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Convocation du corps électoral pour les présidentielles de 2016: Discours d’adieu : le spectre qui hante Yayi
Publié le mercredi 29 avril 2015  |  Le Confrère de la Matinée
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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni




Après les élections de ce dimanche 26 avril 2015, celles du 31 mai qui se pointent, les Béninois se rendront à nouveau aux urnes pour l’élection du Président de la république en février 2016. C’est l’une des décisions prises en conseil extraordinaire des ministres ce lundi 27 avril 2015.
Boni Yayi s’empresse vraiment de partir du Palais de la Marina. Une fois encore, il vient de le prouver à travers sa décision de convocation du corps électoral pour le 28 février 2016. Après donc les résultats peu reluisants des dernières joutes électorales détruisant son rêve de 50 députés pour sa formation politique, le Chef de l’Etat a vite fait de prendre conscience et de tirer les leçons nécessaires afin de solutionner les discontinuités et les irrégularités observées dans l’organisation des législatives du dimanche passé. Selon donc le communiqué de ce conseil des ministres, la décision a été prise dans « le seul et unique but d’éviter les dispositions électorales prises à la halte et à la dernière heure ». Mais qu’est-ce qui empresse si tant le Président Yayi ? On se croirait dans une République normale qui se respecte et qui respecte les lois et textes qu’elle s’est prescrits elle-même avec cette décision. Seulement que non, le Béninois est loin, très loin de cet « El Dorado » démocratique. A voir de près cette volonté de convier l’électorat béninois aux urnes le 28 février 2016 pour le premier tour et le 13 mars 2016 pour le second de l’élection présidentielle, on remarque avec grand désarroi que le Chef de l’Etat est taraudé dans son esprit par un fantôme ou un ectoplasme. A côté de ce départ empressé, logent la peur, l’effroi et même du regret à l’idée de se débarrasser de tous ces plaisirs présidentiels, des louanges à sa gloire, des slogans en son honneur et de ses images de président placardées dans les lieux stratégiques pour son passage. Il a peur tout simplement de plier bagages et de faire ses adieux à ses collaborateurs de la marina et de devenir le citoyen comme tous ceux qu’il brime aujourd’hui. D’ailleurs, il l’a fait remarquer à plus d’un titre à travers ses déclarations publiques et comme le dit l’adage, « qui trop pressé arrive en retard ». A moins que le garant de la constitution du pays ignore les textes qui la composent, il devrait savoir que son deuxième et dernier mandat qui a cours, selon aussi ses propos, finit impérativement au soir du 6 avril 2016. Sur ce plan, il n’a plus besoin de scander sur tous les fronts, « je suis le président de la République et jusqu’à l’heure où je vous parle, je suis toujours le Président de la République ». Au-delà de tout, le Chef de l’Etat est meurtri à l’idée de prononcer son discours d’adieu et de retourner dans sa vie ordinaire avec le statut d’ancien chef d’Etat. Quels sentiments éprouvera-t-il en voyant, lui aussi, le prochain nouveau Président de la nation béninoise apparaître sans cesse sur les écrans de la télévision nationale et que deviendra sa vie sans ces plaisirs présidentiels ? Telles pourraient être les interrogations qui constituent la frayeur et qui ne cessent de hanter le Président Boni Yayi.
En considérant la convocation très tôt du corps électoral pour le 28 février 2016, jour de l’anniversaire de la conférence nationale des forces vives de la nation, on comprend aisément que le Chef de l’Etat envisage un plan. Pas certainement pour mettre le pays à genou, mais pour s’extirper du bourbier dans lequel il se serait plongé avec ses différents gouvernements depuis 2006. Au lieu donc de voir l’acte d’un président animé d’une très bonne volonté, il faut plutôt envisager l’acte d’un homme qui entend se racheter auprès de ses concitoyens chez qui il aurait perdu confiance.
Le président a proclamé à la face du monde « qu’il a reçu une éducation qui ne lui permet pas du tout de décevoir les béninois », mais si cela s’avère réellement et qu’il ne l’a pas fait depuis 9 ans et plus, les résultats des urnes de ce dimanche ne se seraient pas présentés comme ce que nous avons constaté en attendant la confirmation par les institutions compétentes. Voyant donc de loin la fureur, l’acrimonie du peuple béninois, Yayi a préféré poser de bons et rachetables gestes pour déjouer cette hargne en préparation. Son nouveau ballon d’essai lancé dans l’opinion publique fait déjà l’écho mais il ferait mieux de commencer à se préparer véritablement pour son départ en 2016.



Josaphat FINOGBE
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