La campagne électorale pour les élections législatives du 26 avril 2015 bat son plein avec parfois diverses fortunes pour les partis et alliances de partis. Les Fcbe en ont connues des plus désagréables hier, mardi 21 avril 2015, au marché Ste Rita, dans la 16ème circonscription électorale. Une caravane du parti au pouvoir a essuyé des injures, des projectiles et autres actes de désapprobation. Le cortège a été purement renvoyé.
Mauvaise fortune hier pour le parti au pouvoir dans la 16ème circonscription électorale. Aux cris de désapprobation, de mécontentement, de désenchantement, tout cela accompagné d’injures, de jets de projectiles et de coups de balais soulevant la poussière à leur suite, les Fcbe ont été chassées de Ste Rita, plus précisément au marché de ce quartier de Cotonou. A l’arrivée d’une caravane Fcbe qui sillonnait la 16ème circonscription électorale, un groupe de femmes du marché s’est mobilisé pour chasser le cortège alors que les membres avaient voulu s’arrêter pour sensibiliser les usagers à porter leur choix sur la liste cauris. Les marchandes soutenues par les populations riveraines du marché reprochent aux Fcbe d’être à l’origine de la mévente, de la misère grandissante et des autres maux qui jalonnent leur quotidien. Les partisans du chef de l’Etat ont été traités de tous les noms. Ils ont été accusés de manipulation, de mensonge, de semeurs de malheur, de pauvreté, d’instabilité. Ils ont été hués, conspués et renvoyés comme des moutons. Cette manifestation de colère a été spontanée et cela prouve le sentiment de déception qui est présent dans les esprits que, seuls les gestes de séductions que multiplie le président de la République à l’endroit des populations ne sauraient effacer comme une éponge magique. Le mouvement observé hier, est l’illustration parfaite d’une population exaspérée qui ploie sous le poids de la pauvreté. C’est la réaction des femmes qui regardent l’avenir avec incertitude, pendant que les Fcbe continuent de peindre le bilan de Yayi Boni en rose, et surtout en cette période où ce dernier est devenu champion en promesses sans lendemain. En signifiant aux Fcbe qu’elles ne sont pas les bienvenues, les femmes ont envoyé un signal fort à leur leader et à son régime qu’ils sont en perte de vitesse. Non seulement, c’est un message au président de la République, mais aussi à son beau-frère, Marcel de Souza et son fils Chabi Yayi, respectivement premier et deuxième sur la liste Fcbe dans la 16ème circonscription électorale. Les femmes estiment qu’ils ne méritent pas leurs suffrages et qu’ils n’ont pas droit de cité dans leur milieu. En tout cas, les femmes ne se sont pas embarrassées de mots pour les juger, trouvant qu’il s’agit d’une race de politiciens imposteurs, cupides, rusés, mais qui est malheureusement mal tombée sur des esprits éveillés, méfiants et désormais sur ses gardes après avoir été floués. Récemment, c’est le président de la République lui-même qui a été mal accueilli à Lokossa, Bopa, dans la 18ème circonscription électorale, de même que dans d’autres régions du pays, où il ne fait pas bon vivre aux Fcbe quand elles sortent la tête des épaules. La réaction des populations face à la campagne que mène le parti au pouvoir est un mauvais présage pour ce dernier. Déjà, les élections législatives du 26 avril 2015 donnent quelques soucis aux Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Soutenues par le chef de l’Etat qui s’est impliqué dans la campagne électorale en parcourant villes et quartiers, villages et hameaux pour appeler ouvertement à voter pour sa liste, sur fond de mensonges et de promesses irréalistes, elles ont vu ces derniers temps leur étoile pâlir. Si tout cela doit se transformer en sanction, le but fixé par l’alliance Fcbe, pour avoir 50 députés est loin d’être atteint. Mais attendons la vérité des urnes au soir du 26 avril 2015.
Fidèle Nanga