La tuberculose est l’une des maladies transmissibles causant le plus de décès dans le monde. Au cours des 20 dernières années, cette maladie recule lentement chaque année et on estime à 37 millions le nombre de vies qui ont été sauvées entre 2000 et 2013 grâce à un traitement et un diagnostic efficaces selon le rapport 2014 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le rapport 2014 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que dans le monde, le taux de mortalité du fait de la tuberculose a reculé de 45 % entre 1990 et 2013, et le taux de prévalence a baissé de 41% dans la même période. Les progrès sont plus rapides pour atteindre les cibles de réduction de 50 % en 2015 qui ont été fixées par le Partenariat halte à la tuberculose.
Cependant, le nombre de décès par tuberculose est inacceptable car élevé, sachant que la plupart d’entre eux sont évitables. Il faut redoubler d’efforts pour atteindre les cibles mondiales fixées pour 2015 dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
En effet, la tuberculose est présente dans toutes les régions du monde et le rapport 2014 rassemble des données issues de 202 pays et territoires. Ce rapport indique que le total mondial des nouveaux cas et des décès est plus élevé en 2013. Ce qui s’explique par l’utilisation de données nationales à la fois plus nombreuses et de meilleure qualité.
Le rapport 2014 de l’OMS met en évidence les progrès accomplis ces 20 dernières années dans la surveillance de la tuberculose pharmaco-résistante et présente l’action récemment engagée dans ce domaine. À l’échelle planétaire, en 2013, la tuberculose multi-résistante concernait 3,5% des nouveaux cas, proportion restée stable ces dernières années. Néanmoins, dans certaines régions du monde, la forte augmentation des niveaux de résistance et les mauvais résultats thérapeutiques sont une source d’inquiétude majeure. Le rapport présente les mesures prioritaires pour 2015. Ainsi, pour atteindre toutes les cibles, une accélération des taux de diminution actuels est nécessaire. La qualité des données disponibles pour estimer la charge de la tuberculose continue de s’améliorer.
Une augmentation sans précédent
En 2013, des mesures directes de la lutte contre le taux de mortalité par tuberculose étaient disponibles pour 126 pays et, depuis 2009, on a observé une augmentation sans précédent du nombre de mesures directes de la prévalence effectuées au moyen d’enquêtes nationales. Les résultats de ces enquêtes ont été finalisés pour cinq nouveaux pays en 2013. Les nouvelles données peuvent influencer les estimations mondiales de la tuberculose pour l’année en cours et les années précédentes.
Environ 60% des cas et des décès DUS à la tuberculose surviennent chez les hommes, mais la charge de la maladie est également élevée chez les femmes. En 2013, selon les estimations, 510 000 femmes sont décédées de la tuberculose, dont plus d’un tiers étaient VIH-positives.
Cette même année, il y a eu 80 000 décès par tuberculose parmi les enfants VIH-négatifs. On estime que, sur 9 millions de personnes ayant contracté la tuberculose en 2013, 1,1million (13%) étaient VIH-positives. Le nombre de décès DUS à la tuberculose associée au VIH est en baisse depuis près de dix ans. La région africaine abrite environ quatre cas de tuberculose VIH -positifs sur cinq et une même proportion de décès par tuberculose chez des sujets VIH -positifs.
L’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) consistant à enrayer et inverser l’incidence de la tuberculose en 2015, a permis des efforts qui ont contribué à la baisse de l’incidence de la tuberculose d’environ 1,5% par an entre 2000 et 2013.
En 2013, le taux de guérison est resté élevé parmi l’ensemble des nouveaux cas de tuberculose soit 86%. Néanmoins, le manque de traitements reste un problème majeur et le financement est insuffisant.
Les faiblesses du système de santé, le manque de schémas thérapeutiques efficaces et d’autres difficultés associées au traitement expliquent pourquoi les taux de guérison sont trop bas. Le manque de financement entrave gravement l’action. C’est pourquoi, il urge de s’attaquer à ces obstacles.
Les cinq mesures de prévention
La fin de l’année marquera le passage des OMD vers le cadre de développement pour l’après 2015. A cet effet, l’OMS a élaboré cinq mesures prioritaires allant de la prévention à la guérison qui doivent être prises pour combattre l’épidémie de la tuberculose. Ces mesures se résument premièrement à un traitement de qualité contre la tuberculose pharmaco-sensible afin de prévenir la tuberculose, deuxièmement, le développement des tests rapides et de la détection des cas, et troisièmement l’accès immédiat à des soins de qualité; ensuite, la lutte anti-infectieuse, et enfin un engagement politique renforcé, y compris un financement adapté des interventions actuelles et de la recherche sur les nouveaux outils de diagnostic, médicaments et schémas thérapeutiques.
Le but général de la stratégie est de mettre un terme à l’épidémie mondiale de tuberculose, les cibles correspondantes pour 2035 étant une réduction de 95% du nombre de décès et une réduction de 90 % du taux d’incidence. La stratégie vise également à ce que, d’ici 2020, plus aucune famille ne supporte de coûts catastrophiques liés à la tuberculose.
Désiré GBODOUGBE