Ce lundi 04 mai 2015, des hommes en uniformes et armés sont arrivés au domicile du député Candide Azannaï fraîchement réélu, visiblement pour l’arrêter. L’honorable n’était pas sur place. Mais la population alertée s’est ruée sur les lieux pour faire obstacle à l’opération. Très vite, de nombreux hommes politiques alertés vont également arriver sur les lieux. Du Président-maire Nicéphore Soglo aux parlementaires Eric Houndété, Janvier Yahouédéou en passant par le 1er adjoint au maire de Cotonou Léhady Soglo, ou encore le syndicaliste Jacques Ayadji, tous vont dénoncer une manoeuvre du pouvoir visant à déstabiliser un des plus farouches opposants au Président de la République.
C’est ensuite que la population va commencer à manifester aux abords du domicile du député à Zogbo dans le 10ème arrondissement de Cotonou. Des barricades ont été érigés et des pneus brûlés. La police a dû intervenir à coups de gaz lacrymogènes pour disperser la manifestation spontanée.
La situation reste confuse et des manifestations auraient lieu à plusieurs endroits de la ville. L’une des mobilisations, celle conduite par le maire de Cotonou, l’ancien Président Nicéphore Soglo, a échoué au domicile de celui-ci à Cadjèhoun où il s’est adressé à la foule, condamnant fermement la tentative qui serait pilotée par le gouvernement et son chef en particulier.
Devant le domicile du maire à Cadjèhoun dans le 13ème arrondissement de la ville, Nicéphore Soglo s’est adressé à une foule très remontée. Pour lui, la tentative d’arrestation de Candide Azannaï "est contre toutes les règles démocratiques".
Nicéphore Soglo s’est dit déterminé à montrer au gouvernement et à son chef que le peuple béninois est profondément attaché à la paix et surtout à la démocratie. "Yayi Boni doit comprendre qu’il ne peut intimider personne (...). Nous sommes déterminés à maintenir notre pays dans le camp de la liberté et de la démocratie", a-t-il lancé à la foule. Il a ensuite demandé aux manifestants de rentrer chez eux dans le calme et la discipline tout en les exhortant à la vigilance.
Maurice Thantan