Avant les élections législatives du dimanche 26 avril 2015, les Forces cauris pour un Bénin émergent ont clairement annoncé qu’ils visent 50 députés pour réviser la Constitution du 11 décembre 1990. Avec les grandes tendances sorties du scrutin de dimanche dernier, la majorité présidentielle et son chef de file peuvent oublier ce projet.
La révision de la constitution ne pourra plus se faire sous Boni Yayi. Le projet est enterré. C’est fini. Techniquement, les Fcbe et Yayi n’ont plus les moyens de le faire. Selon les premières tendances des législatives de dimanche dernier, les Fcbe, certes, ont des chances de réaliser un bon score, mais n’auront pas le nombre nécessaire de députés pouvant leur permettre de faire passer ce projet à l’Assemblée nationale, 7è législature. Même si, par extraordinaire, les forces politiques opposées à cette révision, n’ont pas la majorité au prochain parlement, elles disposeront d’au moins d’une minorité suffisante pour bloquer les velléités des Fcbe dans ce projet. C’est dire qu’à partir de maintenant, les Béninois n’entendront plus parler de ce projet de révision. S’il doit se faire, ce sera après Yayi. D’ailleurs, Boni Yayi même a semblé déjà comprendre la chose. Il a soutenu ses candidats pendant la campagne. Il a sillonné une bonne partie du territoire national. Et Yayi a certainement compris que les 50 députés qu’il vise, il ne les aura pas. Cela s’est confirmé dans les urnes. Le jour du scrutin, après son vote, Yayi a déclaré à la face du monde qu’il n’est pas candidat et que son nom ne figurera plus dans aucun bulletin de vote. Dans un conseil extraordinaire des ministres tenu le lundi 27 avril dernier, il a convoqué le corps électoral des élections présidentielles qui ont lieu dans onze mois. Chose très étonnante. La leçon à tirer à travers ces déclarations et la décision du conseil des ministres est qu’effectivement, Yayi a compris que c’est fini. Il n’y a plus de marge de manœuvre possible. Le chef de l’Etat a certainement commencé par faire ses valises. Onze mois, ce n’est plus loin. Du coup, on se demande si finalement, les responsables de l’Alliance Soleil n’ont pas raison de sortir le slogan «Yayi, c’est fini». Ils l’ont dit pendant la campagne électorale. Ce que le Chef de l’Etat n’a pas aimé. Sur le terrain, Boni Yayi a dit aux populations qu’il n’est pas fini. Et il a raison. C’est vrai que le mandat du président de la République court jusqu’au 5 avril 2016. Mais pour ce qui en est de ses rêves, c’est bien terminé.