Elles sont nombreuses à présenter des candidats aux législatives du dimanche prochain. Au même titre que les rares partis qui ont fait la courageuse option de se présenter seuls aux élections, les alliances, dont la plupart sont nées à la veille de ce scrutin, jettent sur le terrain en cette période de campagne électorale, toutes leurs forces dans la bataille. Nés sur la base de la maxime selon laquelle on est plus fort dans l’union, ces creusets qui font parler d’eux en ce moment ne s’arrêteront sans doute pas en si bon chemin à moins que le verdict des urnes en décide autrement. Gagner le maximum de sièges à l’Assemblée nationale le 26 avril puis dans les instances locales de prise de décision le 31 mai reste la raison d’être de ces alliances. Celles qui auront réussi à séduire les électeurs lors de ces deux scrutins pèseront de tout leur poids en 2016 lorsque viendra le moment de procéder à l’élection du futur président de la République.
Mais avant les élections locales du 31 mai prochain, ces alliances, en tout cas, certaines d’entre elles pourraient voler en éclats. Celles qui parviendront à se tirer d’affaire dimanche prochain feront face à l’heure de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale à un risque d’implosion. En effet, comme c’est le cas à ces occasions, les appétits et les penchants des différents partis et mouvements qui composent les alliances sont souvent divergents. Or, lorsqu’on va à une élection aussi capitale que les législatives de 2015 en rangs serrés et qu’on parvient à réaliser un bon score dans cette jungle, l’idéal serait que les élus restent soudés afin de mener en intelligence les futurs combats électoraux.
Le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale, notamment des postes stratégiques comme le perchoir, la questure et le secrétariat parlementaire n’est pas une mince affaire. Des élus, bien que provenant d’une même liste, peuvent ne pas parler d’une même voix lors de la mise en place dudit bureau et compromettre ainsi l’entente qui a conduit à la création des alliances. Etre élus ensemble sur une même liste est une chose, parvenir à maintenir cette cohésion au terme de l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale en est une autre. Pour que ces alliances n’en arrivent pas à disparaître précocement de l’échiquier politique national, il s’avère nécessaire que les candidats fassent des déclarations sur l’honneur afin de rester fidèles aux engagements pris dès le départ.
Les retournements de veste sont des exercices de prédilection pour les politiciens béninois surtout lorsqu’ils sont admis à siéger au parlement. En attendant le vote d’une loi qui décourage la transhumance, les animateurs de la vie politique nationale peuvent commencer par assainir eux-mêmes leur propre environnement. Ce serait déjà un gage de crédibilité et de maturité que les citoyens appellent de tous leurs vœux.
Moïse DOSSOUMOU