils et toutes les filles de notre pays. Donc, c’est d’abord autour de ces valeurs là qu’il va falloir fédérer et ensuite, on va pouvoir mettre le cap sur le développent parce que notre pays a des atouts importants mais mal exploités. On ne profite pas notamment de notre position géographique. Vous vous rendez compte que nous sommes à côté du plus grand marché africain, le Nigeria dont je salue au passage, la brillante élection du nouveau Président. On n’en profite pas parce qu’on ne s’est jamais penché sur les synergies que nous pourrions trouver avec ce pays. Je crois qu’il faut mettre en place, un observatoire qui va pouvoir identifier les offres, les potentialités, que nous pourrions exploiter au Nigeria. D’ores et déjà, tout le secteur informel vit grâce à ce marché. Donc, c’est à l’Etat de structurer tout ça. Moi je pense qu’il faut continuer à développer notre coton, accroître sa production mais il faut aussi diversifier. Il faut avoir un port plus moderne. Je pense qu’on peut faire de ce pays, un pays prospère. D’autres l’ont fait. Je lisais tout récemment que Singapour vient de perdre Lee Kuan Yew, c’était très peu de chose et en l’espace de 20ans, il a transformé Singapour en ce qu’il est devenu. Il en est de même pour Dubaï. Ce que je veux simplement faire remarquer, c’est qu’il y a des potentialités et les Béninois sont capables du meilleur.
Nous sommes capables du meilleur c’est vrai mais il y a neuf ans, on nous a tenu à peu près les mêmes discours sur le développement mais la réalité a été toute autre parce que dès qu’on vient, c’est la politique qui s’accapare de tout. Est-ce que vous ne pensez pas que pour réaliser tout ça, il faut de grandes alliances ?
Ce que je veux qu’on retienne, c’est que c’est un métier que celui de faire de la politique. Ça prend un temps pour s’en forger la carapace et acquérir les aptitudes et je crois que cette fois-ci, nos compatriotes sont vaccinés et sauront faire la part des choses. On ne confierait pas la construction de sa maison à un tâcheron ; c’est un architecte qu’on appelle. On n’irait pas se faire soigner par un garçon de salle ; on demandera à un médecin de le faire. C’est la même chose pour la politique. Il faut qu’on fasse venir à la tête de notre pays, cette fois-ci, des professionnels de la politique. Des gens qui ont fait leurs classes, qui ont eu des succès mais aussi des échecs et qui forts de tous ces éléments là, sont capables de donner le meilleur d’eux mêmes.
Je vous vois sortir de la moule que vous êtes en train de fabriquer mais je vais quand même vous demander votre avis sur les autres candidats qui s’annoncent !
D’abord je voudrais leur dire toute ma satisfaction de les voir candidat parce que ça demande beaucoup de courage. Ensuite, que le meilleur gagne pour le bien-être de notre cher et beau pays le Bénin.
Vous avez parlé de parti politique, vous avez décrit un profil qui nous voit élire un militant de parti politique, Président de la République. Beaucoup d’autres acteurs politiques le souhaitent également. En 25ans de démocratie, aucun parti politique n’a jamais réussi à gagner les élections présidentielles, vous avez même tenté l’expérience d’une alliance avec l’Union fait la Nation ; là également ça n’a pas prospéré. Comment pensez-vous relever ce défi, vous qui avez l’ambition de succéder à Boni YAYI?
Etre Président de la République, c’est la rencontre d’un homme et d’une femme avec un peuple. Et il faut que cette personne soit capable de fédérer autour d’un projet de vie novateur. C’est à cela que je suis entrain de m’atteler. Lorsque le temps sera venu, je reviendrai sur votre plateau pour vous expliquer en détail ce que je compte faire pour notre pays. Mais au-delà de la volonté personnelle, au-delà de l’ambition qui nous guide et nous amène à faire acte de candidature, il y a une dimension qu’il ne faut pas négliger, c’est la dimension spirituelle. C’est Dieu qui choisit celui qui va présider aux destinées d’un pays et je crois qu’il faut le laisser faire ce choix et les Béninois avec ; On verra.
Monsieur Léhady SOGLO aujourd’hui, vos compatriotes vivent une angoisse ; il y a les élections mais jusqu’à présent, tout n’est pas encore bien ficelé, vous l’avez dit, au niveau du COS-LEPI, il y a le problème lié aux cartes d’électeurs ; quel message avez-vous à l’endroit de vos compatriotes ?
Je conviens avec vous qu’une fois de plus, on a raté une occasion d’organiser les choses convenablement et correctement. Au Nigeria voisin, on a vu récemment, l’élection d’un nouveau président se faire sans tout ce que nous sommes en train de voir. Les responsables de cette situation, c’est le COS-LEPI et le gouvernement qui ont passé leur temps à se renvoyer la balle pour nous mettre dans cette impasse. Ce que je souhaite c’est qu’on puisse délivrer les cartes d’électeurs même si on va le faire au moment où nous sommes déjà en campagne, pour que chacun puisse aller voter, exprimer son choix. C’est ça qui est à mon avis, la chose la plus importante.
Monsieur le Maire, nous sommes pratiquement à la fin de cette émission, qu’est-ce que vous auriez souhaité que nos compatriotes retiennent de cet entretien ?
D’abord, j’espère que les téléspectateurs de Zone franche et les auditeurs des radios partenaires ont bien compris ce qui nous motive aujourd’hui au sein de l’alliance RB-RP. Ce ne sont pas des questions personnelles, mais c’est des divergences politiques profondes. Il s’agit de l’avenir de notre démocratie, et nous sommes contre toute révision opportuniste de notre loi fondamentale parce que cette loi nous a apporté la stabilité et la paix. Nous sommes aussi contre un troisième mandat du Chef de l’Etat même si ses partisans et lui-même disent le contraire. Les manifestations que nous avons tous les jours, à travers cette agitation, prouvent qu’il y a une volonté de la part de ce dernier de se maintenir à la tête de notre pays au-delà des délais constitutionnels. Et nous sommes contre. La troisième chose c’est que les héritiers qui disent que la fin d’un règne ne signifie pas la fin de ceux qui règnent, devraient prendre une retraite bien méritée avec le Président de la République au regard des scandales qui ont émaillé son quinquennat. Je suis pour la justice et l’équité. Si vous avez fait partie d’une équipe qui va éventuellement laisser une ardoise de 372 milliards de F. CFA, vous êtes extrêmement mal placés pour incarner l’alternance. Enfin, nous voulons vivre en paix. Nous voulons vivre mieux.
Vivre mieux, c’est ce que vous aviez eu comme message fort en 2006 !
Vous savez, ce que les Béninois veulent, je l’avais dit, je le répète et je le souligne, c’est la paix et le pain. Ils veulent vivre mieux. Donc vivre en paix et vivre mieux.