Contrairement aux raisons avancées par le ministre de l’Intérieur dans un communiqué radio, la décision de suspension temporaire de la mesure de port obligatoire de casque pour les motocyclistes relève d’un accord secret conclu entre le Pouvoir central et les conducteurs de taxi-moto se réclamant des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).
Même si l’actualité des élections législatives avec une campagne riche en couleur éclipse les autres sujets d’importance, la décision du ministre de l’Intérieur de surseoir à la mesure de port obligatoire de casque pendant la période électorale, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Depuis que la nouvelle est sortie, elle alimente les débats, remplit les colonnes des journaux. Tous condamnent le revirement du régime. De même, la population juge la décision irresponsable, irréfléchie, inacceptable et assassine. Les motocyclistes y sont restés indifférents. Qu’est-ce qui a poussé le gouvernement à se dédire, une fois encore ? C’est la question que beaucoup se posent. La teneur du message du ministre de l’Intérieur, Simplice Dossou Codjo adressée aux forces de sécurité évoque le souci de prévenir les troubles à l’ordre public pendant cette période. Pour cette raison, il invite les forces de sécurité publique à arrêter les opérations de répression. (Lire son communiqué radio). En réalité, elle n’a rien de tout cela, comme veut le faire croire le ministre de l’Intérieur. Tout est parti d’une réunion secrète au cours de laquelle, les « zémidjans Fcbe » ont signifié aux autorités centrales que la levée de la mesure de port obligatoire de casque à propos de laquelle ils subissent la répression policière, est la condition non négociable pour voter la liste du chef de l’Etat. Ils sont allés plus loin dans leur exigence. Ils estiment que cette décision doit être rangée pour toujours. En échange, ils ont promis voter la liste Fcbe. Et, sans plus tarder, ils ont eu la réponse à leur doléance. Déjà, le 03 avril, par message radio codé, le ministre de l’Intérieur Simplice Dossou Codjo a instruit les préfets des départements afin qu’ils procèdent dans leurs différentes localités à l’arrêt immédiat de contrôle de port de casques et, au-delà, à l’exploitation des carrières de sable et de graviers. Yayi Boni et son gouvernement multipliant les gestes de séduction à l’endroit des populations ont trouvé une stratégie pour amener les conducteurs de taxi-moto à faire bloc derrière les Fcbe. Le caractère provisoire de la décision atteste qu’elle a été prise à des fins électoralistes. Au niveau des structures policières, elle a été accueillie comme un poignard dans le dos. Personne n’a voulu la mettre en application. C’est ce qui a justifié le communiqué radio du 17 avril 2015 du ministre à travers lequel il a rappelé que la mesure de port de casque est toujours en vigueur, mais que la répression est suspendue durant la période électorale. Quoi qu’il dise pour se rattraper devant les populations qui l’ont décrié, il a cherché à nuire aux motocyclistes en sacrifiant leur vie sur l’autel de la politique. Après la mise en vigueur, depuis le 02 août 2014, de la décision de port obligatoire de casque, les autorités centrales viennent de cracher sur cette mesure qui a révélé son caractère vital. Au cours de sa sortie hier au sujet de la question, le Directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur a cru devoir changer quelque chose dans la tête des Béninois. Illusion.
FN