Le Bureau exécutif de l’alliance Forces démocratiques unies (Fdu) veille au grain pour la transparence dans les élections législatives du dimanche prochain. Tirant leçon des dernières élections, le trio conférencier constitué du professeur Mahougnon Cakpo, Claude Olory-Togbé et Louis Gbodou, a appelé la Céna, la Cour constitutionnelle, les forces démocratiques et tous les Béninois à se mobiliser et à redoubler de vigilance pour barrer la voie à l’ « imposture » afin d’ouvrir le boulevard de la paix.
Déclaration de Forces démocratiques unies (Fdu)
Le peuple béninois tout entier a exprimé un soulagement, lorsque le 09 janvier 2015, prenant sa toute première décision de l’année 2015, la Cour Constitutionnelle a fixé la date des élections législatives d’une part et celle des communales, municipales et locales d’autre part, respectivement au 26 avril et au 31 mai 2015. En effet, la non organisation, depuis 2013, des élections communales, municipales et locales ainsi que la difficile mise en œuvre du processus de correction de la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lépi), à cause du refus évident de collaboration franche du Gouvernement au sujet du financement des opérations prévues sur le budget des opérations de cette correction, nous conduisaient droit dans l’impasse. A défaut de mieux, la plupart des forces démocratiques ont salué cette décision, espérant qu’enfin le Gouvernement sache désormais prendre la juste mesure de ses responsabilités dans l’organisation des prochaines élections.
Si, pris de panique, le Gouvernement a octroyé une partie du budget au Cos- Lépi pour lui permettre de poursuivre la correction de la liste électorale, il n’a pas baissé les bras dans sa logique de mettre en péril la démocratie béninoise en usant de manœuvres visant à éviter l’organisation des élections et permettre ainsi au président de la République de s’éterniser au pouvoir. C’est le sens qu’il convient de donner à la dernière crise que le Gouvernement a ouverte avec le Cos- Lépi, en refusant de lui mettre à disposition les fonds nécessaires à la fabrication et à la distribution des cartes d’électeurs alors même que la campagne électorale pour les législatives bat son plein depuis le 10 avril 2015, conformément au calendrier rendu public par la Commission Electorale Nationales Autonomes (Céna). Les partis politiques et alliances de partis politiques patriotes ont dû monter au créneau pour dénoncer cette machination et appeler les populations à la mobilisation et à la vigilance avant que la Cour Constitutionnelle n’enjoigne au Gouvernement de débloquer les fonds requis pour achever la fabrication des cartes d’électeurs et assurer leur distribution. Nous osons croire, par avance, à l’impartialité et aux diligences que le Centre national de traitement (Cnt) saura mettre en œuvre en vue de la distribution effective desdites cartes ainsi que la prise en compte des citoyens n’ayant plus retrouver leurs noms sur la liste.
Cependant, notre engagement à la vigilance reste total. Aussi voudrions-nous une fois encore appeler l’opinion nationale et internationale à témoin pour constater la persistance outrageante du Gouvernement de Boni Yayi et des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans la violation obstinée des lois et autres textes régissant l’organisation des élections dans notre pays. Ainsi, les candidats Fcbe placardent leurs affiches de propagande de façon sauvage dans nos villes et campagnes au mépris de l’article 50 du Code électoral qui stipule :
« Pendant 10 période électorale, dans chaque commune, le maire en accord avec la Commission électorale nationale autonome (Céna), indique par arrêté :
- les lieux exclusivement destinés à recevoir les affiches et les lois se rapportant aux élections ;
- les emplacements spéciaux réservés pour l’apposition des affiches électorales.
Tout affichage relatif à l’élection est interdit en dehors de ces emplacements spéciaux … ».
Par ailleurs, des membres du Gouvernement, candidats aux élections législatives, se permettent de médiatiser des activités qu’ils mènent es-qualité en violation flagrante de la décision n°15-09 du n°15-019/Haac du 25 mars 2015 portant règlementation de la campagne médiatique pour les élections législatives du 26 avril 2015, en son article 8 qui prévoit que, pendant la période de campagne électorale, « les membres du Gouvernement ou les membres d’Institutions de la République, candidats aux élections législatives », agissant es-qualité, sont exclus du bénéfice de l’accès aux médias de service public.
Et comme si cela ne suffisait pas, le Chef de l’Etat, avec la complicité active de multinationales européennes, des « magiciens » pour reprendre ses termes, mène des activités de campagne électorale à travers des poses de premières pierres improvisées, l’annonce mensongère de projets capables d’engendrer de manière miraculeuse le développement de notre pays, des nominations et promesses de nominations à caractère électoraliste, des affectations punitives ou des limogeages de cadres ne partageant pas la vision des Fcbe. Par ailleurs, des militants Fcbe mènent leur campagne électorale en distribuant des motos, des téléphones portables, des sacs de maïs ou de riz aux populations, etc.
Le plus préoccupant reste un plan machiavélique que préparent le pouvoir et ses thuriféraires afin d’orchestrer des fraudes et une falsification des votes pour susciter l’invalidation massive, par la Cour constitutionnelle, de suffrages obtenus par les candidats des partis et alliances de partis politiques patriotes. Par exemple, dans les postes de vote qui pourraient leur être défavorables, il est planifié le pré-estampillage des bulletins de vote ou même des spécimens du bulletin unique à déposer dans les urnes, le vote sur plusieurs bulletins, l’introduction des affichettes des partis adverses dans les postes de votes, le refus de leurs représentants et délégués de signer les procès-verbaux de dépouillement, le retrait, la confiscation ou l’achat des cartes des électeurs afin de les empêcher de voter, le port de tee-shirts ou de casquettes au logo du parti adverse, etc., tous actes susceptibles de faire invalider le scrutin dans les postes de vote concernés.
Tirant leçons des dernières élections dans notre pays, nous en appelons, d’une part. à toutes les Institutions de notre pays, notamment celles directement impliquées dans l’organisation et la gestion des élections, à savoir la Cour Constitutionnelle et la Commission électorale nationale autonome (Céna) et d’autre part aux forces démocratiques, à toutes les citoyennes et à tous les citoyens pour qu’ils se mobilisent redoublent de vigilance et renforcent la riposte massive pour barrer la voie à l’imposture afin d’ouvrir le boulevard de la paix dans notre pays à travers l’organisation d’élections transparentes et justes, reflétant les aspirations du peuple et la vérité des urnes.
Vive la Démocratie !
Vive le Bénin !
Nous vous remercions.