Le Président de la République peut-il faire campagne pour son fils, son épouse, son beau frère etc. avec les moyens de l’Etat béninois en violation du code électoral ? Voilà une grosse question qui se pose à la démocratie béninoise et à ses garants qui ont le devoir de la sauvegarde de la constitution.
Ce qui se passe avec le Président de la République actuel, monsieur Boni Yayi pose un problème d’éthique et de respect des biens publics de la Nation béninoise. Plus grave, ses comportements posent un problème du respect des textes de lois par les dirigeants qui devraient donner le bon exemple. Dans le cas d’espèce, plusieurs articles du code électoral sont violés. D’abord, le Chef de l’Etat reste Chef de l’Etat. Il garde ses gardes de corps qui lui sont donnés parce qu’il est chef de l’Etat. Il utilise les médias de service public auxquels il a un accès illimité en tant que Chef d’Etat. Mais dans le même temps il invite les citoyens à lui donner des députés, en pleine campagne électorale. Il n’est pas une seule fois monté au créneau pour désavouer ceux qui utilisent son effigie avec les leurs pour battre campagne avec le logo « Cauris ».Plus grave, c’est sa seule effigie qui est désormais placée à plusieurs carrefours menant chez lui et il ne peut pas ne pas les voir, même si ses agents de renseignement ne l’ont pas informé. Et il porte en main le logo des candidats de la mouvance dont son fils, son épouse et son beau frère. La déduction est que les effigies du Chef de l’Etat sont en pleine campagne pour la liste des Forces cauris pour un Bénin émergent. La Cour Constitutionnelle qui a en charge le contentieux électoral et qui souvent déclare qu’elle a fait des observations elle-même, constate-t-elle les violations actuelles ? Va-t-elle les ignorer le moment venu ? C’est le problème qui se pose aujourd’hui à la démocratie béninoise et au respect des textes par des personnalités qui ont le devoir de garantir le respect de la loi. De quelle théorie pourra encore abreuver le peuple, les sommités de la Cour constitutionnelle si elles laissaient passer ces dérives actuelles ? Et que pourront encore développer à l’étranger ces membres de la Cour si dans le feu de l’action maintenant, ils manquaient en tant que juge du contentieux de sanctionner des dérives du genre ? Le respect de la loi n’est-elle que pour les autres ? Dans la France qu’ils se plaisent souvent à citer, peut-on voir un président de la République violer la loi et être tranquille ? Voilà une situation qui interpelle les dirigeants et les juristes et dont l’avenir de la démocratie dépend intrinsèquement.
Junior Fatonhninougbo