Suite au blocage des opérations de vote du dimanche 26 avril dernier à Dangoussar dans la commune de Djougou par des populations réclamant l’électrification de leur localité, celles de Baréi, à 5km, sont allées sonner la vendetta. Pour une révolte d’humeur, hier lundi 27 avril, le bilan est bien lourd : deux morts, plusieurs blessés et des maisons détruites et incendiées.
Deux morts et plusieurs blessés graves et des maisons détruites et incendiées dans le village de Dangoussar. Le bilan de l’affrontement entre les populations de l’arrondissement de Barei et celles du village de Dangoussar, hier lundi, dans la commune de Djougou, est bien lourd. Pour une révolte d’humeur c’était l’apocalypse dans le petit village de Dangoussar victime de la vendetta des populations de Baréi, arrondissement qui l’abrite. Ces dernières qui n’ont pas accepté que le vote ait été perturbé dimanche dernier par des manifestants réclamant l’électrification de leur localité. Ce mouvement de protestation avait contraint la gendarmerie, les sages et notables du village de Dangoussar à négocier le déroulement des opérations de vote bloquées tôt le matin dimanche dernier. Bien que le scrutin ait commencé au-delà de douze heures, cette marche aurait empêché certains électeurs de Baréi dont les noms figurent sur les listes du centre de vote de Dangoussar, d’accomplir leur devoir civique. Et c’est le motif qui justifie l’expédition punitive organisée sur le village de Dangoussar. Ainsi tôt le matin, selon les témoignages recueillis sur place, certains habitants de Baréi auraient fait leur incursion dans le village de Dangoussar et passé à tabac ses habitants.
Baboukari Djibril, charpentier, sexagénaire à Dangoussar, a été tué à coups de machette. Un jeune homme de Baréi qui a reçu en pleine poitrine une balle de fusil artisanal, a succombé à l’hôpital de l’Ordre de Malte de Djougou. Par ailleurs un autre blessé du côté de Dangoussar, dans un état critique après avoir reçu un coup de machette, est sous soins intensifs toujours, dans cet hôpital.
Le corps du vieil homme tué a été dans la journée remis à sa famille sur instruction du procureur du Tribunal de Djougou, après un examen clinique effectué par Raïmi Yérima, infirmier chef du poste de Barei.
En dépit de la présence des Forces de l’ordre et de sécurité publique alertées par le délégué du village de Dangoussar, le pire n’a pas été évité.
Si la situation a été quelques heures plus tard sous contrôle, il faut noter que les affrontements ont repris de plus belle avec une chasse à l’homme dans le village de Dangoussar. Les habitants ont dû fuir vers le village d’Anoum, à 7 km de leur village pour éviter cette vague de violences qui a ensanglanté la localité. Le village a été déserté par les populations autochtones mais assiégé par les habitants de Baréi. Des instructions ont été données aux élèves du Collège d’enseignement général de Baréi provenant de Dangoussar, d’arrêter pour le moment les cours.