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Candide Azannai : «Je suis un chef et je n’ai pas peur de Yayi»
Publié le mardi 5 mai 2015  |  Matin libre
Candide
© aCotonou.com par CODIAS
Candide Azannaï, président et fondateur du parti politique Restaurer l`Espoir, candidat pour les legislatives prochaine sur la liste de l`Union fait la Nation photo prise lors du Sortie officielle du parti des Forces Démocratiques Unies.
Cotonou, le 14 mars 2015 au Palais de Congres




Dans une interview accordée à la radio Océan Fm, l’Honorable Candide AzannaÏ a affirmé qu’il a été l’objet d’un enlèvement manqué. Une interview empreinte de menaces au cours de laquelle il a martelé qu’il est un chef et qu’il n’a pas peur de Yayi. (Lire l’intégralité de l’interview)

Les éléments de la gendarmerie nationale étaient à votre domicile ce lundi matin pour vous arrêter. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

Heureusement que je n'ai pas un seul domicile et qu’hier je n’ai pas passé la nuit chez les enfants là où ils ont ont fait irruption. Mais, le matin, de là où j'étais, j’ai envoyé mon chauffeur au domicile pour allez voir les enfants, comment ils ont dormi. C’est comme cela qu’on m’a appelé plus tard pour me dire qu’une vingtaine de personnes ont fait irruption chez moi. Il faut avouer que quelque 30, 40 minutes avant, j'avais des informations par mes réseaux me renseignant que Yayi Boni voulait m’arrêter et que les éléments de la Brigade seraient en train de s’apprêter pour aller m’arrêter. Moi j’avais rigolé parce que je me disais, je suis député encore en activité. Mon mandat finit le 15 prochain. J’ai un autre mandat qui commence le 16. Il y a une procédure lorsqu'on veut arrêter ou convoquer un député, un parlementaire. Alors je ne comprends pas; mais ils ont fait irruption d’après ce qu’on m’a dit, au moment où le chauffeur garait; il a senti que des véhicules le poursuivaient. Ce qui veut dire que si j'étais dans la voiture ou si le chauffeur n'était pas un peu alerte, ils allaient arrêter la voiture et m'enlever en pleine rue. Une quinzaine a pris position et d'autres ont encerclé la maison. Mon épouse est sortie pour voir ce qui se passait. Ils ont été très discourtois envers elle lui demandant où est son mari. Elle a dit : « Mon mari n’est pas ici. Il n’a pas dormi ici». C'est vrai que c'est son domicile mais c'est moi qui habite ici». Ils ont dit non, qu'ils vont entrer fouiller. Elle leur a dit : « De quel droit? Quel papier vous avez ? ». Ils n’avaient aucun papier. Ils se sont arrêtés. A pareil moment j’ai reçu un coup de fil et un lieutenant qui a un nom que je ne retiens pas, m’a dit qu’il est un commandant de compagnie de Cotonou. Je lui ai demandé de quoi il s’agit. Il me dit qu'il est à mon domicile et je dis où ? Vous connaissez mon domicile ? Il dit Zogbo. Je lui ai dit : « Moi je ne suis pas là. Je n’ai pas un seul domicile ». Je lui demande ce qu’il y a. Il dit qu'il veut me remettre une convocation. Je lui ai dit : « Non, Monsieur. Soit vous venez à Calavi où je suis, ou vous allez à Fidjrossè où j’ai dormis hier ou à défaut vous allez au siège de mon parti». Je lui ai indiqué les trois endroits et précisément où il va me voir. Je dis, déposez : « votre convocation là-bas, et dans une ou deux heures je viens et si la convocation est régulière je me présente, je suis une personnalité». Je croyais qu’il allait comprendre mais non, après, c’est mon épouse et mon chauffeur qui m’appellent pour dire que les gens veulent les molester, les brutaliser avec des propos discourtois. Des gens totalement incorrects qui s'en prenaient à mon épouse et qui disaient : « vous ouvrez ou on défonce ». Mon épouse leur dit alors : « Je ne donne pas la clé. Si vous voulez prendre la clé chez moi, alors vous passerez sur mon cadavre. Vous sortez de chez moi, ce n’est pas chez vous ». Ils se sont positionnés et ils ne voulaient pas partir. Quand j’ai eu ces informations, j’ai immédiatement en vertu des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée, informer le Président de l’Assemblée nationale et puis j’ai pris les dispositions que je dois prendre en tant que responsable politique. Parce que moi je ne sais pas le motif pour lequel on va dire que Yayi Boni va m’envoyer 25 hommes pour m’arrêter. Il n’en a pas le droit. Voilà ce qui s’est passé. Puis après j’ai appris qu’il y a eu des gaz lacrymogènes.

Monsieur le Président, vous confirmez qu’ils ont violenté les membres de votre famille ?

Mon domicile a été violé. Ensuite ils ont eu des propos discourtois. S’ils avaient osé toucher à mon épouse comme ils pensaient le faire, mon épouse allait réagir parce qu’elle agit exactement comme moi. Mon épouse et moi agissons de la même manière. D’abord, elle leur a dit : «si vous vous approchez de moi, si vous tentez d’arracher la clé qui est dans ma main, c’est sur mon cadavre que vous passerez ». Nos forces de l’ordre doivent avoir des propos quand même. J’ai dit au Lieutenant qui m’a appelé : « Si vous continuez comme cela, vous allez mettre le pays à la dérive. Moi je vous ai appelé et j’ai dit déposez la convocation. Mais vous avez voulu m’enlever en pleine rue. Vous poursuivez ma voiture. Je ne suis pas dedans. Vous faites irruption chez moi alors que vous en n’avez pas le droit. Je l’apprends, je vous dis comment vous allez déposer la convocation. Vous continuez de menacer, de passer partout. Ce n’est pas sérieux». Je pense que Yayi Boni s’il veut m’enlever, ce n’est comme cela qu’il va procéder. Il doit se débarrasser de ses attributs de président de la République et me faire face, homme à homme. Face à face. Il ne me fait pas peur lui. Mais il se réfugie derrière le pouvoir. Il est un otage; ce n’est pas bon. Nous sommes en démocratie. Moi, je n’ai pas peur. Si la convocation est régulière, moi je me présente. Mon âge ne me permet pas de fuir; ma formation ne me permet pas de fuir. Mais je ne me laisserai pas enlever par la soldatesque à la solde de Yayi Boni. Puisqu’il va m’écraser, me tuer. Je ne peux pas. Si le Procureur de la République est là, il passe par le Procureur, il envoie une convocation et je me présente. Mais ce qui s’est passé là je ne suis pas d’accord. Je les mets en garde parce que je suis un chef. Je les mets en garde parce que la population écoute et voit. Il faut qu'ils fassent attention. Il faut qu’il laisse ses attributs de Chef de l’Etat et qu’il me fasse face. Mais s’il utilise les moyens de l’Etat il aura en face le peuple. Le peuple de Cotonou.

Que vous reproche-t-il pour vous décerner une convocation?

Il ne s’agit pas de convocation parce que là, ce qu’ils ont amené n’est pas une convocation. Ce n’est pas régulier. Deuxièmement il n’y a pas de motif là-dessus. Troisièmement, je ne peux pas savoir. C’est Yayi Boni qui va savoir ce qui le tourmente. Dans ce pays, lorsqu’il a dit qu'il va m'écraser comme une mouche et qu'il a tous les moyens de me détruire, vous étiez là. Donc, c’est lui-même qui va savoir ce qui le motive. Moi je sais que dans ce pays, lui Yayi Boni ne va pas réviser la constitution. La révision de la constitution, lui Yayi Boni ne le fera pas. De mon vivant, il ne fera pas. Même s’il me tuait, il ne le fera pas. Yayi Boni ne va pas rectifier notre démocratie. Je lui ai dit que toute démocratie rectifiée est une dictature. Il n'y a pas de dictature de développement. C’est de l’injustice. Le problème qui est là, je ne comprends pas. Je n’ai pas de problèmes personnels avec lui. C’est lui-même qui doit savoir pourquoi il agit comme cela. Mais ce qu'il fait là est maladroit. C'est dangereux d’agir comme il le fait. Comment il peut dire à la brigade d’aller prendre des véhicules blindés, des soldatesques pour venir prendre un homme, un député dont le mandat est en cours? On n’agit pas comme cela. Je ne sais pas ce qui lui arrive. C’est lui qui doit savoir ce qu’il a derrière la tête. S’il me cherche il me trouvera. J’ai dit qu’il peut envoyer toute l’armée. L'armée est pour la république. Il aura des soldats qui vont lui dire non. L'armée n’est pas pour Yayi Boni. L’armée, c'est la loi et les règles. La règle ne dit pas de faire comme cela. Il donne une convocation en bonne et due forme et je me présente. Je ne veux pas rentrer dans les détails du droit. J’ai informé mon avocat. J’ai aussi des amis avocats qui sont venus sur les lieux. Et puis, j’ai pris d’autres dispositions.

Est-ce qu’on peut penser que ce coup provient du discours que vous avez tenu pendant la campagne et qui est d’une rare virulence?

Mon discours a été toujours un discours explicatif. Ce n’est pas d’une virulence; je vous arrête tout de suite. Questionnez le discours de Yayi Boni un peu partout dans la campagne. Son discours à Akassato, à Godomey, à Womey, son discours à Sainte Rita et au Ceg les Pylônes. Questionnez son discours. Moi je n’ai pas un discours de virulence. Moi j’ai un discours qui explique et qui désavoue son discours. C'est un discours qui se désole. Mon discours est une pédagogie contre son discours. C’est tout. Je n'ai pas eu de discours qui soit plus virulent que ce qu’il a dit.

Qu’allez-vous faire désormais?

J’ai fini de parler avec vous. Je ne dirai pas plus. Je dis à Yayi Boni que je suis un Chef et en tant que Chef je n’ai pas peur de lui. Je n’ai peur de personne. Je suis un Chef et je suis devant. Je suis devant et je marcherai devant. Au besoin, allez chez lui. S’il continue, je marcherai et j’irai chez lui. S’il continue je vais faire écourter son pouvoir. S'il continue il ne verra pas 2016. S’il m’affronte, il ne verra pas 2016. Je vais en découdre avec lui immédiatement et tout de suite s'il continue. Il n’a qu’à suivre la voie régulière. Il passe par un Procureur, le procureur m’invite et je me présente. Mais s’il continue ce qu'il est en train de faire, il me verra. Il verra le peuple. Ce n'est pas sérieux que nous reculons comme cela, nous sommes en démocratie.
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