Deux femmes ont été interpellées à Libreville dans le cadre des enquêtes en cours pour faire la lumière sur l’incendie de l’ambassade du Bénin qui a eu lieu, dimanche dernier, peu après l’annonce du décès de André Mba Obame, secrétaire exécutif de l’Union nationale (Un-opposition radicale), survenu à Yaoundé au Cameroun.
Identifiées comme des militantes actives de l’Union nationale et du Front uni de l’opposition pour l’alternance (FOPA), les deux femmes sont suspectées d’avoir joué un rà´le dans les manifestations ayant entrainé l’incendie de l’ambassade du Bénin.
Elles sont accusées notamment d’avoir incité de jeunes gens à mettre le feu aux locaux abritant la chancellerie du Bénin, qui a été réduite en cendres en l’espace de quelques minutes.
Les Forces de police nationales (FPN) ont interpellé les deux suspectes dans la nuit de vendredi à samedi derniers.
Au cours d’une conférence de presse, lundi, la procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, a indiqué que plusieurs personnes étaient détenues dans les locaux de la police judiciaire, dans le cadre de la même affaire, dont certains comme simples témoins.
‘’Je voudrais rassurer l’opinion nationale et internationale que le fait d’être détenu dans les locaux de la PJ ne voudrait pas dire que la personne est coupable’’, a-t-elle dit, ajoutant que ‘’même un simple témoin peut être détenu pour éviter que ceux qui sont encore à l’extérieur ne puissent exercer des pressions sur lui’’.
Cette démarche est conforme au code de procédure pénal gabonais, a indiqué la procureur, ajoutant que l’incendie volontaire est un ‘’acte criminel’’ puni par la loi.
Mme Ouwé a encore fait observer qu’au stade actuel, les personnes détenues dans les locaux de la PJ bénéficient de la présomption d’innocence et peuvent recevoir la visite de leurs parents et de leurs avocats.
Le déferlement de violence contre l’ambassade du Bénin est à mettre en rapport avec le ressentiment de certains Gabonais contre un ressortissant béninois, proche du pouvoir, ayant acquis la nationalité gabonaise par naturalisation.
Pour une certaine catégorie de citoyens, le secrétaire exécutif de l’UN n’est pas mort de mort naturelle. Ils établissent un curieux reccourci entre son décès et le Gabonais d’origine béninoise.
Sur cette question, la presse proche de l’opposition ne met pas les gants. Ses commentaires au vitriol sont un levain qui fait monter l’adrénaline dans l’opinion.
Dans un communiqué publié lundi à Libreville, le ministre de l’intérieur, Guy Bertrand Mapangou, a mis en garde contre toute tentative de trouble à l’ordre public, lors des obsèques du secrétaire exécutif de l’UN dont la dépouille est attendue le 28 avril prochain.
LMM/APA