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Initiation forcée au fétichisme : Quand «Sakpata» contraint deux jeunes Béninois sur le chemin de l’exil
Publié le jeudi 23 avril 2015  |  La Presse du Jour
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© aCotonou.com par CODIAS
10 Janvier 2015, 22 édition de la fête du vodoun au Bénin
La fête du Vodoun à la plage Djako avec les adeptes de Mami Dan du Bénin




Ils sont deux jeunes béninois. Ils sont encore dans la fleur de l’âge et peuvent encore contribuer au développement de leur pays. Mais pour raison d’initiation forcée au culte vodoun, notamment le redoutable «Sakpata», ils ont préféré choisi le chemin de l’exil forcé. Leurs têtes sont mises à prix parce qu’ils ont osé s’opposer au choix de grands prêtres «Sakpata».
Ulrielle Doumatè et Basile Hounkponou sont toujours recherchés par leurs parents. Depuis 2012 qu’ils ont osé s’opposer à la volonté des redoutables prêtres vodoun «Sakpata» qui ont porté leur choix sur eux, plus personne n’a de leurs nouvelles. Où se cachent-ils après cette mésaventure qui a commencé dans un petit village d’Abomey ? C’est en tout cas la question que beaucoup de gens qui les connaissent se posent aujourd’hui.
Leur triste histoire remonte à 2012. Selon la tradition, quelques temps avant le 10 janvier, date retenue par le gouvernement pour commémorer la fête nationale des religions traditionnelles et endogènes, des jeunes sont choisis, soit par le coup du sort, soit de façon aléatoire, soit de façon forcée pour entrer en initiation dans un temple «Sakpata» et consacrer toute leur vie à ce vodoun encore connu sous le nom du «Dieu de la terre». Bien que la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 garantisse le droit à la liberté de culte et l’ai érigé en principe à valeur constitutionnelle, la décision d’enrôler contre leur volonté Ulrielle Doumatè et Basile Hounkponou a été prise par les prêtres du vodoun «Sakpata». La suite, on la connait. Ulrielle Doumatè et Basile Hounkponou qui sont contre cette décision ont alors choisi de prendre en main leur destin. Fuir Abomey est la seule issue qui s’offre à eux. Avec la complicité de certains de leurs parents, ils ont pu regagner Lokossa. Les Chefs vodoun «Sakpata» qui ont juré de les enrôler contre vents et marées ont réussi à les localiser et ont organisé alors contre eux une chasse à l’homme. Leurs têtes ont été mises à prix. Beaucoup de sacrifices ont été faites pour les retrouver morts ou vivants. Mais en vain, puisqu’ayant appris qu’ils sont activement recherchés, Ulrielle Doumatè et Basile Hounkponou ont quitté Lokossa. Leur cavale dure déjà des années et personne, (y compris leurs parents qui les ont aidés à quitter Abomey) ne peut aujourd’hui dire là où ils sont.
Pourquoi au nom de la promotion des valeurs endogènes, doit-on empêcher de jeunes gens de jouir de leur liberté pourtant garantie par la Constitution ? Pourquoi doit-on les pousser à l’exil forcé ? Il est temps que ces questions interpellent la conscience collective. En attendant que des réponses soient trouvées à ces interrogations, Ulrielle Doumatè et Basile Hounkponou ont fait le choix : partir pour ne pas subir.
Junior Fatongninougbo
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