Le 03 juillet 2015 se tiendra, à Abidjan en Côte d’Ivoire, la 6ème Conférence des ministres en charge de l’emploi et de la formation professionnelle de l’espace Uemoa. En prélude à cette Conférence, les Experts-pays des huit Etats membres de l’espace l’Uemoa se sont réunis pour la première fois du 20 au 22 avril 2015 à Abidjan-Plateau (Côte d’ivoire) pour les préparatifs de ladite conférence. A ce titre, M. Djeigo Didier Maixent, Secrétaire permanent nommé par le Gouvernement béninois en décembre 2014, a déjà face à lui nombre de défis qu’il devra relever.
Après le sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union africaine de Ouagadougou en 2004, la Déclaration de Malabo en 2011 et la Conférence d’Abidjan en 2009 au cours desquels les Chefs d’Etat et de gouvernements africains ont pris des engagements forts en faveur de la promotion de l’emploi, les Etats membres de l’Uemoa ont très tôt compris la nécessité de partager non seulement leurs expériences mais aussi d’harmoniser leurs outils et stratégies en matière de promotion d’emploi et de la formation professionnelle. De cette dynamique est né le « Cadre de concertation des ministres en charge de l’emploi et de la formation professionnelle de l’espace Uemoa » dont la première Conférence a eu lieu en 2010 à Bamako (Mali). Depuis lors, plusieurs conférences se sont succédé : Bissau 2011, Niamey 2012, Cotonou 2013 et Dakar 2014. En cette année 2015, la 6ème Conférence des ministres en charge de l’emploi et de la formation professionnelle de l’espace Uemoa se tiendra à Abidjan (Côte d’Ivoire). L’objectif de cette Conférence annuelle est donc de réfléchir et d’adopter des approches communes globales susceptibles de lutter contre le chômage et réduire la pauvreté dans chacun des Etats membres qui partagent des réalités similaires dans un même espace communautaire, l’Uemoa.
Ainsi, au terme de la première des deux réunions préparant la Conférence d’Abidjan 2015, les Experts-pays soutenus par les participants, composés des représentants et/ou experts issus du Bit, de l’Unesco, de l’Adea, des services publics d’emploi, des fonds d’appui à l’apprentissage et autres organismes, ont passé en revue les avancées et difficultés enregistrées au cours du premier quinquennat de cette coopération inter-pays au sein de l’Uemoa. Tous les participants se sont accordés à reconnaitre l’urgence à passer à la vitesse supérieure pour rendre utile, performant et pérenne le Cadre de concertation, au regard des résultats de l’exercice d’auto-évaluation à laquelle se sont livrés les acteurs présents à ladite réunion. Certes, des avancées notables sont à l’actif du cadre sur la base des recommandations et décisions des précédentes conférences. A titre d’exemple, il peut être cité, l’effectivité de l’autonomisation des observatoires nationaux de l’emploi et de la formation professionnelle du Niger, du Mali et de la Guinée Bissau. L’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (Onef) du Niger compte de nombreuses études réalisées et s’est doté de moyens conséquents ; il devient de ce fait un exemple à suivre pour les autres pays, y compris le Bénin qui était jadis aussi cité en exemple. Par ailleurs, des progrès ont été accomplis en matière d’ingénierie des métiers où il existe un Paquet minimum de coopération (Pmc) pour lequel dix des seize métiers retenus sont en voie d’être finalisés en vue de leur implémentation diligente dans les huit pays de l’Uemoa. Cependant, il est à déplorer un manque de dynamisme dont les effets ont tendance à créer un immobilisme à terme pour le Cadre. Les Etats membres de l’espace ont décidé d’améliorer les indicateurs du marché du travail en mutualisant et en harmonisant leurs stratégies de promotion de l’emploi et de la formation professionnelle.
Les défis qui attendent Didier Maixent Djeigo...
Le Cadre de concertation a donc besoin d’être dynamisé à nouveau. Pour ce faire, tous les regards se tournent désormais vers le Secrétariat permanent dont la destinée est désormais dirigé par M. Didier Maixent Djeigo, actuel Directeur général de l’Agence national pour l’emploi du Bénin (Anpe Bénin), nommé en Conseil des ministres en sa session du 24 décembre 2014 puis confirmée par décret N°2015-058 du 09 février 2015. M. Djeigo est ainsi le premier Secrétaire permanent du Cadre de concertation à être nommé en Conseil des ministres pour un mandat de trois ; démarrant ainsi la rotation des pays à assumer la permanence du Secrétariat du Cadre.
Les défis qui attendent le nouveau Secrétaire permanent sont tous aussi nombreux que déterminants pour l’essor du Cadre de concertation. Ainsi, au regard des résultats des travaux des Experts, M. Djeigo aura à s’investir simultanément au plan institutionnel, en ce qui concerne la coordination et la facilitation des échanges entre Etats membres, en matière de mobilisation des ressources pour le bon fonctionnement du Cadre et du Secrétariat.
Au plan institutionnel, il devra conduire les démarches administratives nécessaires pour l’installation effective du Secrétariat permanent à son siège à Bamako (Mali). Entre autres, il faut noter que dès sa nomination, M. Djeigo a diligemment effectué une mission à Bamako et à Niamey (Niger) pour rencontrer des autorités et personnalités clés dont le Ministre nigérien en charge de l’emploi et de la formation professionnelle assumant la présidence de la Conférence des Ministres, M. Chaibou Dan-Inna.
Pour ce qui est de la mobilisation des ressources dont a besoin le Cadre, il a la lourde responsabilité d’amener au plus vite les Etats membres à verser leurs cotisations puis de négocier et obtenir des financements avec les partenaires que sont la Commission de l’Uemoa, le Bit, etc. Par ailleurs, il lui incombe également le défi d’assurer la coordination des activités inter-pays pour une meilleure diffusion des connaissances et des prises de décision concertées au sein de l’Uemoa en matière de promotion d’emploi et de formation professionnelle. Aussi, des résultats concrets sont-ils attendus dans le domaine de l’ingénierie des métiers, du renseignement et de la mise à jour régulière des indicateurs du marché du travail et de la formation professionnelle, des innovations en matière de conception et de mise en œuvre de politiques actives du marché du travail.
Il est à souligner que le Secrétaire permanent a déjà élaboré le budget et un plan d’actions exercice 2015 du Secrétariat, qui seront soumis le 03 juillet prochain à la Conférence des ministres pour adoption.
En somme, l’ultime défi, pour le Secrétaire permanent, est de parvenir à faire de ce Cadre une force de proposition et un organe consultatif de la Commission de l’Uemoa comme il l’a suggéré dans son allocution lors de la cérémonie de clôture des travaux de ladite réunion. Et, c’est bien là la résultante des résultats de tous les défis qu’il aura à relever dans l’accomplissement de sa mission à la tête du jeune et naissant Secrétariat qu’il conduira avec l’appui d’une équipe d’Experts dont il procèdera bientôt au recrutement.
Félicité par M. Moussa Dosso, Ministre d’Etat, Ministre de l’emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle de la Côte d’ivoire, M. Djeigo a démarré avec succès sa fonction de Secrétaire permanent et compte redoubler d’efforts pour accomplir efficacement sa mission au bout des trois années de son mandat. Il est donc décidé à passer à l’action comme l’encourage le thème de la 6ème Conférence : « Passer de la concertation à l’action : faire de l’emploi et de la formation professionnelle une politique prioritaire de l’espace Uemoa ». En tant que bras opérationnel du Cadre de concertation, le Secrétariat permanent dudit Cadre a donc été interpelé par les participants à cette première réunion, notamment les Experts-pays, à jouer son rôle qui plus est crucial pour prédéterminer, à cette étape-clé, le devenir de cette coopération inter-pays.
Gathum Gbaguidi