Cotonou - Au Bénin, le parti du président Thomas Boni Yayi a remporté les élections législatives avec 33 sièges sur 83, mais n’a pas obtenu la majorité absolue, a confirmé dimanche soir la Cour constitutionnelle.
Les Béninois se sont rendus aux urnes dimanche dernier lors de législatives vécues comme un test de popularité pour M. Boni Yayi, accusé par l’opposition de vouloir "tripatouiller" la Constitution pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2016.
"FCBE (Forces Cauri pour un Bénin émergeant au pouvoir) 33 sièges", a énoncé dimanche à la presse le président de la Cour constitutionnelle béninoise Théodore Holo, accréditant par ailleurs les deux principaux partis d’opposition, l’Union fait la Nation (UN) et le Parti du Renouveau démocratique (PRD), respectivement de 13 et 10 sièges dans l’hémicycle.
Les résultats partiels de la commission électorale, rendus publics vendredi, donnaient déjà le FCBE vainqueur, mais avec 32 sièges au lieu de 33 --et attribuait 15 sièges au lieu de 13 à l’UN.
Si le FCBE n’a pas obtenu la majorité absolue espérée, l’opposition béninoise, éclatée et peu structurée de l’avis des experts, va devoir réaliser des alliances pour peser à l’Assemblée nationale.
En tout, une vingtaine de partis ont présenté des listes lors des législatives, dans ce petit pays ouest-africain de 10 millions d’habitants, qui compte 4,4 millions d’électeurs.
La campagne électorale a été marquée par un débat houleux sur une possible modification constitutionnelle qui permettrait au président sortant de briguer un 3e mandat.
M. Boni Yayi, dont le second mandat se termine en 2016, a toujours nié avoir l’intention de se présenter à nouveau l’année prochaine.
Celui qui aime à se présenter comme un "Monsieur Propre" soutient vouloir amender la Constitution pour y inscrire notamment l’imprescriptibilité des crimes économiques.
L’opposition, qui accuse le chef de l’État de vouloir en profiter pour supprimer la limitation des mandats présidentiels et en briguer un troisième, refuse qu’il touche à la loi fondamentale.
Après avoir voté dimanche dernier, M. Boni Yayi a assuré à la presse ne plus être "candidat à rien" dans le futur.
Malgré tout, une large majorité aurait sans doute permis à M. Boni Yayi d’avoir les mains plus libres pour réaliser les amendements constitutionnels qu’il souhaitait avant la fin de son mandat.
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