Après la proclamation définitive des élections législatives par la Cour constitutionnelle, le rêve de certains députés de retourner à l’Assemblée nationale est brisé. C’est dire que la 7ème législature ne verra pas certains grands noms de la politique béninoise qui faisaient vibrer le Palais des gouverneurs à Porto-Novo.
Lazare Sèhouéto, depuis le régime du Président Mathieu Kérékou, se fait régulièrement élu à l’Assemblée nationale. En 2003, il était élu député sur la liste de l’alliance Force Clé, alors qu’il était ministre de l’Agriculture. Après l’installation des nouveaux députés, il a préféré quitter le Gouvernement pour siéger à l’Assemblée nationale. Aux élections législatives de 2007, il a été également élu sur la liste de l’alliance Force Clé. Au cours de la législature de 2007 à 2011, il s’est illustré dans l’opposition au régime du Président Boni Yayi. En 2011, il a réédité l’exploit sur la liste de l’Union fait la Nation (Un) dans la 24ème circonscription électorale. Au cours de la législature finissante, Lazare Sèhouéto est l’un des députés de l’opposition qui ont donné la sueur froide au Président Boni Yayi. Son échec, aux dernières élections législatives, est une grosse perte pour l’opposition, en général, et l’Union fait la Nation, en particulier. Après lui, il y a un recalé dont l’échec peut attirer l’attention de l’opinion publique. Il s’agit de l’Honorable Epiphane Quenum. Depuis 2003, il est régulièrement élu au Parlement grâce aux suffrages des militants de la Renaissance du Bénin (Rb).
Il a, à son actif, trois législatures. Pour la mandature du Parlement de 2003 à 2007, il est resté fidèle aux idéaux de sa formation politique. Il faisait partie des députés qui enrichissaient les débats à l’Assemblée nationale par ses interventions. Il ne s’est pas écarté de la ligne de l’Alliance pour une dynamique démocratique (Add) composée de la Rb, du Madep de Séfou Fagbohoun et du Psd de Bruno Amoussou. Il était l’un des opposants les plus farouches au Pouvoir en place à la seule différence qu’il s’est mal illustré par son engouement à la consommation de l’arachide au point où il en prenait à l’hémicycle. C’est lui qui est surnommé ‘’député mangeur d’arachide’’.
Pour la législature finissante, Epiphane Quenum s’est fait remarquer par ses positions changeantes. Tantôt, il est de l’opposition, tantôt, il est de la mouvance. A un moment donné, il a été mis en quarantaine par la présidente du groupe parlementaire Rb, Rosine Soglo. Il a été alors obligé d’aller aux élections législatives d’avril dernier sous les couleurs du Rassemblement des républicains (Rpr) dans la 16ème circonscription électorale où il a lamentablement échoué. L’Honorable Sacca Fikara est le seul député qui a fait six législatures. C’est-à-dire qu’il est à l’Assemblée nationale depuis 1991. Il est resté dans l’opposition contre le régime du Président Nicéphore Soglo, avant d’être de la majorité présidentielle sous le Général Mathieu Kérékou. Depuis 2007, il s’est illustré dans l’opposition contre la mouvance actuelle.
C’est une grande perte pour l’Union fait la Nation à la 7ème législature. De la même manière, les députés Sani Samari, Nicaise Fagnon, Orou Sé Guéné (repris de justice), Charlemagne Honfo du Prd, Séfou Fagbohoun,Grégoire Laourou, Hélène Aholou Kèkè, Zéphyrin Kindjanhoundé, Amoudatou Ahlonsou, Venance Gnigla, Antoine Dayori, Nicaise Fagnon, Sacca Fikara et Joachim Dahissiho et consorts font partie de ceux qui ont contribué à l’amélioration des débats parlementaires par la qualité de leurs réflexions. Comme pour les précédentes, la prochaine législature perdra des valeurs. D’autres peuvent s’y révéler
Paul Tonon