Derniers jours de campagne au Bénin où les élections législatives ont lieu dimanche. Un thème domine cette campagne : la révision de la Constitution. Le président Boni Yayi la souhaite, il avait même déposé un projet de réforme de la loi fondamentale. L'opposition parle d'une révision opportuniste pour qu'il se maintienne au pouvoir alors que son second et dernier mandat prend fin en avril 2016.
« Non à un troisième mandat », « Sauvons la démocratie », ce sont les slogans que l'on peut lire sur les affiches de plusieurs partis d'opposition. Pour l’avocat et candidat sur la liste Union fait la nation (UN), Joseph Djogbénou, ces législatives sont un référendum, imposé par le chef de l'Etat, Thomas Boni Yayi : « Au congrès extraordinaire des FCBE, il a très clairement affiché son intention de la réviser et sollicite plus de 50 députés pour effectuer cette opération-là. Les prochains députés doivent refuser la révision de la Constitution parce qu’il y a une résistance populaire. La Constitution béninoise fait partie du patrimoine culturel des Béninois. Donc ce n’est pas un gadget, ce n’est pas un objet que l’on manipule ».
La majorité présidentielle explique qu'elle veut inscrire dans la Constitution la Commission électorale nationale autonome (Céna), une Cour des comptes et l'imprescriptibilité des crimes économiques. Selon Marcel de Souza, ministre du Développement et candidat des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE) à Cotonou, parler de troisième mandat n'a pas de sens : « Dans la mesure où la Cour constitutionnelle s’est réunie récemment pour dire que personne ne fera plus de deux mandats successifs, moi je suis convaincu qu’ils savent tous que le chef d’Etat s’en va. Mais ils n’ont rien à proposer. On exploite le fait que les populations ne comprennent pas très bien. Et on leur brandit qu’il ne veut pas partir, qu’il veut rester et qu’il ne faut pas lui donner autant de députés ».